When it all begin tome 1 (TERMINÉ)

Chapitre 25

Vendredi 13
Aujourd'hui, je me sens différente. J'ai l'impression que quelque chose va se passer. Je ne saurais l'expliquer mais un truc est sur le point de changer. En bien je l'espère. Ce matin, je ne prends pas la peine de déjeuner puisque je vais « bruncher » avec la sœur de mon ancien plan cul. Hier soir, avant d'aller me coucher, nous nous sommes envoyées quelques textos et avons convenu de nous rejoindre vers dix heures au Popys'. Il n'est que neuf heures trente et j'ai encore le temps d'enfiler mes chaussures avant de filer. Dalya a encore une fois été très généreuse en me prêtant l'une de leurs voitures. Oui, ils en ont plusieurs. Je mets vite mes bottines ainsi que mon manteau caramel assorti à mon nouveau bonnet. Cette nuit, il a neigé. Ma météo ne s'était donc pas trompée, à deux jours près. Je consulte rapidement mon application et voit qu'il fait moins quatre degrés. Mieux vaut prendre une écharpe et des gants en suppléments. En rangeant mon téléphone dans mon sac à main, je tombe sur Dalya dans la cuisine.
— Salut Dy ça va ?
—Je suis crevée.
—La nuit à été courte ? je dis en lui faisant un clin d'œil.
—On peut dire ça dit-elle en souriant.
—J'y vais. Encore merci pour la voiture.
—Pas de soucis, vraiment. Surtout, s'il y a un problème, appelles moi.
—Ne t'inquiètes pas ça va aller.
Je sors de la villa et vais tout droit dans le garage et allume le moteur de la Porsche Panamera noire. Quel bijoux ! À ce prix là, je vais faire hyper attention. Je fais vrombir le moteur en descendant l'allée. Ça se conduit facilement ce truc. L'éclate !
En arrivant à notre table, Addelyn me fait un large sourire pour m'accueillir et m'étreint rapidement.
—Assieds-toi je t'en prie. Au fait, j'ai commandé donc nous pouvons papoter tranquillement.
Prévoyante.
—Comment vas-tu ? je demande.
—Très bien et toi ?
—Ça peut aller.
—Tu as eu des nouvelles de mon frère ?
Elle ne passe pas par quatre chemins.
—Non. Je lui ai laissé un message vocal lui disant que je voulais lui rembourser les billets d'avion et que j'allais appeler votre père.
—Pourquoi ça ?
—Pour lui dire que je ne viendrai pas.
—Il avait l'air tellement heureux que tu y ailles avec lui.
—Je sais. Au fait, je pense que votre père est au courant de mes problèmes avec James.
—Quoi ? Comment ça ?
—J'ai cette intuition. Lorsque nous nous sommes parlés, il ne m'a pas laissé l'occasion de le lui dire que je ne partais plus. Enfin, c'était super bizarre.
—Peut être que mon père connait la vérité. En tout cas, ni James ni moi ne lui avons dit quoi que ce soit.
—Merci. Je ne voudrais pas le décevoir.
—Le décevoir ? Mais pourquoi ? Tu ne lui dois rien Emylia.
—Je ne sais pas. C'est le père de James, le tiens.
—Alors viens avec nous.
—Je ne peux pas.
—Mais pourquoi ?
Au même moment, le serveur arrive avec une grosse assiette de nourriture qui me donne l'eau à la bouche. Il y a du jambon, du fromage, des tartines, du saumon, du jus d'orange et des œufs brouillés avec du fromage. J'ai envie de me ruer dessus.
Nous le remercions et attendons qu'il s'éloigne pour poursuivre notre conversation.
—Nous disions, pourquoi est-ce que je ne peux pas venir avec vous ? Tout simplement parce que je ne suis pas avec ton frère. Je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère mais j'avais accepté, avant de partir, d'être son plan cul.
Elle me regarde en riant doucement. Elle doit probablement me trouver ridicule.
—Franchement Addy, est-ce que tu crois vraiment que je serais assez stupide pour rencontrer votre famille n'étant pas en couple avec ton frère ? Non.
—Je dois te dire quelque chose.
Je la regarde un peu perplexe.
—Samedi soir, lorsque James m'a appelé, il était hyper énervé. Il m'a tout raconté mais je n'ai pas compris pourquoi il en faisait des caisses alors que tu n'étais qu'un plan cul si tu me le permets.
