A tous cœurs vaillants...

By dituogr

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Asad était en train de frapper le mur en béton. Ses mains étaient en sang. Il cognait de toutes ses forces. ... More

Avant-propos
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By dituogr

S'habituer à être seul








A S A D









J'avais eu un accident, manque de concentration au volant. Mon bras droit était enfoui dans un bras. J'étais à l'hôpital Norsley, couché sur le lit, fixant le plafond. La porte s'est ouverte. Pendant une seconde j'ai cru que c'était l'infirmière mais je l'ai très vite reconnu. Une joie sans nom m'enveloppa. Je refoulai toute cette émotion dans un coin de ma tête et affichai un visage amer.

- Vas-t-en d'ici avant que je n'appelle la sécurité, lui dis-je froidement.

- Asad...marmonna-t-elle en retirant son masque. Tu...tu vas bien ?

Quel genre de personne était-elle ? Après tout ce que ma famille lui a fait, après tout ce que je lui ai fait, elle continue toujours de s'inquiéter pour moi ? Je faisais de mon mieux afin de faire taire l'envie qui me poussait à tout lui avouer. Je devais tenir.

- Sors d'ici Sumaya, nous n'avons plus rien à nous dire tous les deux.

- Non...Asad tu me dois des explications. Pourquoi tu m'as fait cela ? C'est ta mère qui t'oblige ?


- Elle n'a rien à faire dans cette histoire. Je me suis juste rendu compte que je méritais beaucoup mieux qu'une pathétique employée de maison. Je dois épouser une personne de mon rang.

- Je ne te crois pas.

- Mais réfléchis un peu sale idiote ! Tout ce temps j'ai juste fait semblant. J'avais envie de m'amuser et tu étais la cible idéale. Tu as cru que tu deviendrais une Aslaniya ? Tu es vraiment stupide Sumaya.

Ses larmes, ces gouttes si précieuses, se mirent à couler et je détestais le monstre que j'étais. Je m'étais promis que j'allais la protéger et que je me battrai pour elle, pour la garder près de moi. J'ai échoué, je n'ai même pas été capable de la préserver contre ma propre mère.

- J'ai cru en tes paroles...je t'ai fait confiance Asad.

- Pauvre fille !

- Je t'ai aimé de tout mon être. Je voulais que tu le saches. Alisha a fait tout son possible pour me séparer de toi. Elle a essayé de m'asphyxier, elle a même envoyé des hommes qui m'ont salement touché. J'ai résisté parceque je croyais que...que tu ferais la même chose.

J'analysais ses mots, ce qu'elle voulait dire. Je m'efforçais de comprendre.

- Je te souhaite d'être heureux Asad, je suis réellement sincère.

Elle remis son masque et quitta la chambre d'hôpital. J'ai compris que je l'avais perdu.
***

J'étais enfermée dans ma chambre depuis trois jours. Je ne voulais en aucun cas voir ma mère ou Salim. De plus, j'ai fait une crise dans la soirée d'hier et je n'ai toujours pas réussi à me calmer. Sa présence me manque atrocement. Je me disais que c'était la bonne chose à faire. J'épouse Yelena et Sumaya reste hors de danger. C'était juste. Mais au fond de moi, j'avais conscience du fait que je faisais une grossière erreur. Je le savais.






Six mois plus tard...







- Appelles-moi si tu arrives à destination.

- Ne t'inquiètes pas, Nadia.

- Prends soin de toi surtout et s'il te plait, n'oublies pas de prendre tes cachets.

Je hochai la tête et montai dans la voiture qui se dirigea à l'aéroport. Il fallait que je m'en aille, au moins pour quelques jours. Il s'agissait de mon dernier moment de répit avant le mariage qui était prévu dans trois semaines. Je n'ai pas cessé de repousser la date mais cette fois, elle était inchangeable. La simple pensée de savoir que Yelena allait devenir ma femme me donnait la nausée. Elle a beau être belle et attirer tous les hommes, je la détestais.

Mon état s'était empiré depuis qu'elle est partie. J'ai fait une dizaine de crises le mois dernier, un chiffre très alarmant. Mon père m'a conseillé d'aller voir mon médecin, en Russie.

Ce froid et ce climat ne m'avait pas du tout manqué. Il faisait particulièrement froid en cette fin de soirée.

Devant l'immense baie vitrée de mon penthouse, j'admirais la vue, debout dans le noir. Tout était calme et silencieux. Je me demandais comment serait cette nuit si elle était là. Elle m'aurait sûrement raconté le dénouement d'un livre scandinave qu'elle a lu. Je lui aurais fait une tasse de thé avant de la regarder boire le liquide. Elle se serait blottie contre mon torse et j'aurais sûrement caressé son corps jusqu'à ce qu'elle s'endorme dans mes bras. Ça aurait été une nuit parfaite sauf qu'on n'obtient pas tout ce qu'on désire dans la vie.
***

- Asseyez-vous Asad. Les résultats de votre IRM sont arrivés. Il semblerait qu'une mince partie de votre hypothalamus ait anormalement gonflé.

- Qu'est-ce que ça signifie, docteur Ivanov ?

- Et bien, comme vous le savez, lorsque vous vous mettez en colère, c'est le système limbique qui envoie un signal à la structure de l'hypothalamus. Avec ce gonflement, vos crises vont s'amplifier et votre colère sera plus intense.

- Il y'a une solution ?

- Malheureusement, même la médecine moderne n'a pas encore trouvé de traitement à ce dysfonctionnement. Il existe seulement des calmants.

Je soupirai silencieusement, me rendant compte de la gravité de ce qu'il m'annonçait. Je le remerciai et me levai de mon fauteuil.

- Trouvez la chose qui vous calme Asad, c'est la seule manière de régler ce problème.

La chose qui me calme ?

Je l'ai moi-même détruite, j'ai brisé son magnifique cœur.

Il était déjà dix-sept heures lorsque je quittai l'hôpital. Je retournai dans ma suite, à l'hôtel, pris une douche et me changeai. Je devais dîner avec Viktor, un ami à moi. On ne s'était pas vu depuis la dernière fois que je suis venu ici.

J'avais encore quelques heures devant moi, j'en profitai pour travailler un peu.
***

- Viktor, druzhishche, kak dela ? (Viktor, mon ami, comment tu vas ?)

- Je vais très bien Asad et toi ? Je vois que tu n'as pas oublié la langue.

- Jamais ! Les affaires ?

- Tu connais, la routine. Des réunions qui n'en finissent pas...

J'arrêtai de prêter attention à ce qu'il disait lorsqu'en louchant sur la table à ma gauche, je crus la voir. Je tentais de me convaincre que c'était une hallucination. Que ferait-elle ici, en Russie ? C'était impossible !

Et pourtant, remarquant que quelqu'un l'observait, elle leva les yeux dans ma direction et nos regards se croisèrent, c'était bien elle, Sumaya, ma Sumaya.

Elle semblait surprise elle aussi. Comme si de rien n'était, elle détourna ses yeux des miens et repris sa discussion avec l'homme assis en face d'elle. Serait-elle passé à autre chose ?

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