Chapitre 12

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      Bien qu'il soit très tard, nous attendons patiemment dans la salle d'attente sirotant un café. Hadley et Justin sont rentrés il y a presque une demi-heure mais décide de rester malgré la fatigue. Quelques minutes plus tard, vers vingt-trois heures, le père de James revient nous voir et fait signe à son fils d'aller voir son frère. Il décide en attendant de rester discuter avec moi.
—James m'a expliqué que tu revenais de chez tes parents c'est bien ça ?
—Oui.
—Tu devrais rentrer te reposer tu dois être épuisée.
—Je préfère être ici au cas où.
—Tu dois beaucoup tenir à mon fils.
Je crois bien.
—Je me sens responsable de ce qui lui est arrivé.
John me fait signe de la main discréditant mon discours.
—Emylia, arrêtes. James m'a tout expliqué, tu n'as pas à t'en vouloir. Il faut savoir reconnaître lorsque l'on est en tort mais tu n'as rien à te reprocher.
—Quand même, j'en endosse la responsabilité.
—Tu sais, je n'ai jamais vu James aussi heureux.
Je n'irai pas jusqu'à dire ça vu ce qu'il a fait mais bon.
—Je n'en sais trop rien.
—J'en suis sûr. Je suis content d'enfin rencontrer LA fille qui a enfin suscité l'intérêt de mon bon vieux fils.
L'intérêt, il le porte à pas mal de monde.
—J'espère être celle que vous prétendez.
Je doute fort d'être celle dont il parle. Je pense qu'il ne sait même pas le quart de ses conquêtes.
—Où passes-tu Thanksgiving ?
—Je comptais réviser, mes parents étant à Hawaï, je n'ai rien de prévu.
—Viens le passer avec nous, on mangera tous ensemble et tu pourras rencontrer mes autres enfants, Anne étant décédée, c'est l'occasion de se réunir tous ensemble. Qu'en dis-tu ?
—Oui, si vous voulez. Seulement si je ne dérange pas.
—Mais pas du tout Emylia, tu es la bienvenue.
Je ne sais même pas comment James va réagir. Je suis super contente et déjà stressée.
—Je pourrai cuisiner si cela peut vous aider.
—C'est vrai ? D'habitude on prend des pizzas pour éviter de cuisiner mais vu que tu le propose...
—Je serais ravie de venir.
—Au fait, as-tu vu Juliann ?
—Oui. Il ressemble drôlement à James.
—C'est vrai. Juliann, Jace, Addelyn, Anaëlle et James tiennent de leur mère. Ils sont merveilleux.
—Je suis sûr qu'ils doivent quand même tenir de vous.
—Anne était merveilleuse crois-moi.
Lorsque son fils ainé revient, il fait signe à son père d'y aller. Je leur dis au revoir et pars rejoindre James.
—Je suis là.
—Viens par-là.
Il me tend ses bras et je viens me blottir contre lui. Son odeur humée, la pression de ces derniers jours redescend et je fonds en larmes.
—Pourquoi tu pleures ?
—J'ai peur.
—Quoi ? Mais de quoi ?
—De toi et de ce que j'ai ressenti quand je t'ai trouvé allongé inconscient. Je crois que je n'arriverai pas à vivre avec le fait qu'il t'arrive quelque chose par ma faute. Tu n'es pas la première personne qui risque quelque chose à cause de moi.
—Emy ne pleures pas, je t'en pris, je peux m'en prendre qu'à moi même. Que s'est-il passé ?
Je me raidis rien qu'à repenser à tout ça. Je ne l'ai jamais dis à quiconque, Hadley comme Dan. Vraiment personne. J'ai envie de me confier à lui. Je prends mon temps et pèse mes mots avant de tout révéler.
—Il y a quelques années, avant ma rentrée au lycée, pendant les vacances d'été, je jouais avec un ami à moi, Adam. Nous jouions au football dans son jardin lorsque j'ai tiré le ballon par dessus la clôture. Il est parti en courant le chercher et à ce moment là...
Ma voix se brise. Je n'y arriverai jamais. Tous mes vieux souvenirs me reviennent en mémoire et je ne cesse de pleurer.
—Excuses-moi.
—Prends tout le temps dont tu as besoin.
Je respire un peu.
—Lorsqu'il me regardait, une voiture l'a violemment percuté. J'ai immédiatement couru le voir et crié au secours. En arrivant près de lui, c'était horrible. Il saignait de partout et je tremblais tant je paniquais. Je crois que le pire ça a été les cris qu'il poussait de souffrance. Je l'ai pris dans mes bras et lui ai promis que tout se passerait bien. Il est mort dans mes bras. Depuis ce jour, il n'y a pas un moment où je ne pense pas à lui. Il me manque terriblement.
Je craque complètement. Les vannes de mes yeux sont ouvertes. Il me relève la tête et me regarde droit dans les yeux.
—Même si on a déjà dû te le dire des centaines de fois, c'était un accident, tu n'aurais pas pu l'éviter. Si ça avait été l'inverse, ça aurait été toi. Tu ne peux pas endosser la responsabilité de l'accident.
—Oui mais je me sens quand même coupable dis-je entre deux sanglots.
—Je comprends. Tu devrais te reposer, tu dois être exténuée.
C'est lui qui me dit ça alors qu'il a failli y rester.
—Au fait, j'ai accepté une proposition de ton père sans t'en parler donc j'espère que ça ne te dérange pas.
—Une proposition ?
—Il m'a proposé de venir pour Thanksgiving dans deux semaines.
Il se raidit.
—Ah oui ? Il a fait ça ?
—Il va même m'aider à cuisiner dis-je en essuyant mes larmes.
—Sérieusement ? J'aurai aimé qu'il me le dise avant mais bon, quand mon père prend une décision, c'est non négligeable.
Je sens une once de déception.
—Ton père m'a parlé de tes frères et sœurs. Je ne savais pas que tu en avais.
—En même temps, en avons-nous eu l'occasion ?
Je me remémore nos moments passés ensemble et me mets à rigoler.
—C'est vrai tu as raison. Quel âge ont-ils ?
— Juliann a vingt-cinq ans, Addelyn et Jace en ont vingt-trois, Anaëlle vingt-et-un et moi je suis le dernier avec mes vingt ans.
—Waouh ! Ce doit être fantastique de vivre dans une famille nombreuse.
—Ça tu peux le dire.
Nous finissons la soirée à discuter famille puis nous nous couchons l'un contre l'autre. Cette journée avait bien commencé avant que je n'ai eu la peur de ma vie, pour la deuxième fois. Heureusement, tout s'est arrangé et je peux enfin sombrer dans les bras de Morphée.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Where stories live. Discover now