Elle me regarde droit dans les yeux et poursuit :
—Il n'a pas couché avec elle.
Je manque de m'étouffer.
—Il a dit ça juste pour te faire du mal autant que tu lui en as fais.
Je l'ai blessé ?
—Je ne l'ai pas eu depuis samedi alors je doute qu'il ait vraiment fait quelque chose entre temps mais bon, on ne sait jamais. Je ne dis pas ça pour te faire douter mais je dis juste ce que j'en pense. Ce mec que t'as embrassé, tu ne l'as pas revu au moins ?
Je réponds en tout honnêteté.
—Oui et non.
—Quoi ?
—Je l'ai croisé hier soir alors que nous sortions. Il a voulu danser une nouvelle fois avec moi mais je lui ai dis que je ne pouvais pas. Il m'a lancé un « on se reverra ». Je t'avoue que sur le moment j'ai eu un peu peur.
—Mais c'est horrible. Heureusement que tu lui as dis non.
—J'ai beaucoup bu ce soir-là et c'est là que j'ai rencontré cet inconnu, il était gentil et une chose en entraînent une autre, j'ai eu ton frère au téléphone et il a tout compris. Il m'a traité de salope égoïste et de pute. C'est à ce moment-là qu'il m'a dit qu'il avait couché avec elle. Je ne suis pas toute blanche non plus, je me suis également emportée.
—Il m'a tout raconté et franchement il ne le pensait pas. Je sais que c'est facile de revenir comme une fleur en demandant à sa sœur de recoller les morceaux mais il le pense vraiment.
—Il t'a demandé de venir me parler ? Il n'avait qu'à décrocher.
—Oui il me l'a demandé. Je pense qu'il avait honte des propos qu'il a pu avoir envers toi. Le connaissant, il doit surement penser que tu ne pourras jamais lui pardonner.
—Mais c'est faux ! C'est mon ami.
Ma phrase la fait sourire.
—En plus je m'en veux encore terriblement de ce qu'on s'est dit l'autre soir. J'ai vraiment cru qu'il avait couché avec elle. Ça n'excuse en rien que cette pétasse soit encore en travers de notre amitié.
—Appelles le.
—Et s'il ne décroche pas ?
—Il aura le pire sermon de toute sa vie.
Nous finissons notre brunch et décidons d'aller au centre commercial qui se situe à vingt minutes à peu près en voiture du restaurant. En sortant, nous tremblons de froid tellement il neige et nous nous dépêchons d'aller vers ma voiture -ou plutôt celle de Dalya-. Avant de monter, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je pense d'abord que Dy s'inquiète. Toutefois, lorsque je vois la photo et le prénom de James s'afficher sur l'écran, je manque de m'évanouir.
—Décroches me dit Addy en me faisant un clin d'œil.
—Tu conduis ? je demande.
—Pas de soucis.
Nous montons dans la voiture et mettons le chauffage au maximum. Alors qu'elle s'insère sur le trafic, je décroche.
—C'est moi dit-il.
Puis, le silence.
—James ?
—Avant que tu ne m'insultes, écoutes-moi.
—James.
—Emylia s'il te plaît.
Face à ce ton suppliant, je ne peux qu'obéir.
—Je suis vraiment désolé des propos que j'ai pu tenir envers toi. Ça ne faisait pas partie de mes plans. Je ne suis pas gentil, ce n'est pas dans ma nature de venir m'excuser.
—Moi aussi, je voulais...
—Je n'ai pas fini. N'annules pas les vacances, je t'en supplie, j'ai besoin de toi.
Ce n'est pas si simple.
—James. Nous ne sommes même pas ensemble, je me vois mal venir avec toi en France dans ces conditions. Nous sommes des amis qui prenons juste du bon temps.
—Emylia, rends moi ce service s'il te plaît.
—Je t'ai laissé un message t'invitant à trouver une nouvelle Emylia, ce ne sont pas les contacts qui manquent.
Addy me jette une coup d'oeil.
—Vas te faire foutre.
Je l'ai mérité.
—Tu ne peux pas te contenter d'être un plan cul normal avec moi ?
Je ne réponds pas.
Non loin devant nous, des phares m'aveuglent et la dernière chose que j'entends c'est :
—Emylia s'il te...