Something's happening
- Il fait un peu plus froid aujourd'hui, j'ai bien peur qu'un rude hiver nous attende. Marìana m'a apprise une recette espagnole traditionnelle. Elle m'a dit que c'est un plat que tu aimais particulièrement. Nafissa m'a aidé à acheter une robe pour la cérémonie de l'entreprise Davenport...Oh et tu te souviens de la plante que tu m'avais offerte ? Elle a fleuri, elle est vraiment magnifique et en plus elle sent bon. Voilà... C'est ce qui s'est passé ces derniers jours, rien d'extraordinaire. Je sais que tu ne veux pas me parler mais j'espère vraiment que tu prends soin de toi, Asad. Je...je t'aime fort.
Je mis fin à la vidéo et la lui envoyai. Je sais qu'il la regardera même s'il ne répond ni à mes appels, ni à mes textes, il la regardera certainement.
Je posai mon téléphone sur la table de chevet et éteignis les lumières afin d'aller me coucher. Une grosse journée m'attendais sûrement demain.
***
Je me réveillai en sursaut, le souffle coupé. J'observais autour de moi et me rendis compte qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar.
J'étais dans une pièce fermée et j'entendais des voix me hurler de m'enfuir. Il y avait beaucoup de fumée et je sentais une vive chaleur me brûler la peau. Et soudain, un mur de feu s'éleva sous mon regard terrorisé. J'étais prise au piège.
Il était si réel...
En regardant par la fenêtre, je vis qu'il faisait encore nuit. Je me recouchai alors, dans une tentative désespérée de me rendormir.
Lorsque je me réveillais de nouveau, je fus surprise de voir qu'il était bientôt treize heures. Je me levai rapidement, pris une douche et m'habillai avant d'aller manger dans la cuisine réservée aux employés.
Marìana me fit gentiment un porridge et une tasse de café. Je pris place à la petite table rustique installée dans le coin de la cuisine. Mes yeux ne cessaient de fixer l'écran de mon téléphone. J'espérais qu'il allait m'appeler, j'espérais entendre sa voix me dire qu'il était désolé d'être parti ainsi et qu'il se rattraperait mais rien, il ne se passa rien. Petit à petit, le sentiment d'anxiété laissa place à celui de colère. Je me disais qu'il se moquait royalement de moi. J'allais faire de même également.
***
Je me mirai une dernière fois dans la glace. Je me trouvais splendide dans cette robe, elle me rapellait que j'avais des racines indiennes. J'attrapai mon sac et sortis de ma chambre en refermant derrière moi.
Au pied de l'escalier, je vis Ziyad, mes beaux-parents et Nadia, tous élégamment vêtus. Ils avaient également été invités. J'étais rassurée de savoir que je n'allais pas être toute seule à cette satanée cérémonie.
- Maya tu es sublime !, s'exclama Ziyad. Si tu n'étais pas l'épouse d'Asad, je t'aurais gardé pour moi tout seul..
- Reste tranquille Ziyad, lança Hamid, ton frère va te briser le cou si tu t'approches d'elle.
Je rigolai face à cette scène alors qu'on se dirigeait vers les voitures. J'étais avec Ziyad tandis que mes beaux-parents et Nadia étaient dans une autre voiture.
- Tu as eu des nouvelles d'Asad ?, me questionna Ziyad.
- Non.
- Je sais que ce sera difficile mais s'il te plaît Maya, ne lui en veux pas. Il...il fait ce genre de chose parfois. Nous, on en a l'habitude mais j'imagine que pour toi, ça doit être dur.
- J'ai l'impression qu'il m'a abandonné.
- Non ! Ne penses pas de telles choses.
Il souffla longuement et semblait hésiter à reprendre la parole.
- Écoutes, j'ai promis de garder le secret mais je vais quand même te le dire.
- Quoi ?
- Il y aura une surprise pour toi à la soirée.
- Quelle genre de surprise ? De quoi s'agit-il ?
- Tout ce que je peux dire, c'est qu'il y aura la personne que tu aimes le plus.
- Asad ?
- Je ne peux rien dire de plus.
Il souria malicieusement et se concentra sur la route.
Asad viendra ? Est-ce possible que ça soit lui ?
Au bout d'une quarantaine de minutes de trajet, nous arrivâmes enfin. Ziyad se gara près de la voiture de mes beaux-parents, ils étaient arrivés avant nous.
