Chapitre 60

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-Adora, Adora reste avec moi.

Elle réouvre péniblement les yeux et redresse un peu sa tête.

-Je suis tellement désolée, déclare-t-elle faiblement.

-Non, Adora, répond-je en me baissant pour la serrer contre moi en répétant son prénom plusieurs fois, comme pour la convaincre de rester à mes côtés.

Je m'écarte à nouveau d'elle peu de temps après et remarque que ses yeux sont complètement clos, faisant grandir le noeud douloureux dans le creux de mon ventre, je l'appelle alors à nouveau à mainte reprises de plus en plus fort pour engendrer une quelconque réponse chez elle mais rien ne vient.

-Adora je t'en pris, il faut que tu te réveilles, déclare-je d'une voix tremblante en la tenant un peu plus fermement dans mes bras. Tu n'as jamais rien abandonné de toute ta vie... même pas moi... Alors je t'en supplie, ne commence pas aujourd'hui ! Dis-je désespérément en la serrant contre moi. Je te tiens et je ne te lâcherai pas. Tu n'as pas compris ? Je t'aime Adora, je t'ai toujours aimée. alors je t'en prie, pour une fois, reste ! Reste... répète-je en enfouissant mon visage dans son cou et en serrant un peu plus son corps inerte contre moi.

Mon cœur loupe alors un battement lorsque je sens une main se poser sur mon dos. Je me redresse donc un peu et croise le magnifique regard bleu d'Adora qui m'avait tant manqué.

-Tu... m'aimes ? demande-t-elle en me fixant droit dans les yeux.

Je tourne alors la tête pour fuir son regard.

-Ce que tu peux être bête parfois, déclare-je avec un petit sourire gêné.

Je risque alors un regard vers elle et ai la surprise de voir un sourire magnifiquement doux dessiné sur son visage.

-Je t'aime aussi, annonce-t-elle d'une voix calme.

J'écarquille donc les yeux, incrédule et ébahie, ne croyant pas ce que je viens d'entendre, elle l'a vraiment dit, n'est-ce pas ? Ou est-ce juste mes oreilles qui me jouent des tours ? Mon cœur bat à toute allure et semble vouloir sortir de ma poitrine pour aller la rejoindre, ce que je comprends très sincèrement. Depuis le temps que je rêve de ce moment ! J'ai tant espéré qu'il arrive un jour, sans vraiment y croire. Mais c'est arrivé ! Et le regard plein d'amour et de tendresse qu'elle pose sur moi finit de me convaincre. J'esquisse un petit sourire et lève une main vers elle pour la poser doucement sur sa joue et je rapproche mon visage du sien en fermant les yeux. Lorsque nos lèvres se rencontrent, je ressens comme une explosion dans mon ventre. C'est comme si le temps s'arrêtait, comme si plus rien n'existait. Je suis tellement grisée par ce sentiment plus intense que je n'aurais jamais cru être capable de ressentir un jour, si simple et en même temps si compliqué d'amour, de soulagement, de parfaite plénitude et de tant d'autres sensations qui s'entremêlent, me rendant impossible d'avoir un raisonnement cohérent. Je ne ressens alors plus rien d'autre que le doux contact de ses lèvres, je ne sens plus le sol sous moi, je ne sens plus la douleur qui provient de ma cheville, je ne ressens plus le vent dans mes cheveux. Il y a juste elle, moi et bientôt un cruel manque d'oxygène. On coupe court à ce baiser et je sens immédiatement un vide s'instaurer dans ma poitrine mais aussi un sentiment de satisfaction.

-Wow, ricane-t-elle en arborant un sourire rayonnant.

-Ne le ruine pas, réplique-je avant de voir le sourire de mon aimée se crisper à nouveau.

J'entends alors au loin, le bruissement des feuilles, annonçant l'arrivée de plusieurs personnes.

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