Chapitre 39

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    Je n'arrive pas à y croire. Cela me parait impensable. J'ai l'impression que la Terre entière me mentait. Michael est bien mon grand frère. Putain qu'est-ce qui m'arrive ? Ma mère au bout du file, je ne parviens plus à écouter qui que ce soit. Je suis comme abasourdie.
—Emylia chérie s'il te plaît écoutes-moi.
Je raccroche n'en pouvant plus. Je sais, cela ne se fait pas.
—Ne lui en veux pas.
—Ne me dis pas ce que je dois faire s'il te plaît.
Il acquiesce et nous restons là, sans un mot, à nous regarder dans le blanc des yeux.
—Tu veux que je m'en aille ?
—Non, restes. J'ai tellement de questions.
—Comment pouvons-nous rattraper tant d'années devant un café ?
—Je ne sais pas, je réponds, sincère.
Nous nous levons et décidons de sortir afin de marcher un peu sur l'avenue. Je fais connaissance avec mon frère. Mon frère.
    La tête posée près de la vitre, je ne cesse de repenser à cet après-midi qui était plus ou moins inattendue. Michael et moi avons parlé pendant près de deux heures essayant de rattraper le temps. Rattraper le temps. C'est horrible de me dire que nous avons perdu tant d'années. J'ai appris que mon frère a vingt-sept ans, un grand appartement dans le septième arrondissement et est gérant de son propre cabinet d'avocat. Je suis fière de lui même si ça fait à peine vingt-quatre heures que je le connais. Il a vraiment réussi et j'aimerai tellement en être au même point lorsque j'aurai son âge.
Il adore le rugby qui est un sport très en vogue en France et je me suis prise à imaginer Michael discuter de ça avec James. C'est assez irréaliste puisque James n'est même pas mon petit ami et qu'ils ne se rencontreront sûrement jamais. Je regarde mon téléphone après environ une dizaine de petites vibrations et lève les yeux au ciel en souriant.
—Allô ?
—Emy où es-tu merde.
Je ris légèrement. Mon Uber se gare devant la maison et remercie le chauffeur avant de me précipiter vers le perron. De là, j'aperçois James assis près de la porte.
—Ici.
Il lève la tête et fonces vers moi.
—Tu es enfin là.
—Je n'allais pas disparaître.
Il me fait taire d'un baiser. Dur.
—Ça m'avait manqué.
—Mes lèvres ou moi ?
—Je te laisse deviner.
Mes lèvres sans aucun doute.
Il me prend la main et nous nous dépêchons de rentrer.
—Emylia.
Hadley me prend rapidement dans ses bras mais je sens qu'elle n'est pas comme à son habitude. Au-delà de ça, je suis tellement contente qu'ils soient là tous les deux.
—Tu vas bien ? je demande sincère.
—Oui.
Bizarre. J'ai l'impression qu'elle n'est plus si joyeuse que lorsque je l'ai laissé à Washington. Elle doit juste être un peu fatiguée par son vol. J'étreins rapidement Justin qui est tout content de retrouver tout le monde et vais poser mes affaires à l'étage.
Après quelques instants d'introspection près de la fenêtre, j'entends la porte s'ouvrir.
— Comment c'était ?
—Je me tourne et vois James près de l'embrasure.
—C'est mon frère.
Ses yeux sortent presque de leurs orbites.
—Tu déconnes ?
Si seulement.
J'hoche la tête pour dire non.
—Mon dieu Emylia je ne sais pas quoi dire.
Il s'approche et me prend dans ses bras.
—Il n'y a rien à dire. Je crois que j'en veux à mes parents mais pour ce qui est de Michael, je ne peux lui en tenir rigueur.
James m'embrasse légèrement.
—Ça va aller. Je te le promets.
Je lève les yeux vers lui et souris comme une idiote.
—J'ai l'impression d'avoir déjà entendu cette phrase.
—Tu es ma source d'inspiration quotidienne.
Je lève les yeux au ciel et caresse sa barbe du bout des doigts.
—Aller, allons rejoindre ta famille, ils doivent se demander ce que nous faisons.
—J'ai quelques idées pour te retenir ici si tu préfère dit-il en riant.
