Chapitre 4

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Pdv Catra

Je quitte rapidement la salle d'un pas rageux pour m'éloigner de la foule et d'ELLE le plus vite possible. Je n'aurai jamais cru que nos chemins se seraient recroisés un jour, et c'est ainsi que la plaie fraichement refermée dans mon coeur vient tout juste de se rouvrir, faisant aussi mal que le jour de son départ, le jour où elle m'a abandonné. Je monte les escaliers que je trouve, cherchant à tout prix à aller prendre l'air sur le toit. Elle était tout ce que j'avais. Je sors par une fenêtre et escalade la façade du bâtiment. Elle était tout pour moi. Quand j'arrive à destination, je m'assure d'être seule avant de m'effondrer au sol. Je serre les poings, enfonçant mes griffes pointues dans les paumes, espérant que la douleur que ça me fera ressentir surpassera celle qui fait rage dans ma poitrine. Ce jour où elle est partie mon monde entier s'est effondré.
"-Toi tu veilles sur moi et moi je veille sur toi. Rien ne pourra nous arriver tant qu'on prend soin l'une de l'autre.
-Tu me le promets ?
-Je te le promets", les belles paroles, dire que je l'avais crue...
Ténébra, la vieille femme aigrie qui nous avais élevées a été si dévastée par son départ qu'elle m'a pris comme responsable, elle m'a fait payer le choix qu'Adora avait fait, me faisant subir les pires atrocités dont elle était capable. Elle a fait de ma vie un enfer mais je me suis relevé, la tête haute, devenant par la même occasion le diable en personne. J'avais, de cette façon, réussi tant bien que mal à faire mon deuil, passé outre à ce sentiment de solitude et d'abandon qui avait élu domicile dans ma poitrine, m'élevant à un niveau dont on ne me pensait pas capable et en réussissant même à me faire des amis. Alors la voir, aussi heureuse avec ses nouveaux amis tout en paillettes, je sais que je devrai être contente pour elle mais je n'y parviens définitivement pas. Je ne peux m'empêcher de penser que chaque fois que j'ai pleuré pour elle, celle-ci riait aux éclats. Je ne la laisserai pas me blesser une nouvelle fois, elle a choisi d'en sortir alors je ne la laisserai plus jamais revenir dans ma vie. Ça fait maintenant une bonne heure que je me suis réfugiée ici, je baisse les yeux sur mes mains et remarque le sang qui a commencé à s'échapper de là où mes griffes sont plantées.

-Bravo Catra... Souffle-je lascivement.

Je me relève et prends un mouvoir dans la petite poche de mon sac à dos pour essuyer mes paumes. Je saisis donc ensuite mon téléphone et le déverrouille. Dix-sept appels manqués de Scorpia.

-Génial... Chuchote-je avant de redescendre par là où je suis venue.

Je ne mets ensuite pas longtemps avant de me retrouver prise au piège dans deux grosses pinces qui, visiblement, me cherchaient activement.

-Enfin, mon chat sauvage, où étais-tu passée ?

-Ça ne te regarde pas, répondis-je à Scorpia.

-J'ai pris pour toi ton emploi du temps et ton numéro de casier.

-Ok, donnes les moi, ordonne-je.

Elle s'exécute vivement, je me saisis des feuilles froissées et les analyses attentivement, ça va, mon emploi du temps est plutôt cool et il n'y a pas grand chose à dire sur l'emplacement de mon casier.

-Les cours ne commencent que demain matin donc on a tout l'après-midi de libre, informe Entrapta.

J'acquiesce simplement avant de me diriger au rez-de-chaussée pour sortir d'ici.

Pdv Adora

Le soir même, après le dîner, on se retrouve tous les trois dans la chambre de Scintilla pour parler avant d'aller se coucher.

-Tu veux parler de ce qui s'est passé ce matin ? S'inquiète Flèchdor.

-Il n'y a pas grand-chose à dire là-dessus, souffle-je.

-Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ajoute Scintilla.

-Adora a eu un... désaccord... avec une des amies d'Entrapta.

-C'était qui ? Tu la connaissais ?

-Oui... répondis-je en serrant un coussin contre ma poitrine. Catra... c'était ma meilleure amie avant que tes parents ne me prennent sous leurs ailes...

Puis je leur raconte toute l'histoire en retenant mes larmes le mieux possible. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point elle me manquait. Ou je ne me laissais pas y penser...

-En se mettant à sa place, c'est vrai qu'elle a dû se sentir mal que tu l'aies laissée... mais elle ne peut quand même pas t'en vouloir d'avoir fui ces personnes, explique mon ami.

-Et tu lui avais dit de venir, de partir aussi, c'est elle qui a voulu rester, ajoute Scintilla.

-Je sais... mais je m'en veux... la fille scorpion a raison, c'est à cause de moi si elle est comme ça, tout ce qu'ils lui ont fait, avoue-je.

-Comment ça ? Demandent-ils en cœur.

-Bah ça, ses oreilles et... sa queue... dis-je en mimant. Elle n'était pas comme ça avant, elle était normale, comme vous et moi. Et ses yeux... ils étaient magnifiques... ils le sont toujours mais là ils ont un côté... comment dire... sauvage en plus que je ne reconnais pas, ajoute-je.

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