Chapitre 8

212 17 5
                                    

    Je sens quelqu'un un me tapoter l'épaule. J'ouvre les yeux en ayant un peu mal à la tête et vois un peu flou. J'observe une silhouette qui m'enlace et me rends compte que je suis dans les bras de James. Oh merde. Tout me revient en mémoire instantanément. Je lui ai pratiquement sauté dessus pour qu'il couche avec moi et ai vomi puis me suis évanouie. J'entend quelqu'un soupirer. Je me retourne pour rencontrer le regard d'Hadley qui me fait signe que nous devons y aller. L'aéroport ! Je lui dis en silence que je me lève. Lorsqu'elle retourne dans le salon, je ne peux m'empêcher de rester une minute de plus dans les bras de l'homme qui a partagé ma nuit. Il est réconfortant. Je me permet de regarder de plus près son tatouage. Il est inscrit sur son cœur maman avec une rose. Je lui touche les cheveux avant de m'extraire de ses bras et le sens remuer près de moi. Il ne faut pas que je le réveille. C'est moins prise de tête et c'est mieux comme ça. Je sors du lit et vais prendre une petite valise pour mettre quelques affaires à l'intérieur. Au passage, je prends le t-shirt que portait James hier soir pour pouvoir sentir son odeur contre moi à des milliers de kilomètres. D'accord c'est totalement en contradiction avec ce que j'ai dis précédemment mais il sent tellement bon et il va me man... Stop Emylia. Il ne s'est rien passé et ne se passera rien. Le t-shirt à la main, je pèse le pour et le contre quant au fait de le prendre ou non. Oh et puis merde je m'en fiche de ce que les gens peuvent penser. Même s'il n'y a que toi dans la pièce me dicte ma conscience. Je la fais taire et prends quelques maillots de bain et quelques robes qui feront l'affaire. Après tout, je ne pars que trois jours. Rien de dramatique ne peut se passer en si peu de temps puisque je ne suis pas là. Je reviendrai plus forte que jamais et remettrai de l'ordre dans ma vie. Une fois mes affaires prêtes, je jette un dernier coup d'œil à l'homme endormi dans mon lit et vais dans le salon où m'attend Hadley.
—Salut ça va ? je chuchote
—Je suis crevée. La nuit a été plutôt courte pas vrai ?
—Ouai tu n'imagines pas à quel point je réponds en baillant.
—Qu'est ce que vous avez foutu ?
—J'avais bu et ..
—Il a profité de toi c'est ça !
—Chut ! Doucement ! Pas du tout ... je réponds en chuchotant. J'ai vomis et me suis évanouie.
—De quoi ? dit-elle morte de rire.
—Je sais dis-je en souriant, j'ai hyper honte.
—Et comment avez-vous fini en sous-vêtements ma grande ?
—Ça je le garde pour moi dis-je en lui faisant un clin d'oeil.
—Espèce de petite cachotière.
—En tout cas, passer trois jours chez mes parents va me faire le plus grand bien, je vais pouvoir prendre le temps de réfléchir.
—Écoutes, si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m'appelles. Je suis là.
Je sais que je peux compter sur elle.
    Arrivée à l'aéroport nous allons enregistrer mon bagage et attendre mon embarquement. Nous décidons d'aller prendre une boisson au Starbucks en attendant. Un peu de caféine me fera du bien. Je suis morte de fatigue.
—Au fait Hadley, merci de m'accompagner je sais que tu es crevée.
—Comme toi je me doute. Tu lui as dis que tu partais ?
—Non. J'aurais dû ?
—Merde Emy, réfléchis deux minutes.
Et c'est ce que je fais. Hier soir je me suis évanouie et ce matin je me suis enfuie du lit. C'est vrai que vu comme ça il va peut être s'inquiéter ou le prendre mal.
—Je n'y avais pas pensé. Tu auras qu'à lui dire que je suis partie chez mes parents pour réfléchir un peu. Et s'il y a un problème tu m'appelles <u'en cas d'extrême urgence. J'ai envie de prendre l'air.
—Franchement je le sens mal.
Je roule des yeux, elle n'a pas à s'inquiéter. Je jette un coup d'oeil à ma montre et fais signe à Hadley qu'il faut y aller. Elle m'accompagne jusqu'aux portiques et nous nous disons au revoir. Lorsque je vais vers la zone d'embarquement, je sens mon portable vibrer dans ma poche et hésite à répondre en voyant le numéro de James s'afficher. Apparement, ma petite escapade faite en douce n'aura pas pris une demi-heure avant qu'il ne le découvre. Je décroche.
—Princesse ?
—James.
—T'es où, tu vas bien ?
—Je suis à l'aéroport.
Un bruit sourd s'échappe du combiné.
—Quoi ?
—Je pars.
—Mais tu pars où ?
—À Honolulu.
