A tous cœurs vaillants...

By dituogr

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Asad était en train de frapper le mur en béton. Ses mains étaient en sang. Il cognait de toutes ses forces. ... More

Avant-propos
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By dituogr

Rires cristallins










- Ça faisait bien longtemps que les enfants ne s'étaient pas amusés à ce point, déclara Ziyad en m'aidant à sortir les couverts.

J'avais demandé aux enfants d'aller se laver les mains puisqu'il était temps de déguster le délicieux gâteau au chocolat qu'on avait fait.

- Nadia n'a pas vraiment de temps à leur consacrer, trop accaparée par son entreprise.

- Vous pourriez peut-être lui parler ?, ai-je proposé. Vous êtes son frère, elle vous écoutera.

- Arrêtes de me vouvoyer Sumaya, je te l'ai déjà dit.

- Si votre mère m'entend vous tutoyer, elle me tuerait avec son regard.

Il sourit malicieusement et s'installe sur une chaise.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Tu ne croyais quand même pas que j'allais partir sans avoir goûté à ce gâteau.

Les enfants arrivent au même moment et s'installent également. Je coupe le gâteau sous leurs yeux pétillants d'impatience de pouvoir y goûter. Je leur donne une petite part à chacun et les observe, guettant leur réaction. À la première bouchée, Ziyad lâche sa fourchette et fait de grands gestes avec ses mains.

- C'est le meilleur gâteau au chocolat que j'ai jamais mangé de toute ma vie ! Même les plus grands chefs pâtissiers ne t'arrivent pas à la cheville.

- Tu exagères.

- Non, répliqua Nuria, c'est délicieux.

- Ayman ? Qu'est-ce tu en penses ?

- Délichieux !, ajoute-t-il, la bouche pleine.

Je rigole à mon tour et m'assois avec eux. Pendant un court instant, j'avais oublié que j'étais sensé mettre la table pour le diner.

Les portes de la cuisine, se sont soudainement ouvertes, laissant entrer Alisha. Je me relève d'un bond, fais face à son regard le plus noir.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Cette cuisine est interdite aux employés !, me crie-t-elle en avançant vers moi.

Ziyad se relève également et se poste près de moi, comme pour me défendre du danger que représentait sa mère.

- Grand-mère c'est moi qui ai demandé à Maya de me faire un gâteau, avait dit Nuria.

- Le cuisinier aurait pu le faire, tu n'as pas besoin de demander à une vulgaire employée.

Je me suis sentie très mal suite à ses paroles.

- Ne lui parles pas comme ça maman, répliqua Ziyad.

Ce n'était pas une bonne idée qu'il prenne ma défense. Je priais dans ma tête qu'il se taise.

- Puis-je savoir pourquoi cela te dérange ?

- Parceque Sumaya est mon amie et qu'elle au moins, elle prend le temps de s'occuper des enfants.

Elle fait les gros yeux suite à cette réponse et finit par sortir.

- Elle va me détester encore plus Ziyad ! Tu aurais dû te taire.

- Ne laisse jamais personne te traiter comme un déchet, tu mérites du respect.
***

Les jours passaient rapidement, les semaines également. Trois mois s'étaient écoulés depuis la rentrée. C'est dur de concilier des études de droit avec un travail, je m'en doutais bien. Je n'ai pas d'autres choix que de m'accrocher et de cesser de me plaindre. Ce travail m'est d'une grande aide ainsi qu'à ma mère et à ma petite sœur. Je parviens à leur envoyer de l'argent et il m'en reste encore pour mes propres besoins. Je n'ai aucune nouvelles de mon père, ma mère non plus. Il semblerait qu'il soit retourné en Sierra-Léone accompagné de sa femme. Je reste tout de même aux aguets, c'est un homme imprévisible.

- Quelle coiffure aimerais-tu ?

- Je te fais confiance.

Nos regards se croisent dans le miroir et elle me sourit.

J'attrape la brosse et quelques accessoires et fais de mon mieux pour lui faire une coiffure correcte. Il était presque dix-neuf heures et j'avais terminé de nettoyer les chambres. Samuel, le cuisiner, a dit qu'il n'avait pas besoin de mon aide. J'ai décidé de passer le reste de mon temps avec Nuria. Elle souhaitais que je la coiffe pour l'école.

Ses longs cheveux frisés m'ont donné du fil à retordre. Cependant, j'y suis quand même arrivée.

- Fini !

- Je vais avoir la plus belle coiffure demain, toutes mes copines seront jalouses !

- Je n'en doute pas ma puce, répondis-je en riant.

Soudainement, son regard s'est baissé, comme si elle pensait à une chose qui lui faisait mal.

- Qu'est-ce qu'il y'a ma chérie ? Tu n'aimes pas ta coiffure ?

- Non, c'est juste que...j'ai pensé à papa. Il me brossait parfois les cheveux avant que j'aille me coucher.

- Il te manque n'est-ce pas ?

- Oui. J'aurais préféré que ça soit maman qui parte au ciel, elle ne s'occupe jamais de moi. Papa passait tout son temps avec nous.

- Oh Nuria ne dit pas des choses pareilles ! Ta mère vous aime de tout son coeur. C'est juste que son travail lui prend tout son temps, elle le fait pour vous.

Ses yeux devinrent humides et elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Je la serrai contre moi en lui caressant le dos. Je me pinçais les lèvres pour ne pas pleurer également. Cette petite avait su gagner sa place dans mon coeur. Je l'aimais énormément, ainsi que son petit frère.

Nuria s'était endormie dans mes bras. Je l'ai couché dans son lit avant de lui embrasser la joue. La lumière éteinte, je referme silencieusement la porte et entre dans la chambre d'en face, celle d'Ayman. Il dormait. Je m'en vais alors dans la cuisine des employés. Je mourrais de faim.

Marìana était en train de ranger son sac pour rentrer.

- Tu es toujours là mi cariña ?

- Oui, j'aidais Nuria avec sa coiffure. Elle s'est endormie.

- Manges quelque chose avant de partir, tu as l'air vraiment fatigué. Il ne faut pas que tu tombes malade.

- Ne t'inquiètes pas Marìana, je ne vais pas tomber malade.

Elle me salua et s'en alla. Je me servis une assiette de lasagnes et m'assis dans le silence de la cuisine. Selena et Anna sont déjà rentrées chez elles. J'étais là dernière à partir aujourd'hui.

Je terminai mon assiette et la lavai dans l'évier lorsque la porte laissa entrer Nadia. J'étais surprise de la voir là.

- J'aimerais te parler Sumaya, dit-elle d'un ton sérieux.

- Oui, je vous écoute.

- Je sais que tu passes beaucoup de temps avec mes enfants. Ils me parlent tout le temps de toi. J'ai une entreprise à faire tourner et c'est vrai que depuis la mort de mon mari, les choses se sont empirées. Ta présence rend les choses encore plus difficiles.

- Oh...je suis désolée.

- Je ne vais pas te renvoyer Sumaya, je voulais que tu le saches. Nuria était très attachée à son père. J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur.

- Je n'ai pas d'enfant et je ne suis pas sûre d'être une experte mais je sais que vous devriez rétablir le contact avec votre fille avant que ça ne soit trop tard.

- J'apprécie ce que tu fais Sumaya, merci.

- Je vous en prie Nadia, ça me fait plaisir.

Elle hocha la tête et sortit de la pièce. Je termine rapidement, me change, prends mes affaires et m'en vais avec qu'une seule envie, plonger dans mon lit.

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