Paris - 3

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      Tel le professeur Layton dans le jeu éponyme, je dois résoudre une énigme concernant l'identité de celle qui a bouleversé ma journée. Comme je le dis toujours pendant les conventions : qui, où et pourquoi sont des questions qui peuvent sauver des vies si elles sont posés dès le début d'une histoire. Je prends toujours un exemple relatif à un des chefs d'œuvre de James Cameron pour illustrer mon propos. Qui ? Ellen Ripley. Où ? Sur la station orbitale Getaway en orbite autour de la Terre plutôt que d'aller sur LV-4-26. Pourquoi ? Parce que si on y va, on va se faire bouloter par des Aliens très agressifs. Tout un escadron aurait pu être sauvé s'ils avaient écouté Sigourney Weaver. Rien ne se passe jamais bien dans les films, c'est aussi ce qui fait leur intérêt. Par contre, dans la vraie vie, personne ne souhaiterait avoir autant de problèmes qu'Harry Potter ou John McLane.

Je dois savoir qui elle est, où on va et ce qu'elle me veut.

- Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon nom ?

- Je m'appelle Sophie Neveu.

- Comme dans le Da Vinci Code ?

- Le quoi ?

- Laissez tomber.

Sophie : - Je n'aime pas mon prénom. Mes parents m'ont donné le nom de Sophie, comme la girafe qu'on offre à tous les parents juste avant une naissance. Je porte le nom d'une saloperie de jouet qui fait pouêt-pouêt. Et quand je me plaignais, ils me disaient qu'ils en avaient marre d'écouter « les malheurs de Sophie ».

Elle cite l'œuvre de la Comtesse de Ségur en mimant les guillemets avec ses doigts et en prenant une voix un peu attardée. Cette femme est vraiment surprenante. Cette première réponse me laisse pourtant un goût de trop peu. Je n'ai pas appris grand-chose sur elle, sauf qu'elle déteste son prénom, qu'elle n'a pas lu le livre de Dan Brown, ni vu le film de Ron Howard et qu'elle a des parents cruels et sans imagination : sûrement des banquiers, des dentistes ou des comptables.

Je continue mon investigation.

- Où allons-nous ?

- Chez moi.

Donc, sans préliminaires, je vais entrer directement dans son intimité. C'est très personnel un intérieur. On y apprend beaucoup plus sur les gens que ce qu'ils ne dévoilent en dehors de chez eux. Il y a ce qu'on montre et qui on est. On peut découvrir qu'une personne toujours très bien habillée peut être très bordélique. Un homme peut avoir une montre Rolex, un coupé cabriolet Mercedes, un costume Armani et vivre dans une chambre de bonne de 9 m² sous les toits d'un immeuble en ruine.

J'en saurais plus sur Sophie Neveu en pénétrant son domicile. En attendant, il me reste l'ultime question.

- Pourquoi ?

- Je vous le dirais en arrivant.

Me voilà bien avancé. Une alarme se déclenche dans ma tête avec la voix d'Ellen Ripley qui me dit : au secours, nous allons nous faire manger par des créatures xénomorphes.

Le Geek Ultime (1. Genesis)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant