Chapitre 19

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-Ah... Bien sûr, après tout c'est le premier cadeau qu'on m'a fait, explique-je tandis qu'elle observe attentivement l'objet. Et puis, c'est toi qui me l'avais choisi.

-Quoi ? C'est faux ! Réplique-t-elle en tournant la tête vers moi.

-Arrêtes, c'est Kyle qui avait gaffé et me l'avait dit, pourquoi tu ne veux pas que je le sache ?

-Pour rien, souffle-t-elle en reposant mon couteau là où il était. Quoi qu'il en soit si j'avais su ce qui allait se passer à cause de lui, j'y aurais réfléchi à deux fois...

Ce couteau pliant m'avait été offert par la Horde le jour où j'ai été promu Capitaine Force (en gros c'est un terme cool pour dire qu'on est assez grand et mature pour avoir plus d'indépendances et pouvoir s'occuper des orphelins plus jeunes). Et un jour, alors qu'on avait fait le mur avec Catra pour aller se promener dans la forêt des murmures, à côté de l'orphelinat, en courant je m'étais pris les pieds dans une racine et je suis tombée, par terre et dans les pommes par la même occasion. Catra avait dû me porter toute seule pour nous ramener en sécurité. Elle avait été sacrément grondée par Ténébra pour m'avoir mise en danger. Mais à mon réveil je ne retrouvais plus mon précieux couteau, je l'avais perdu en tombant. Alors le soir même, j'ai à nouveau fait le mur dès que tout le monde s'était endormi et contre l'avis de Catra pour aller le récupérer. C'est à ça moment-là que j'ai rencontré Scintilla et Flèchdor et que j'ai pris conscience que ce que nous faisait subir la Horde n'était pas normal. La suite vous vous en doutez...

-Et toi ? Tu as dû avoir aussi été nommée Capitaine Force non ? M'intéresse-je.

-Oui, un mois à peine après ton départ.

-Ah oui ? Bravo, me réjouis-je. Qu'est-ce qu'ils t'ont offert ?

Juste après avoir demandé ça, je vois son regard s'obscurcir avant qu'elle ne tourne vers moi un visage avec un air grave.

-Ils ont fait de moi un monstre, répond-elle froidement avant de me pousser pour sortir de la pièce.

Alors il vient de là son côté... félin ? Mais qui lui a fait ça ? Comment ? Pourquoi ? Tant de questions viennent de se soulever d'un coup dans mon esprit. Je me jette donc à sa poursuite et l'aperçois entrain de passer le coin de mur qui mène au salon, je m'y précipite et la vois parler avec Scorpia. Je constate également que le nombre d'invités à diminuer, et ceux qui restent dorment sur le canapé ou s'obstinent à continuer de danser même s'ils ressemblent plutôt à des zombies. Je m'assure que les squatteurs du sofa, qui se trouvent être mes deux meilleurs amis et Jasmine, vont bien avant d'aller rejoindre les deux hordiennes dehors.

-Catra, c'est Ténébra qui t'a fait ça ? Et à toi aussi Scorpia ?

-Fait quoi ? S'étonne la grande aux cheveux blancs, plus très sobre non plus.

-Adora, je ne veux pas en parler, encore moins avec toi.

-En tout cas saches que Ténébra n'est pas du tout mon genre, continue Scorpia sans que j'y prête grande attention. Elle est trop vieille... Et bizarre...

-Mais pourquoi ? Je veux juste comprendre, te comprendre, ajoute-je en me rapprochant d'elle pour lui prendre les mains.

-Ça ne change rien, il n'y a rien à comprendre de plus ! Crie-t-elle en essayant de récupérer ses mains mais je maintiens ses poignets.

-Pourquoi tu es toujours si fermée ? Ouvres-toi un peu aux autres !

-Et pourquoi ? Hein ? Pour qu'ils puissent m'abandonner après, comme tu l'as fait c'est ça ?

J'ai à peine le temps d'entendre la fin de sa phrase avant que tout autour de moi devient encore plus noir, plus rapidement. Mes membres deviennent extrêmement lourds et je peine à me maintenir debout et en peu de temps mes paupières se ferment et plus rien.
Je me réveille en sursaut et regarde autour de moi, un brin paniquée. On dirait ma chambre, je suis dans mon lit ? Comment je suis arrivée là ? La dernière chose dont je me souviens c'était de me disputer avec Catra sur la terrasse mais après... plus rien, c'est le gros trou noir...

-J'ai trop mal... chuchote-je en me massant les tempes.

Mais je m'interromps en entendant une respiration à côté de moi, je tourne la tête vers là où provient le bruit. Quelqu'un est appuyé contre mon lit, il semble dormir.

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