C'était une salle décorée des couleurs de l'entreprise.
Dès l'instant que je franchis le seuil de la salle, une hôtesse vint récupérer mon manteau, m'exposant pleinement aux regards des gens déjà présents.
- Suis-moi, lança Ziyad en se dirigeant vers un groupe de personnes.
C'étaient M.Davenport, mes beaux-parents et Nadia. Ils discutaient gaiement et avaient l'air d'avoir une conversation animée.
- Bonsoir, salua Ziyad une fois à eux. M.Davenport comment allez-vous ?
- Je vais parfaitement bien mon cher petit. Sumaya, vous êtes d'une beauté exagérée.
Je riai et le remerciai chaleureusement. A un moment donné, je me suis demandée comment est-ce que cet homme pouvait être le paternel d'Arwan ? Ils étaient si différents.
La soirée suivait son cours et j'avoue que je m'ennuyais horriblement. Je n'arrêtais pas de regarder autour, espérant le voir arriver toutefois, il n'apparaissait nulle part.
La musique cessa soudainement et tous les regards se dirigèrent vers la scène qui était installée là. Arwan apparut. Il s'empara du micro et se mit à réciter un discours que je n'écoutais réellement pas. Sauf qu'à un instant, je crus entendre mon nom. Je vis les personnes présentes tourner leur regard vers moi.
- Sumaya, voudrais-tu me rejoindre sur scène ?, interrogea Arwan.
Ziyad me lança un regard questionneur mais j'étais plus perdue que lui. Je me mis à marcher lentement vers la scène.
Qu'essayait-il de faire cette fois-ci ?
Je montai les deux petits escaliers et me postai à une distance raisonnable d'Arwan.
- Mesdames et messieurs, permettez-moi de remercier cette magnifique femme ici présente. Elle m'a été d'un grand soutien ces derniers jours et occupe une place très importante dans ma vie...
Mais de quoi il parle cet idiot ?
- Cette femme est celle que mon coeur a choisi.
J'allais mettre fin à cette mascarade en lui donnant une bonne gifle mais il avait vu le coup venir. Il attrapa ma main et me tira à son torse avant de coller ses lèvres aux miennes d'un geste brusque et furtif.
Je l'ai poussé de toutes mes forces, il me lâcha avec un sourire malsain et je priai de toute mon âme que cela ne soit qu'un rêve, un cauchemar, un mirage, peu m'importait du moment que ça ne soit pas réel.
Mes yeux se tournèrent vers le public, certains me regardaient mal, d'autres chuchotaient entre eux. Mes beaux-parents, Nadia et Ziyad avaient l'air abasourdis.
Mes mains se mirent à trembler et ma respiration devint difficile. C'était bien réel.
En faisant le tour de la salle des yeux, je crus apercevoir Asad. Je me disais que cela ne se pouvait pas sauf qu'il quitta la salle avec ma belle-famille. C'était bien lui, c'était réellement Asad. Mes joues devinrent subitement humides lorsque je realisai qu'il avait assisté à la scène.
J'étais finie...
Je sortis de la salle à grande vitesse, espérant le voir dehors. Ils étaient partis, tous.
Comment allais-je rentrer ? Je n'avais pas d'argent sur moi et je ne connaissais même pas le chemin. Aussi stupide que cela puisse paraître, je me mis encore plus à pleurer face à ma situation. J'étais dans la merde jusqu'au cou.
- Besoin d'un chauffeur ?
Je me retournai vivement et le vis. La colère, le désespoir, tous ces sentiments négatifs montèrent en moi, et s'en m'en rendre compte j'étais déjà en train de le frapper en hurlant des insultes. Les deux portiers qui se tenaient là vinrent m'éloigner de leur bien-aimé patron.
- Tu es satisfait maintenant hein ? Qu'espérais-tu gagner en faisant ça ?
- Ma revanche. C'est difficile à croire pour le moment mais ma cible c'est Asad et pas toi. Tu me sers juste de pion et la partie ne fait que commencer.
- Espèce de psychopathe ! Tu vas me le payer !, hurlais-je.
Je me dégageai et me mis à marcher. Je cherchais à m'éloigner de cet endroit le plus possible, m'éloigner de lui.
J'aurais dû t'écouter Asad...
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Bonne année, gens de wattpad :)