Chapitre 30

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—Merci beaucoup Dalya pour cette journée je dis en enlevant mes chaussures.
—C'est normal Emy, c'est ton anniversaire.
Je lui fais un petit sourire avant de partir en direction de la chambre poser mes sacs. Mon amie m'a également acheté une paire d'escarpins parfaits pour accompagner la robe. Elle est beaucoup trop généreuse.
—Comment c'était ? dit-il les yeux fixés sur son téléphone.
—C'était génial.
—Je te parle de la pharmacie.
Quel con.
—Oui c'était génial, j'ai pris un médicament dis-je d'un ton acerbe.
Il lève les yeux.
—C'est quoi ton problème ?
Non mais c'est une blague.
—Tu te fous de ma gueule ?
Il lâche son téléphone et se lève.
—Non. Qu'est-ce que tu as ?
—Ton comportement m'énerve.
—Je n'aurai jamais dû venir.
Je suis choquée. Peut-être qu'il aurait mieux fait de rester à Washington en effet.
Il enfile des chaussures.
—Qu'est-ce que tu fais ?
—Ça ne te regardes pas.
C'est quoi ce revirement de situation ? Ces jours-ci tout allait pour le mieux, je ne comprends pas. Il prend un sac et s'en va.
Dalya toque quelques minutes après et m'informe de me tenir prête pour dix-neuf heures. Qu'est-ce que je peux bien faire pendant les deux prochaines heures ? Pourquoi dois-je être prête pour cette heure-ci ? Sans me poser plus de question, je m'approche de la baignoire et me fais couler un bon bain chaud. Je mets une boule de bain dans l'eau et apprécie l'odeur de monoï qui s'y échappe. J'enlève mes vêtements un à un et plonge dans l'eau chaude. Je prends mon téléphone et enclenche ma playlist. J'éteins le robinet quelques minutes après et ferme les yeux me laissant bercer par Divenire de Ludovico Einaudi.
Je suis devant l'église et entends la mélodie familière d'Einaudi. Mon père prend mon bras droit et quelqu'un ouvre les portes devant nous. Lorsque nous entrons, tous les regards se braquent sur nous, ou plutôt, sur moi. Je comprends alors que c'est le jour de mon mariage. A ma grande surprise je ne suis pas stressée, c'est plutôt un mélange de joie et de bonheur extrême. Je croise quelques regards familiers mais je me focalise vers la seule personne que j'aime le plus au monde : James. Il me toise de la tête aux pied et souris autant qu'il le peut. J'aperçois en m'approchant qu'il a les larmes aux yeux. On ne se lâche pas du regard car nous savons. Nous savons que nous sommes fait l'un pour l'autre et que ça y est, c'est le moment de tout concrétiser. Putain, qu'est ce que je l'aime ce mec. En arrivant près de l'autel, mon père me donne un baiser sur la joue et me laisse avec James.
Nous voici ici réuni aujourd'hui pour...
Mon téléphone sonne et je sursaute. J'ai presque réussi à m'endormir. Heureusement que je ne me suis pas noyée. Je sèche mes mains et prends le petit objet. Avant de décrocher j'y lis le nom de ma mère.
—Allô ?
—Joyeux anniversaire chantonne t-elle en cœur accompagnée de mon père.
Je crois qu'elle ne sait pas qu'elle vient probablement de me sauver la vie.
—Merci beaucoup vous deux. Et vous aussi joyeux anniversaire.
—Merci beaucoup dit-elle. Trente ans. Ça passe tellement vite. Tu n'imagines pas. Encore désolée que notre anniversaire de mariage tombe le jour de ton anniversaire.
—Maman c'est le hasard. Ne t'inquiètes pas, je suis avec mes amis.
—Comment vas-tu depuis la semaine précédente ?
—Beaucoup mieux. Rien de trop grave.
—Quand même Emylia.
Elle dramatise.
—Maman ne te fais pas un sang d'encre non plus.
—C'est mon rôle. Enfin, comme tu es à San Francisco et que nous ne voulons pas t'encombrer, nous t'avons envoyé ton cadeau d'anniversaire chez toi, à Washington.
—Merci beaucoup à vous. C'est trop gentil.
—Je ne vais pas t'embêter plus longtemps. J'espère que vous passerez une bonne soirée. On t'aime bisous.
—Merci et bisous à vous aussi.
Elle raccroche et je repose mon téléphone sur le petit meuble près de la baignoire. Elle ne m'en demande pas plus à propos de l'accident et j'en suis rassurée. Je n'aime pas la stresser pour un rien. C'est James qui l'a appelé lorsque j'étais inconsciente. Je ne l'ai appris que lorsqu'elle m'a appelé à ma sortie d'hôpital. Je suis tellement reconnaissante de ce que tous mes proches font pour moi. Apparement, ma boite d'anniversaire ne devrait pas tarder à arriver à Washington. Il me tarde d'être à samedi pour pouvoir l'ouvrir. Outre le fait de penser à mes prochains cadeaux, je n'ai pas oublié l'objet de mon rêve. C'était très perturbant. J'ai envie de me marier, bien sûr, mais de le vivre comme ça était très déstabilisant. Ce n'était qu'un rêve de toute façon. Passons. Je jette un coup d'œil à l'heure et vois qu'il est déjà six heures moins vingt. Je prends une serviette et ouvre le conduit de la baignoire pour en enlever l'eau. Je me sèche rapidement et marche vers le dressing pour prendre des sous-vêtements. De toute façon je n'ai besoin que d'un string et d'un collant, vu la robe que je vais mettre. En fait, non. Je vais prendre des bas, mais juste assez haut pour que ma robe les masques. J'enfile le tout à une vitesse incroyable et vais me maquiller. Je réfléchis un instant à ce que je pourrais me faire. Vu que j'ai une robe noir, des bas noirs, et des escarpins rose poudré, je vais opter pour un smoky eyes et du gloss rose clair.
Environ une demi-heure plus tard, je termine de mettre mon gloss et me scrute dans le miroir. Sans narcissisme je dirais que je suis plutôt jolie. Je regarde ma montre et vois qu'il est sept heures moins vingt. James devrait bientôt rentrer. Je ne sais pas où est-ce que l'on va sortir ce soir mais ça à l'air d'être très chic. On toque à la porte et quelques secondes plus tard, Dalya entre dans la pièce.
—Waouh.
—J'adore cette robe.
—T'es juste magnifique Emylia.
—Merci c'est gentil.
Son sourire disparaît.
—Il y a un petit problème.
—Un problème ?
Je m'imagine déjà le pire.
—Rien de grave ne t'inquiètes pas ! dit-elle en voyant ma tête.
—Ces temps-ci je m'imagine le pire. Avec l'accident c'est devenu plus compliqué pour moi de gérer mon stresse.
—Pas d'inquiétude. James est coincée avec les gars donc on part ensemble.
—Où allons-nous ?
—Tu verras dit-elle en me faisant un clin d'œil. Nous partons d'ici trente minutes.
Je hoche la tête et elle quitte la pièce.
Je vais m'assoir sur le lit afin de consulter mes messages et charger un peu mon téléphone. Néanmoins mon fil a mystérieusement disparu. James a dû le laisser dans le salon. Tant pis, j'ai soixante-dix pour-cent, ça me suffira pour ce soir. J'attrape mon ordinateur et décide de terminer mon épisode Netflix. En ce moment, je regarde Blacklist.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Where stories live. Discover now