—Honolulu ! Mais pourquoi ?
"Les passagers en provenance de Washington en direction d'Honolulu sont priés de s'avancer vers leur porte d'embarquement".
—James je doit y aller.
—Comme tu voudras.
Il me raccroche au nez.
L'hôtesse me fait signe d'avancer et d'éteindre mon téléphone pour l'avion. Au moins, je ne risque pas de vouloir lui envoyer un texto.
    Environ quinze heures de vol plus tard, je suis enfin arrivée à Honolulu. J'ai rattrapé ma nuit et suis en forme. La chaleur en sortant de l'avion me surprend un peu. J'avais oublié à quel point il faisait bon ici. Ce n'est pas à Washington qu'il va faire trente degrés alors que le soleil disparait derrière les nuages.
En attente de récupérer mon bagage, je rallume mon téléphone et calcule qu'il doit être minuit à Washington. J'ai reçu vingt messages de James me disant tous de le rappeler, quelques messages d'Hadley et un message de mon père. Je décide en priorité de répondre à celui de mon père le prévenant de mon arrivée.
Après avoir récupérer ma valise, je décide d'appeler Hadley espérant qu'elle ne dorme pas à cette heure-ci. Elle déroche au bout de quelques sonneries.
—Had ? Tu dors ?
—Non, comment c'est passé ton vol ?
—Plutôt bien. C'était un peu long.
—Pourquoi tu n'appelles pas James ?
—Pourquoi je devrais l'appeler ? Et puis, je viens juste d'atterrir.
—Depuis que tu es partie on ne l'a plus revu.
—Monsieur Baise va juste retrouver sa conquête du jour, pas d'inquiétude.
—Emylia !
Elle m'énerve à faire ça. Ce n'est pas comme s'il y avait quelque chose entre nous.
—Ne dis pas ça.
Là, elle commence à m'énerver. Elle me prend la tête.
—Écoutes Hadley, je t'aime beaucoup mais ce n'est pas tes affaires. Je dois raccrocher bisous.
Je quitte l'appel sans attendre de réponse de sa part. Toutefois, je me demande pourquoi elle en fait tout un plat alors que tout le monde est revenu à ses habitudes. À ma grande surprise, je décide de composer son numéro juste au cas où. Mon père arrivant au même moment, je n'ai pas le temps d'appuyer sur l'onglet appeler.
—Salut ma chérie ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu !
—Ça va ?
Il y a un petit moment que je ne suis pas venue et ça me fait tellement plaisir d'être ici. Ils me manquaient trop.
—Oui ça peut aller, as-tu fais bon vol ?
—Ça c'est bien passé merci.
—Viens, rentrons à la maison voir ta mère elle va être contente de te voir, tu pourras me raconter ta vie à Washington sur le chemin.
    Au moment où nous franchissons la porte, ma mère me prend dans ses bras tout en m'embrassant. L'odeur de soleil de ses cheveux blonds m'avaient tellement manqués.
—Emy ma chérie comment vas-tu ?
—Très bien maman et toi ?
—Ça peut aller, j'ai pleins de copines dans le coin qui sont très gentilles. Je suis vraiment contente d'être ici.
Ma mère a toujours su se faire beaucoup d'amies, peut importe où est ce qu'elle allait. Je ne sais pas comment elle fait. Le meilleur dans tout ça c'est qu'elle a l'air de s'éclater au vu de son comportement.
—C'est plutôt cool dis moi.
—Et toi, comment se passe ta vie à Washington, tu as un petit copain?
Tout à coup, je me rappelle que je dois rappeler James pour m'expliquer avec lui. J'avais laissé ça dans un coin de ma tête bien rangé histoire de ne pas me faire de soucis ou quelque chose dans le genre.
—Ça va et non.
—Bon d'accord.
Je suis surprise qu'elle lâche le morceau si facilement. Mais bon, avec ma mère, mieux vaut être préparée à tout.
    Une fois avoir fini de manger pour deux, discuter avec mes parents et défais mes affaires, je décide d'essayer d'appeler James en allant sur la plage bien qu'il soit trois heures du matin là-bas. Je tente ma chance, en vain. En regardant mon téléphone j'aperçois qu'Hadley m'a envoyé un simple :
—Désolé.
Je ne réponds pas. Je vais dans ma conversation avec James et envoie un banal :
—Ça va ?
Je m'assois dans le sable en écoutant le bruit des vagues. Bien sûr, je n'attends pas de réponse à cette heure de la journée, ou plutôt, de la nuit, mais sait-on jamais. Je déverrouille mon téléphone et reste sans voix. Il a lu mon message sans m'envoyer de réponse. Trop de choses se bousculent dans ma tête pour que je puisse dire ou faire quelque chose de cohérent. Tout cela me dépasse et je suis fatiguée. Je me relève et retourne à la maison me coucher.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Where stories live. Discover now