Chapitre 20 - James

Depuis le début
                                    


Elle n'avait pas arrêté pendant toute la soirée, en boucle sur le fait que je ne pouvais pas l'abandonner. Bien sûr que je l'ai cru. Non, je ne pouvais pas l'abandonner. Je l'aime aussi, tellement. Elle est belle, elle est grâcieuse, elle possède tout ce que je rêve chez une fille. Lola me rend dingue, je ne saurais décrire ce sentiment que je ressens à son égard. Tout ce que je sais, c'est que je n'ai qu'elle. Je ne peux pas la laisser.

En me regardant dans le miroir, je me rappelle pourquoi je dois rester. Parce que sans elle, je ne suis rien. Mon souffle court me rappelle que je suis vivant et que grâce à elle je suis toujours là. Je pose une main sur mon ventre, tentant d'apaiser la douleur.

Notre couple est un couple heureux, je ne peux pas me résoudre à la laisser pour si peu, non c'est impossible.

Lola n'a pas eu une enfance facile, et je sais qu'elle a grandi dans la rue jusqu'à l'âge de sept ans. Ses crises sont dues à cette période difficile de sa vie. Je le sais. Je ne peux pas l'abandonner. Elle ne mérite pas qu'on la laisse encore. Et je ne peux pas la laisser seule, ce serait bien trop douloureux. Encore plus douloureux que les coups qu'elle me porte de temps en temps. Je peux supporter ça. Ce n'est pas grand-chose comparé à ce qu'elle a vécu, ce n'est pas grand-chose comparé à ce que j'ai vécu.


Elle sait bien trop de choses à propos de moi, je ne peux pas la laisser avec toutes ces informations. Et si elle les utilisait contre moi, un jour ? Rien que d'y penser, ça me fait froid dans le dos. Je ne peux décidément pas me résoudre à la quitter. Et je ferais quoi, après ? Non, je l'aime. Mes sentiments pour elle sont puissants, indescriptibles, indestructibles.


***


Des semaines plus tard

Je veux faire une surprise à Lola pour son anniversaire. Je l'emmène dans un restaurant chic, j'ai économisé pendant six longs mois pour obtenir la somme exacte afin de lui offrir son plat favoris dans le meilleur restaurant du coin. Le faible argent de poche que je reçois chaque mois m'a permis de mettre chaque mois un petit peu de côté. Je suis heureux de pouvoir lui faire ce cadeau aujourd'hui, pour ses dix-huit ans.

Elle le mérite, elle a été là pour moi dans mes pires moments et j'ai envie de la remercier, de lui montrer à quel point je l'aime. J'enfile le plus beau pantalon que je puisse avoir et une chemise, elle n'est pas repassée, mais ça suffira à l'impressionnée.

J'emprunte un peu de parfum à mon camarade de chambre, il ne refuse pas mais c'est d'un mauvais œil qu'il me regarde me préparer. La jalousie est un vilain défaut, petit.

Fin prêt, je me rends chez elle. J'imagine que ses parents seront là étant donné que nous sommes le jour-même de son anniversaire. Je lui ai envoyé un sms pour la prévenir que je vais arriver.

Devant chez elle, il n'y a pas de voiture. Ah oui, le fameux cours de yoga.

La porte est ouverte et je pénètre dans sa maison. Je monte les escaliers à pas feutrés pour ne pas qu'elle m'entende. Je compte bien la surprendre, pour qu'elle voit que je me suis bien préparé et qu'elle saute dans mes bras pour m'embrasser.

J'ouvre sa porte.

...

Suis-je dans un putain de rêve ?

Est-ce que... est-ce que ce que je vois devant moi est la réalité ?

Réveillez-moi, je vous en prie, réveillez-moi.

Non.

Non.

Pas elle, pas Lola, pas ma Lola.

- C'est une putain de blague ? je m'écrie, en ne reconnaissant même pas ma propre voix.

Je pénètre dans sa chambre sans aucune gêne, mais la haine monte en moi d'un seul coup.

- Répondez-moi, putain ! Mais quel enfoiré !

Mon connard de meilleur ami est dans le lit de ma connasse de petite amie.

Ma vie ne pouvait pas être pire. Lola tente de se cacher la poitrine, et je réalise que c'est la première fois que je la vois nue à la lumière du jour. J'aurais aimé que ce soit dans d'autres circonstances.

Diego ne dit rien et détourne son regard, en se rhabillant. Je sors de la pièce en courant et quelques secondes après Lola me rejoint, habillée seulement d'une courte robe. Je peux voir qu'elle n'a pas pris le temps de mettre un soutien-gorges, je n'ose imaginer si elle a pris le temps de mettre un bas. Mon esprit est occupé à autre chose, à ce moment précis.

Mon meilleur ami avec... Lola ? Mais quel putain d'enfoiré celui-là ! On ne peut faire confiance à personne.

Je suis devant sa maison lorsqu'elle me rattrape par le bras. Je lui fais face, bien décidé à lui dire que c'est fini entre nous. Que c'est impardonnable, que je ne pourrai jamais oublié cette image de Diego et elle dans ce lit, dans lequel je n'ai jamais eu le droit de rester dormir, sous prétexte que ses parents sont trop croyants pour laisser deux jeunes dans le même lit. Si Dieu existait, putain il m'aurait entendu depuis longtemps !

Avant même que je n'ai le temps d'ouvrir la bouche pour lui parler, elle m'assène un coup violent à la tête.

- T'avais pas le droit de venir chez moi sans rien me dire !

Je veux répliquer, mais elle est bien trop rapide et un deuxième coup part, je vacille en arrière sous le choc.

Ma tête heurte le sol et Lola accourt auprès de moi.

- Pardon, pardon, bébé, je voulais pas. Je t'aime tu sais, je t'aime. Jusqu'à la mort, tu te souviens.

Je tente de me relever mais j'ai l'impression qu'un marteau martèle ma tête. En me redressant, ses paroles me parviennent à l'esprit et tout ce que j'arrive à lui répondre c'est :

- Je t'aimais Lola. Mais toi, ce n'est pas de l'amour. Tu ne m'aurais jamais fait ça, si tu m'aimais d'un véritable amour, tu n'aurais pas fait ça. Je crois que qu'il faut que tu te soignes.


Je sais que Diego a observé toute la scène depuis la fenêtre, mais à l'heure actuelle c'est le dernier de mes soucis. Je comprends alors que ce n'est pas la première fois que j'observe cette scène de la fenêtre, l'ombre la dernière fois était bien réelle. Je n'arrive pas à croire la dernière chose que je lui ai dit. Comment ai-je pu lui balancer qu'elle devait se soigner ?

On n'oublie pas [Publié en auto-édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant