A tous cœurs vaillants...

By dituogr

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Asad était en train de frapper le mur en béton. Ses mains étaient en sang. Il cognait de toutes ses forces. ... More

Avant-propos
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By dituogr

Balayer, astiquer









J'étais en train de déposer les oreillers à leur place. La chambre était d'une couleur clair. Elle était remplie de peluches et de jouets soigneusement rangés sur une étagère. Je devine facilement que c'est celle de l'un des enfants de Nadia.

Il était onze heures lorsque je regardai la montre accrochée à mon poignet. J'avais nettoyé trois chambres depuis ce matin sachant qu'elles avaient toutes des salles de bain, cela me prenait un temps fou.
Vers treize heures, j'entamais enfin la dernière pièce sur ma liste. J'entrai sans frapper car Marìana m'avait dit que les membres de cette famille se réveillaient tous à neuf heures et qu'ils vaquaient à leurs occupations après le petit-déjeuner.

C'était une grande chambre, décoré sobrement. Je refis d'abord le lit qui était dans un état déplorable. Une tornade était-elle passée par là ?

Un souvenir de mon enfance s'installa dans mon esprit.

J'avais douze ou treize ans. Amina en avait six ou sept. Nous dormions dans la même chambre, chacune avec son petit lit. Maman venait de distribuer les corvées ce matin là et elle m'avait chargé de ranger notre chambre. Je détestais ça mais c'était mieux que de faire la vaisselle. J'avais pris un balai et une pelle direction notre chambre et je vis le lit d'Amina. Il était sans dessus dessous, les oreillers étaient à l'autre bout du lit, sa peluche était par terre et ses draps étaient quasi sortis de leur place.

- Quelle tornade !, soufflais-je agacée.

Je souriai en repensant à cela. Elle me manquait énormément.

- Qui êtes-vous ?

Dans mes pensées, je n'entendis pas la porte de la salle de bain s'ouvrir.

Je sursautais et me retournai à vive allure. J'eus envie de disparaître en voyant cet homme, dont le corps humide était simplement recouvert d'une serviette à la taille. Je baissai la tête à une telle vitesse que je pense m'être faite mal à la nuque.

- Que faites-vous dans ma chambre ?

- Je...je suis vraiment navrée...Marìana m'avait dit que...qu'il n'y avait personne...

Je me dirigeais à grandes enjambées vers la sortie quand il m'attrapa le bras. J'avais l'impression que ce contact me brûlait la peau.

- Vous n'avez pas répondu à ma question. Qui êtes-vous ?

- La nouvelle employée.

J'étais sortie presqu'en courant de cette pièce. J'avais laissé mon petit chariot à l'intérieur.

Quelle idiote !

Je me suis rendue à la cuisine des employés. Le manoir comportait deux cuisines, une pour les employés et l'autre était strictement réservée à la famille.

Selena était assise seule.

- Tu as déjà fini ?, avait-elle questionné.

- Non, il m'en reste une mais il y'avait quelqu'un à l'intérieur, un homme.

- Oh, je vois.

La porte s'ouvrit au même instant sur deux enfants. Je devine rapidement que ce sont les enfants de Nadia, Nuria et Ayman.

- Selena, Ayman et moi on s'ennuie !, s'exclama Nuria.

Elle remarqua ma présence et me scruta de ses yeux clairs.

- Bonjour, je m'appelle Sumaya et toi ?

- Moi c'est Nuria et lui, c'est mon petit frère Ayman. Tu travailles ici ?

- Oui.

- Je retourne travailler, déclara Selena avant de sortir de la cuisine.

- Est-ce que tu sais faire des gâteaux ?

- Euh...oui...

- Génial ! On va faire un gâteau !

- Maintenant ?

- Oui.

- J'ai encore du travail ma puce.

Ils avaient l'air très déçu que je dise cette phrase. Leur vie dans ce manoir devait être bien ennuyeuse. Ils étaient les seuls enfants de la maison et je suppose que les adultes n'ont pas réellement du temps à leur accorder.

Prise d'un sentiment de tristesse pour eux, je me baissai à leur niveau et les attrapai par la main.

- Vous savez quoi ? Je vais faire en sorte de terminer le plus tôt possible et ensuite, je vous apprendrai à faire des cookies aux pépites de chocolat.

- Oui !

Ils se jetèrent dans mes bras et je tombai à la renverse en rigolant.
***

J'avais déjà terminé de ranger et nettoyer toutes les chambres. Il devait être quinze ou seize heures.

- Sumaya ?

- Oui, Marìana ?

- Va servir ça au salon.

Elle me tendit un plateau sur lequel se trouvaient une théière en porcelaine et des petites tasses assorties. C'était très beau.
Je me dirigeai donc au salon avec l'immense peur de tout renverser.

Il y'avait madame Alisha assise sur le fauteuil principal, ainsi qu'une femme et un homme, c'était celui qui m'avait surprise dans sa chambre plutôt dans la journée.

- Bonjour, lançais-je en déposant le plateau sur la table basse.

- Qui est-ce ?, interrogea la femme.

- Zahra, elle, c'est la nouvelle employée.

Elle me regarda d'une façon très hautaine. Je comprenais mieux pourquoi Marìana m'a dit de me méfier d'elle. Elle n'avait pas du tout l'air accueillante.

Je leur servis une tasse de thé à chacun et les leur apporta. En tendant la tasse à cet homme, ses yeux s'incrustèrent dans les miens.

Je tournai les talons pour m'en aller lorsque madame Alisha me retint.

- As-tu terminé ton travail ?

- Oui madame, j'ai nettoyé toutes les chambres.

- Tu t'es occupée du rez-de-chaussée ?

- Euh...non...

- Pourquoi ?

- J'ai cru comprendre qu'Anna s'occupait du rez-de-chaussée.

- Anna avait d'autres corvées aujourd'hui.

Elle me regarda silencieusement, s'attendant sûrement à ce que je refuse de le faire. Je sais très bien que madame Alisha va faire tout son possible pour me renvoyer ou que je démissionne vu que de base, elle ne voulait même pas de moi dans son précieux palais. Je n'allais pas lui faire ce plaisir.

- D'accord, me suis-je contentée de dire.

Je me suis rendue à la buanderie afin de reprendre mon chariot à ménage. Je me rendis dans la première chambre du long couloir. Combien de pièce y avait-il dans cette maison ?

En passant l'encadrement de la porte, je sus immédiatement que ces chambres étaient inoccupées. Elle me faisait nettoyer des chambres qui ne servaient même pas !

Je soufflai lentement, refoulant ma colère naissante. C'est officiel, je déteste cette femme.
***

Il était dix-neuf heures. J'étais debout devant la maison. J'attendais que le chauffeur arrive pour me ramener. Le rangement du rez-de-chaussée m'avait pris des années. Au lieu de rentrer à dix-sept heures, je termine deux heures plus tard. Une voiture s'arrêta devant moi. Ce n'était pas la voiture qui m'avait amené ce matin, celle-ci était beaucoup plus luxueuse. Alisha et Zahra en sortirent. Elle avait des sacs entre les mains. J'imagine qu'elles sont allées faire du shopping.

- Tu es toujours là toi ?, s'exclame Zahra.

- J'attends le chauffeur, il va me ramener chez moi.

Une voix dans ma tête me dit que je n'aurais pas dû leur dire cela.

- Je ne savais pas que nos employés avaient droit à un chauffeur !, lança-t-elle en se tournant vers Alisha.

- Ce n'est pas le cas, répliqua cette dernière. Nos employés n'ont pas droit à une voiture privée. Débrouilles-toi pour rentrer.

- Mais...madame Nadia a dit...

- Ce n'est pas à Nadia de prendre ce genre de décisions.

Elles me dépassèrent et rentrèrent à l'intérieur. J'ignorais ce que je devais faire. J'ouvris la poche de mon sac et vérifiai si j'avais de l'argent avec moi avant de commencer à marcher vers la route.

Je marchais depuis une dizaine de minutes, aucun taxi à l'horizon. J'étais partagée entre l'envie de retourner à la maison et supplier madame Alisha de laisser son chauffeur me ramener ou de continuer à marcher tout en sachant que je n'avais aucune chance de trouver un taxi dans ce coin.

Soudainement, une voiture noire freina juste à mes côtés. Les vitres s'abaissèrent et je vis l'homme qui était assis au salon.

- Je te dépose ?

Sans la moindre hésitation, je grimpai à l'intérieur de cette voiture qui sentait le neuf et remerciai le Seigneur dans ma tête.

- Merci.

- De rien. Ma mère peut être parfois dure. Elle n'est pas méchante au fond.

- Elle ne m'aime pas.

- Tu vas où ?

- Université Nottingham. J'espère que je ne vous dérange pas ?

- Non, je n'avais rien à faire de toute façon. Je m'appelle Ziyad.

- Sumaya.

- C'est magnifique.

- Merci.

Le reste du trajet se fit dans un calme religieux. Je me sentais un peu gênée d'être seule dans une voiture avec un homme que je ne connaissais quasiment pas. Grâce à Dieu, nous étions rapidement arrivés à destination. Je descendis du véhicule en le remerciant une fois de plus et entrai dans ma résidence, complètement crevée. La journée avait été dure.

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○
*Ziyad en média


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