    Elle le regarde avec un petit sourire.
—Tu devrais lui faire visiter la ville tu ne crois pas ?
—Mais mamie...
—James, ne doit pas bougon.
Il souffle et sort de table. Tous les yeux braqués sur moi tandis que James est parti je-ne-sais-où. Il est vrai que depuis que je suis rentrée, j'ai l'impression que l'ambiance a un peu changé. Tout ça est peut être dû au fait que demain cela fera dix ans qu'Anne sera décédée. Cela doit être tellement dur pour tout le monde. Je ne sais même pas où est-ce qu'elle repose sinon j'aurai bien proposé à James d'aller poser des fleurs... Non, c'est déplacé. Attendez, si Anne repose à Paris, n'était-ce pas un bon sujet de discorde entre les deux familles ? Est-ce pour cela qu'ils ont été en conflits pendant tant d'années ? Je ne devrais probablement pas m'en mêler mais je vois que cela ronge James. Je me lève à mon tour et m'excuse rapidement avant d'aller le retrouver. Je monte les escaliers et ne prends pas la peine de toquer à sa porte avant d'entrer.
Je le trouve debout, près de la fenêtre.
—James, je suis là pour toi. Dis-moi, qu'est-ce qui ne va pas ?
Aucune réaction.
—Bébé ?
Il se tourne et me regarde attentivement.
—Fais l'amour avec moi.
Je manque de rire.
—Tu veux me baiser ?
—Pas ce vocabulaire Emylia.
Il rigole ou quoi ?
—Tu me plais.
Il joue à quoi ?
—C'est encore un de nos petits jeux c'est ça ?
—Laisses tomber. Puisque tu veux jouer, embrasses-moi.
Ça, je sais faire.
Je m'approche de lui et pose mes lèvres sur les siennes. Comme à notre habitude, un baiser tout simple ne suffit pas et il me tourne me chuchotant à l'oreille combien il a envie de moi.
—Aides-moi à tout oublier chérie.
Je me déshabille et lui dis :
—Prends tout ce que tu veux, tout ça t'appartient.
Il passe sa langue sur ses lèvres et me touche du bout des doigts. Nous allons sur son lit et alors que je suis sur lui, il prend un de mes seins dans sa bouche et je ne peux que le regarder, lui tirant légèrement mes cheveux alors qu'il me procure le plaisir dont j'ai besoin.
—Mon dieu James...
Il enfonce ses doigts en moi et je gémis de plaisir.
—Je sais que tu aimes ça dit-il.
—Hmm.
Lorsqu'il me regarde au bout de quelques minutes, je comprends ce qu'il désire.
—Oui ? je demande avec mon air innocent.
Il caresse ma lèvre.
—S'il te plaît.
Je descends de ses genoux et il attrape mes cheveux lorsque je commence à le caresser. Je le sens se tendre alors que ma main gauche s'appuie sur ses légers abdominaux. Ma langue passe sur toute sa longueur et ses mains tiennent fermement ma chevelure. Qu'est-ce que j'aime quand il fait ça.
Au bout de quelques minutes, je m'arrête et lui souffle que je ne voudrais pas qu'il termine trop tôt. Il me prend et me retourne si vite qu'en moins de cinq secondes je me retrouve les jambes en l'air et sa tête entre mes cuisses. Il me fait tant de bien. Bon, même si ce n'est qu'un ami, enfin, pour ce que c'est, je dois dire que je commence à bien m'attacher à nos moments. Bien entendu, ce n'est qu'éphémère, comme à chaque fois.
—Restes avec moi Emylia.
Je gémis.
—Mhh je suis avec toi là.
—Ne me quittes jamais, ne sois rien qu'à moi.
Je ri légèrement.
—Pour toujours n'est-ce pas ?
Il s'arrête et prend un préservatif dans sa table de chevet.
—Je ne rigole pas. Je veux que tu m'appartiennes et qu'il n'y ait personne d'autre.
—Il n'y a personne d'autre.
Il secoue la tête. Visiblement, je ne saisis pas.
Il s'approche de moi et me donne un baiser. Peu avant qu'il entre en moi, il me chuchote :
—Je te veux pour toujours.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt