Après cet épisode, Bucky et moi, nous nous étions rapprochés. Nous continuions les entraînements et les séances d'anamnèse. D'après Bucky, je m'étais considérablement amélioré. Sa mémoire lui revenait de plus en plus facilement. Il lui arrivait souvent de se réveiller la nuit, complètement perdu. Je devais alors le ramenais à la réalité, il croyait être à son époque ou encore dans les rangs d'HYDRA. A plusieurs reprises, j'ai eu à faire au Soldat de l'hiver quand il était en crise. Mais je m'en sortais sans dommage ou alors juste une belle frayeur.
Cela faisait trois semaines que nous étions en Hongrie. Nous avions quitté notre petite cabane pour aller à Szekszárd, une petite ville située à proximité d'une forêt. Le soldat avait choisi cette ville pour sa forêt. Cette attention me faisait vraiment plaisir. Je constatais que plus le temps passait et plus je découvrais un autre homme, il n'était pas que le Soldat de l'hiver ou le fantôme de James Buchanan Barnes. Il était un mélange des deux tout en ayant une nouvelle personnalité. Ce nouveau Bucky, je l'appréciais beaucoup.
J'étais en train d'installer un coussin sur le sol afin de procéder à une nouvelle séance d' « anamnèse », j'appréhendais beaucoup cette séance car nous allions explorer une nouvelle partie de sa mémoire, c'est-à-dire, son passé de Soldat de l'hiver. Je n'avais pas peur de ce que j'allais voir mais plutôt de la réaction que Bucky aurait. De fait, quand il vint s'asseoir sur le canapé, il sentit ma peur. Il posa sa main sur mon bras.
« On peut ne pas le faire si tu as peur. Me proposa-t-il.
-Ça va aller, essaies juste de ne pas m'étrangler, s'il te plaît. Répondis-je.
-Je vais essayer. »
Bucky ferma les yeux. Je soufflais un bon coup puis j'entamais la procédure, l'électricité passa entre mes mains et atteignit le crâne du soldat. Même si je savais à quoi m'attendre, je n'avais pas pensé à quelque chose d'aussi horrible. Je voyais Bucky assis sur une chaise de métal, son corps maintenu par des sangles en métal, il avait des espèces de plaques de chaque côtés du crâne qui lui électrocutées le cerveau, à côté ce que je faisais ressemblait à une caresse. Je sentais toute la rage et la douleur que Bucky ressentait à ce moment. La connexion s'arrêta, ce qui ne me surprit pas, lorsque je regardais le Bucky de maintenant, je voyais dans ses yeux de la rage et rien que cela. Il fallait que je parte. Mais contre toute attente, il attaqua le mobilier. J'aurai dû partir et me mettre à l'abri, mais je décidais de me jeter sur lui.La première fois, il m'envoya voler quelques mètres plus loin mais la seconde fois, je réussis à lui attraper les bras et le mettre face à moi.
« Bucky !Tu t'appelles James Buchanan Barnes. Tu es né en 1916. Ton meilleur ami est Steven Rogers. J'attrapais son visage pour qu'il me regarde dans les yeux. Tu t'appelles Bucky Barnes. Et je suis là avec toi. »
Je caressais ses cheveux, je répétais plusieurs fois son nom. Il finit par se calmer, il posa sa tête sur mon épaule. Je soupirais de soulagement. Il releva son visage, sans me regarder.
« Rose,qu'est-ce qui c'est passé ?
-Tu t'es souvenu de quelque chose. Je replaçais mes mains sur son visage. Bucky regarde de moi. Il refusa de me regarder.
-Je t'ai blessé ? Demanda-t-il.
-Non,je n'ai rien. Répondis-je doucement. Bucky, regarde moi. »
Il finit par obtempérer, ses yeux bleus glacés se plongèrent dans les miens, à cet instant rien d'autre n'existait. Je lui caressais le visage de ma main droite, nous étions à genoux tous les deux. Je tentais de calmer les battements de mon cœur, espérant que cela apaiserait le soldat. Mais il fit quelque chose qui me surpris, il plaqua ses lèvres sur les miennes, je répondis à son baiser. Le baiser se fit plus doux mais en même temps il était passionné. Je me rapprochais encore plus de Bucky tout en plongeant mes mains dans ses cheveux. Je mis fin au baiser car je sentais que je perdais le contrôle de mes pouvoirs, en effet, une bourrasque de vent se fit sentir et une odeur de brûler aussi. Bucky me regarda en esquissant un sourire que je lui rendis.
« Désolée, mes pouvoirs dépendent de mes émotions. Je ne suis plus vraiment maître de moi-même. Je baissais la tête en rougissant.
« Ça me plaît pourtant. Rigola-t-il ce qui me fit rougir davantage. »
Il me releva la tête avec sa main droite puis déposa un léger baiser sur mes lèvres. Il se leva puis m'aida à me remettre sur mes pieds.Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer, il perdait le contrôle de lui, cassant tout sur son passage et l'instant d'après il m'embrassait comme si c'était la chose la plus normal du monde.Soit dit en passant, il s'agissait de mon premier baiser et j'avais vraiment beaucoup aimé. Cette pensée me fit rougir, ce qui n'échappa pas à Bucky qui me souriait. Si ce baiser le rendait comme ça, je n'étais pas contre, j'adorais lorsqu'il souriait.
Bucky partit dans sa chambre. Une fois la porte refermée, je m'assis et pris ma tête entre mes mains. Mais qu'est-ce que j'avais fait ?Pourquoi nous étions nous embrassés ? Pourquoi je l'avais laissé faire ? Ce n'est pas que je regrettais mais je ne pouvais pas ressentir quoique ce soit pour quelqu'un. Steve était déjà mon point faible, ce n'était pas la peine que je me rajoute une autre faiblesse. Il fallait que je me reprenne, il fallait que je vois comment les choses allaient évoluer. Si bien le baiser ne représentait rien à ses yeux et que je me montais la tête pour rien.
Je repris la maîtrise de moi-même, je me mis debout puis commençais à ranger. Bucky n'avait pas tant que ça mit le bazar, quelques objets cassés, une chaise était renversée pareil pour la table basse. Au bout de dix minutes, la pièce était propre. Je pris une pomme et des biscuits dans le placard puis je m'installais dans le canapé. Je pris mon carnet et écrivis ce qui venait de se produire.
Malgré les événements passés et ce qu'il s'était souvenu, Bucky était d'humeur légère, il semblait moins tendu qu'à l'ordinaire.Apparemment le baiser lui avait bien plu. De fait, l'atmosphère entre nous était aussi légère, il se permettait de plaisanter,chose qu'il ne faisait pas avant.
Durant la séance d'anamnèse suivante, soit deux jours après, Bucky était nerveux, je posais mes mains sur les siennes espérant le calmer un peu. Nous commençâmes, nous vîmes le Soldat de l'hiver en action,froid, son regard était vide, seule la détermination à tuer se faisait sentir. Ainsi, nous assistâmes à travers les yeux du soldat, aux meurtres de dizaines de personnes. Je rompis la connexion même si Bucky savait le nombre de personnes qu'il avait assassiné,je ne voulais pas qu'il revoit tous les meurtres qu'il avait commit.Étonnement, sa réaction ne fut pas celle à laquelle je m'attendais. Il resta assis, les yeux clos, les mains agrippant le canapé.
« Bucky, regarde moi, s'il te plaît. Le suppliais je. »
Il ne répondit pas mais il ouvrit ses paupières, ses yeux bleus glacés exprimaient de la peine, de la culpabilité et de la colère.
« Tu n'y es pour rien, ce n'était pas toi. »
Je plaçais mes mains de chaque côtés de son visage afin qu'il me regarde.
« Ce n'était pas toi. Répétais je. C'était le Soldat de l'hiver.
-Si, c'était moi, une partie de moi.
-Une partie qui n'existe plus.
-Comment peux tu en être aussi sûre ?
-Tant que je serais là, il ne reviendra pas. Je te le promets. »
Je me redressais et je déposais mes lèvres sur les siennes, il répondit à mon baiser. Je mis fin au baiser, je venais de mettre le feu à un coussin. J'adorais avoir des pouvoirs mais le fait qu'ils soient liés à mes émotions, ce n'était pas facile tous les jours,en l'occurrence, en ce moment précis. Bucky rigola lorsqu'il me regarda, je devais effectivement avoir une sale tête, notamment à cause de mon froncement de sourcil.
« Si tu mets le feu à chaque fois que je t'embrasse, je n'imagine pas le reste. Rigola-t-il.
-Alors n'imagine pas. Dis je en lui tapant le bras. Devoir se contrôler constamment ne me permet pas d'être entièrement moi-même.
-Si tu perdais le contrôle, que se passerait-il ?
-Je ne sais pas vraiment . Au début, quand HYDRA a fait de moi ce que je suis, je déclenchais souvent des catastrophes. On m'a appris à me contrôler en oubliant mes émotions, certaines sont plus dévastatrices que d'autres.
-Comme ?
-La haine, la tristesse, la peur. Ce que je ressens quand tu m'embrasse. Depuis que je ne suis plus avec eux, j'ai un peu plus de mal.
-Et avec moi ?
-C'est un peu prétentieux, non ?
-Non !S'indigna-t-il.
-Disons que je me contrôle moins, beaucoup moins. La preuve, non ? Dis je en lui montrant le coussin.
-Je n'ai pas peur. Déclara-t-il. Je me fous que tu sois Chaos ou Rose, restes toi même. Tu contrôleras mieux tes pouvoirs si tu acceptes qui tu es.
-Mais qui suis-je ?
-Tues une fille qui a tout lâcher pour rechercher un assassin et qui malgré les risques , l'aide à retrouver la mémoire. Tu es une fille qui a quitté une agence des plus dangereuse, et qui a sauvé le monde. Tu es une fille qui n'a hésité à sauter d'un héliporter à plusieurs dizaines de mètres de hauteur pour sauver son meilleur ami. C'est cette fille là que tu es.
-Merci, James. Dis je émue.
-J'aime quand tu m'appelles par mon prénom.
Je lui souris et répétais son nom. Je quittais ma place pour le rejoindre sur le canapé.
-Je peux te poser une question.
-Oui.
-Pourquoi Chaos ? Pourquoi avoir choisi ce nom ?
-Je n'ai pas choisi ce nom mais HYDRA. Dis je après quelques secondes. Ils voulaient une arme capable de détruire, de semer le chaos. J'ai subit des expériences pour cela, mes pouvoirs en sont le résultat. Ma formation aurait dû continuer encore pendant plusieurs années quand je suis partie,alors je ne suis pas entièrement l'arme que HYDRA voulait. Steve m'a permit de voir les choses différemment, il m'a aidé à faire la part des choses entre le bien et le mal. Aujourd'hui, je sais ce que je veux et c'est aider l'humanité. J'ai gardé Chaos car dans un sens, c'est ce que je suis mais c'est aussi ce que je ne veux pas être.
-Je comprends ce que tu veux dire. Steve a fait du bon travail.
-Oui.Il est formidable. Dis je en esquissant un sourire. »
Il me prit dans ses bras, je posais ma tête contre son épaule. Je sentais la fatigue me submerger et je m'endormis.
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