A tous cœurs vaillants...

By dituogr

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Asad était en train de frapper le mur en béton. Ses mains étaient en sang. Il cognait de toutes ses forces. ... More

Avant-propos
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By dituogr

Et quand on aime, on ne fait pas souffrir















Selena a quitté le manoir. Elle a été renvoyée. J'étais triste de la voir partir sachant que ses blagues et sa bonne humeur m'ont fait rire à des moments où j'avais juste envie de fondre en larmes. Elle a été virée cependant elle reste très contente et reconnaissante envers Asad pour son geste.

- Je suis fière de toi.

J'étais en train de nettoyer la table basse. La chambre a été entièrement refaite après qu'Asad ait tout démoli. Ce dernier était couché sur son lit. Il m'observait.

- Fière pour quoi ?

- Ce que tu as fait pour Selena, c'est d'une générosité sans nom.

- Je n'ai pas réussi à empêcher qu'elle soit virée.

- Tu as donné une chance à sa mère de pouvoir vivre. C'est le plus beau cadeau que tu pouvais lui faire. J'aurais aimé que quelqu'un ait fait la même chose pour ma mère.

Mon esprit voyagea dans le temps et se dirigea vers le passé, lorsqu'elle était encore là.

J'avais passé une horrible nuit ce jour là. Ma tête me faisait atrocement mal. J'ai cru que ma dernière heure avait sonné. En quittant ma chambre le matin, je suis allée au salon où je vis mama, assise. Elle remarqua ma mine affreuse et me demanda ce qui se passait. Je lui répondis que j'avais passé une nuit blanche à cause de maux de tête. Elle ordonna à Amina d'aller m'acheter des cachets à la pharmacie. Je me couchai sur le tapis et pris sa robe de prière que j'utilisai comme oreiller. Elle portait encore son parfum. Je fus rapidement apaisée.

- Elle te manque, n'est-ce pas ?

- Oui, répondis-je d'une voix enrouée.

Il me tendit sa main que j'attrapai et il m'attira près de lui. Je m'installai sur le rebord du lit. Il se redressa et m'embrassa sur le front. Ses lèvres descendirent à ma mâchoire. Je le poussai gentiment et me levai du lit.

- On a pas le droit.

- Pourquoi ?

- Tu sais très bien pourquoi, arrêtes de faire semblant.

Il se recoucha et soupira longuement.

- J'ai hâte que tu sois ma femme.

- Tu penses à m'épouser ?, ne pus-je m'empêcher de demander.

- Quelle question ! Bien sûr que je souhaite t'épouser.

- Ta mère sera un obstacle.

- Je suis prêt à me battre contre le monde entier pour toi. Tu veux qu'on aille quelque part demain ?

- Où ?

- Au restaurant.

- Asad tu sais bien que je n'aime pas que...

- Je te promets que ça sera notre dernière sortie, ensuite on va annoncer à ma famille que nous allons nous marier.

- Promis ?

- Promis.

- D'accord.

Il souria de toutes ses dents et je sortis en emportant mon chariot.

Le lendemain, j'étais déjà prête aux alentours de dix-neuf heures. J'avais dit à Marìana que j'allais voir une amie. Je me sentais mal de lui mentir toutefois, je n'avais pas le choix. Je me suis habillée d'une tenue simple mais élégante afin de ne pas trop éveiller ses soupçons, le genre de tenue que j'aurais pu porter pour aller voir des amies.

Asad m'avait demandé de l'attendre dans le petit parc non loin du manoir. C'est ce que je fis. J'avais un assez mauvais pressentiment pour cette sortie. Je sentais que quelque chose se passerait.

Depuis qu'Asad m'avait ouvertement défendu devant sa famille, je reçois des regards assassins de la part d'Alisha à chaque fois qu'on se croise. Je n'arrive pas à déchiffrer ses pensées et cela me rend encore terriblement nerveuse.

Une voiture noire se gara juste en face du banc sur lequel j'étais assise. Il baissa la vitre et me fis signe de monter.

- Tu es sublime Aşkim, me complimente-t-il après que je sois montée. Cette couleur te va à ravir.

- Tu trouves ?

- Oui.

- J'ai eu du mal à choisir ma tenue.

- Pourquoi ?

- Je savais que tu allais te mettre sur ton trente-et-un et j'avais peur de ne pas être assez bien à tes côtés.

Il attrapa ma main sans pour autant détourner les yeux de la route et la serra dans la sienne.

- C'est moi qui ne te mérites pas, pas le contraire. Tu restes avec moi sachant que...je suis instable mentalement. En acceptant de m'aimer, tu fais de moi le plus chanceux des hommes.

Mes lèvres s'étirèrent en un sourire ému.

Je le sentais tout de même un peu tendu. Il avait possiblement les mêmes appréhensions que moi.

- Ça va ? Tu as l'air...ailleurs.

- Est-ce que ma mère s'est comportée de manière étrange avec toi ?

- Étrange ?

- Elle me fait des allusions, des sortes de sous-entendus. J'ai l'impression qu'elle se doute de quelque chose.

- Tu...tu veux dire qu'elle sait pour...pour nous deux...

- N'aie pas peur, Aşkim, je te protégerai. Je pense qu'il est grand temps qu'on arrête de se cacher. Le monde doit savoir qu'Asad aime Sumaya.

- Tu es sûr ?

- Ouvres la boîte à gants, m'ordonne-t-il.

J'effectuai ce qu'il me demanda et vis un petit paquet à l'intérieur. Je le pris et l'ouvris. Il y'avait un bracelet, un bracelet orné de petites pierres précieuses qui brillaient. C'était fin et délicat, c'était tout simplement magnifique.

- Je sais que tu n'aimes pas que je te fasses des cadeaux. Je n'ai pas pu m'empêcher de l'acheter lorsque je l'ai vu. Il m'a fait penser à toi.

- Asad...c'est...je ne sais même pas quoi dire. C'est sublime !

- Portes-le.

Je retroussai le tissu qui couvrait mon poignet droit et y attachai le bracelet. Les pierres précieuses sont réservées aux femmes haut placées dans l'échelle sociale, aux reines ou aux princesses. J'avais l'impression d'en être une, sans la couronne.

- Merci, Asad.

- Je t'en prie.

Il esquissa un sourire satisfait et se concentra sur la route.

Je posai ma tête contre la vitre et regardai le paysage de plus en plus sombre défiler devant moi. Ma fenêtre était entrouverte, laissant entrer un vent frais qui faisait du bien.

Une trentaine de trajet au delà, le véhicule s'arrêta en face d'une façade élégante et lumineuse. Fidèle à lui-même, il descendit et vint m'ouvrir la portière. Je le suivis à l'intérieur et fus étonnée de voir qu'il s'agissait d'un restaurant italien. Un grand homme, portant un uniforme de chef cuistot poussa les portes battantes et se dirigea à Asad. Il le serra dans ses bras et lui parla avec un fort accent qui me fit rire en silence.

- Suis-moi, lança Asad.

J'exécutai. Nous avons emprunté des escaliers qui montaient et avons atterri dans une salle vide au deuxième somptueusement décorée.

- Pourquoi il n'y a personne ?

- C'est une salle assez spéciale.

- Qu'est-ce que ça signifie ?

- Disons que peu de gens en connaissent l'existence.

Nous avons pris place près de la baie vitrée. La vue était sensationnelle.

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