A tous cœurs vaillants...

By dituogr

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Asad était en train de frapper le mur en béton. Ses mains étaient en sang. Il cognait de toutes ses forces. ... More

Avant-propos
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By dituogr

Traites-la convenablement













Je venais de la déposer à son université et rentrai à la maison lorsque je remarquai des clés sur le siège passager. C'étaient les siennes, elle les avait oublié. J'ai fait demi-tour et j'arrivai rapidement à sa résidence. Je fus surpris de la voir avec un homme. Il la tenait par le bras et elle essayait de se dégager. Je sentis une vive colère naître en moi.

- Sumaya ?

Ils tournèrent tous les deux la tête vers moi et j'aperçus un soupçon de soulagement au fond de ses yeux. L'homme en question lâcha sa main.

- Tout va bien Sumaya ?

- Oui...oui je vais bien.

- Qui es-tu ?, interrogea l'autre homme en me faisant face.

- Elle n'est pas intéressée, es-tu aveugle ?

- Ce ne sont pas tes affaires bouffon ! Dégage de là !

Je lui donnai un coup de poing de toutes mes forces et il s'écroula au sol. Ce geste avait arraché un cri à Sumaya. J'étais sur le point de le frapper à nouveau. Il était déjà à terre, ce n'était pas suffisant pour moi. Je voulais lui donner une leçon qu'il n'oubliera pas de si tôt. Je brûlais d'une rage effroyable.

Elle s'interposa en m'attrapant le bras. Sa main froide se posa sur ma joue et elle m'obligea à la regarder.

- Asad, commença-t-elle en parlant doucement. Je t'en prie...calme-toi. Inspire et expire profondément.

Sa voix résonnait en moi comme lorsqu'on était dans la lune et qu'une personne parlait sans qu'on l'entende réellement. Je ne voulais pas faire de conneries, pas devant elle. J'ai fais tout mon possible, je me suis battu avec moi-même afin de me calmer. Je devais le faire pour elle. Mes muscles se détendirent progressivement. Je m'étais calmé, elle avait réussi là où tout le monde a échoué, même les psychologues les plus expérimentés.

Je la serrai soudainement contre moi. Je savais que ce geste était trop brutal mais j'avais besoin de ce toucher, de la sentir près moi. Sa présence arrivait à m'apaiser d'une manière déconcertante. Je ne comprenais pas comment elle réussissait à faire cela, était-ce de la magie ?

- Tout va bien Asad, tout va bien.

- Je te raccompagne, dis-je après l'avoir relâché.

- Non, rentres chez toi. La résidence est interdite au non-étudiants. Vas-y.

- Tu es sûre ?

- Oui, rentres et prends tes médicaments s'il te plaît.

- C'est toi mon médicament.

Je la vis sourire en repartant. J'aimais la voir sourire.

De retour au manoir, j'entrai discrètement par la porte de derrière pour éviter toute question et montai à ma chambre. J'ai pris une douche, me suis installée à mon bureau et terminai les maquettes que j'avais débuté.
***

Ma mère m'a fait appeler au salon. J'ignore de quoi elle veut me parler mais la connaissant, ça ne présage rien de bon.

Mon père et Salim étaient aussi présents. Ce n'est pas une bonne chose.

- Assieds-toi, dit-elle.

- Qu'est-ce qui se passe maman ?

- Nafissa va arriver demain.

Nafissa est la filleule de ma mère. C'est la fille d'une très bonne amie à elle. Elle venait fréquemment pour les vacances d'été à la maison lorsqu'elle était plus jeune. Elle passait tout son temps avec Aya et Ziyad. Je ne la déteste pas mais je ne l'aime pas non plus. Elle m'a toujours laissé totalement indifférent. Ma mère s'est mise en tête qu'elle allait organiser notre mariage.

- Maman, je ne vais pas épouser une fille que je ne connais même pas ! C'est complètement insensé, m'écriais-je.

- Elle est une jeune femme très belle et bien éduquée. Sa famille et la nôtre se connaissent bien. Elle te plaira.

- Ce n'est pas la peine d'essayer de me faire changer d'avis. Je ne vais pas l'épouser.

- Tu approches de la trentaine Asad !, hurla ma mère, visiblement contrariée. Ce n'est pas convenable pour un homme de ton rang de rester célibataire.

- Calme-toi Alisha, intervint mon père avant que la situation ne dégénère. Asad a raison, tu ne vas quand même pas le forcer à épouser une femme qu'il n'aime pas.

- C'est justement pour ça que Nafissa va passer le mois à venir dans cette maison. Vous allez apprendre à vous connaître.

- Tu as eu assez de temps pour t'amuser, répliqua Salim. Tu dois te marier maintenant.

Je lui lançai le regard le plus noir possible. Il souria d'un sourire moqueur et narquois.

Je le déteste.

Sumaya arriva à cet instant. Elle tenait le service à thé entre ses mains et était vêtue de son uniforme. Je n'aimais pas la voir travailler pour ma famille sachant que la plupart d'entre eux ne la traitaient pas respectueusement. Elle méritait tellement mieux que ça.

- Bonjour Sumaya, dit mon père. Vous allez bien ?

Mon père avait l'air de beaucoup l'apprécier, ce qui est surprenant venant d'une personne comme lui. Mon père a un caractère dur et impersonnel surtout envers les employés. Il ne leur manque jamais de respect néanmoins il considère qu'il fallait mettre une distance entre nous, le voilà se prendre d'affection pour elle.

- Oui, merci et vous ?

- Je vais bien, merci. J'ai lu le livre que vous m'avez conseillé, il était très intéressant.

- Contente que vous ayez aimé.

- Par contre j'ai trouvé que la fin a été bâclée et que les personnages n'avaient pas encore assez évolué.

- J'ai pensé exactement la même chose !

Elle s'inclina afin de servir mon père, assis en face de moi, et m'offrait ainsi une vue sensationnelle de son généreux postérieur. Je baissai rapidement le regard, me souvenant que je devais la respecter. J'aurais fait pire si c'était une autre mais pas avec elle, surtout pas avec elle.

Je quittai le salon et retournai dans ma chambre. Salim arriva une minute après. Il me regardait sévèrement.

- Je t'ai vu prendre du bon temps avec la servante chez Oscar.

Je restai silencieux.

- Qu'est-ce que tu fous Asad ? Elle ne fait pas partie de notre monde.

- De quoi tu parles ?

- Je te parle de l'employée.

- Elle a un nom bordel !

- T'aurais pas pu choisir une autre femme avec qui coucher ?

- C'est juste mon amie.

- Tu mens ! J'ai remarqué ta façon de la regarder. Tu ne la regarde pas comme le ferait un ami. Tu te rends compte que tu vas tout foutre en l'air ?

- Je fais ce que je veux Salim, c'est ma vie.

- Tu es déjà promis en mariage à Nafissa.

- Je ne vais pas l'épouser.

- Tu sais très bien de quoi maman est capable pour avoir ce qu'elle veut. Restes loin de cette fille Asad, je ne rigole pas. Si je te vois près d'elle encore une fois, je dirais tout à maman et cette fille sera renvoyée.

Il sortit et je claquai la porte derrière lui. Sumaya est juste mon amie, pourquoi en faisait-il toute une histoire ? Je ne les laisserai pas me dicter ma conduite. Il est hors de question que je devienne un pantin en bois.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
*Salim en média

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