Chapitre 29

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Arrivée devant la pharmacie, j'angoisse légèrement à l'idée d'aller acheter la pilule du lendemain. Je parcours les rayons mais n'aperçois pas ce que je cherche.
—Besoin d'aide ? m'interpelle une jeune femme d'une vingtaine d'année environ.
Je me lance.
—J'aurai besoin de la pilule du lendemain.
Elle ne semble pas choquée ce qui me rassure un peu. C'est une professionnelle après tout.
—Pas de problème. Avant que je ne vous l'attrape, je dois vous demander : quand a eu lieu votre dernier rapport non protégé ?
—Il y a environ une heure.
—Génial, pas d'inquiétude.
Je la regarde un peu suspicieuse.
—Je vous demande cela car ses effets fonctionnent jusqu'à trois jours maximum après le rapport. Vous êtes donc dans les temps.
Je lui fais un petit sourire crispée et elle part derrière le comptoir.
—Tenez.
Elle me tend une petite boîte et je sors mon portefeuille. Je lui tends mon argent et sors rapidement de la pharmacie. Lorsque je monte dans le 4x4, Dalya me regarde attentivement.
—Alors ?
—Je l'ai.
Elle me tend une bouteille d'eau et je sors le médicament de son étui. Avant de prendre la gélule, je reste bloquée.
—Tout va bien ?
—J'ai juste besoin de deux minutes je dis. Je ne m'attendais pas à prendre la pilule du lendemain le jour de mon anniversaire.
—Joyeux anniversaire ! s'exclame t-elle.
Je souris et avale le comprimé.
Elle arrive à me faire rire bien que ce ne soit pas facile et je l'adore pour ça.
Une fois arrivées devant Givenchy, je suis un peu sceptique. Pourquoi est-ce que l'on est là au juste ?
—Qu'est-ce qu'on fait ici Dalya ?
—On est venues t'acheter une tenue pour ce soir.
—Tu sais, j'avais des robes à la maison.
Elle tend ses bras en me montrant le magasin.
—Bon anniversaire.
—Tu va m'en acheter une ?
—Exactement.
—Non, c'est trop. Je ne peux pas accepter.
C'est complètement insensé, ça fait pratiquement deux semaines que l'on se connait et elle veut m'acheter une robe hors de prix ? Je ne peux pas la laisser faire. Je commence à faire demi tour pour rejoindre la voiture mais elle me prend par le bras.
—Laisses moi te persuader dit-elle en m'entraînant vers l'entrée.
Je secoue la tête et rigole face à tant d'obstination.
En entrant, je suis surprise qu'il n'y ait pas grand monde. Après tout, nous sommes jeudi. Une grande blonde s'approche de Dalya et elles discutent quelques minutes pendant que j'observe quelques pièces de couture.
—Tu viens ?
Je suis les deux femmes vers une sorte de salon privé. Je ne savais même pas que cela existait.
—Qu'est ce que nous faisons ici ?
Elle fait signe à la blonde de nous laisser.
—J'ai réservé ce salon pour que tu puisses essayer ton cadeau.
—On avait besoin d'un salon ? dis-je en rigolant.
—Le champagne m'a convaincu.
—Le champagne ?
Elle ouvre le mini frigidaire au fond de la pièce dont je n'avais pas fais prêté attention et nous sert une flûte. En regardant plus attentivement la pièce, je remarque qu'il y a un canapé, une cabine, le fameux frigidaire. Quelqu'un toque et la blonde rentre d'un pas déterminé suivie de deux autres blondes. Sont-elles toutes blondes ici ? Elles poussent deux portes-vêtements dotés de plusieurs tenues. Dalya n'a visiblement pas fait les choses à moitié. Elle va finir par me convaincre. Le trio blond sort de la pièce et mon amie me fait signe de choisir quelques tenues pour les essayer.
Le téléphone de Dy se met à vibrer et elle s'éloigne. J'observe tous les tissus se présentant à moi et relève deux tenues. J'entre dans la cabine un peu timidement puis me déshabille pour enfiler la première robe. Celle-ci est d'un rouge profond et a un décolleté qui arrive au niveau des seins. Elle a un dos nu, une fente jusqu'au dessus du genou et des manches trois-quarts. La robe parfaite. En me regardant dans le miroir, j'essaye d'imaginer la réaction de James lorsqu'il me verra. J'espère que le froid de ce matin va se dissiper. Vous me direz, peu importe la robe, il aura envie de me l'enlever. Enfin, ça c'était avant. Peut-être que je le répugne désormais. J'ouvre le rideau de la cabine et attends que mon amie me donne son avis.
—Tu es tout simplement magnifique. La robe te met extrêmement en valeur. Je ne sais pas ce que James en penserait dit-elle en rigolant.
—Peut-être qu'il n'aura plus envie de moi après ce qui s'est passé ce matin.
—Tu veux mon avis ?
J'hoche la tête.
—Tu ne pourras jamais le dégouter, c'est ton ami après tout dit-elle en me faisant un clin d'oeil.
Elle a raison.
Je tire le rideau et enlève du mieux que je peux la robe. J'observe mon deuxième choix un peu sceptique avant de l'enfiler. Celle-là est noire et assez osée. Elle m'arrive mi-cuisses avec un tissu qui rend un effet "volant". Je ne vous parle même pas du haut de la robe. Celle-ci s'attache derrière le cou comme si c'était un collier. Le décolleté est tel que la parcelle de peau entre mon cou et le milieu de mes seins est nue. Je ne sais pas si vous arrivez à l'imaginer mais en tout cas, c'est très chic. Je tourne sur moi même devant le miroir et me dis que c'est la bonne. Je l'adore. Tout mon dos est nu excepté le haut où le tissu se croise.
—Ça en est où la dedans ?
—J'arrive je dis en riant.
Lorsque je sors de la cabine, Dalya manque de s'étouffer avec son champagne.
—C'est la bonne n'est-ce pas ?
—Putain tu es splendide. On la prend ça c'est sûr.
—Merci beaucoup.
—Ce n'est rien, vraiment.
Ne se rend t-elle donc pas compte de ce qu'elle fait pour moi ?
—Merci de m'accueillir comme vous le faites et encore merci pour la robe.
—Je t'en prie. Tu veux un verre ou tu préfères y aller.
—Non ça ira merci. Tu veux faire quoi ensuite ?
—Je pensais aller dans une crêperie française dont je raffole.
J'en ai déjà l'eau à la bouche.
—Je te suis.
Nous sortons de notre espace privé et allons au niveau des caisses.
—Emylia peux-tu aller faire chauffer la voiture pendant que je paye s'il te plaît ?
—Aucun problème.
Elle me tend ses clés et je sors du magasin. J'espère qu'elle n'en aura pas pour très cher. C'est Givenchy Emylia. J'essaye comme je peux de déculpabiliser mais je n'y arrive qu'à moitié. Arrivée à la voiture, je meurs de froid. En allumant le contact, je m'aperçois qu'il fait moins deux degrés. Génial. J'entends le coffre s'ouvrir et quelques secondes plus tard, Dalya monte à mes côtés.
—Encore merci.
Elle me fait un énorme sourire.
—Quel est le chemin ? je demande.
—Quand tu sors du parking tu prends l'avenue principale et tout te sera indiqué. La crêperie se nomme Chez Clara.
Au moment où je pousse la porte d'entrée, une odeur sucrée s'empare de mes narines. La gérante des lieux s'appelle Clara, comme vous aviez pu le deviner. Elle et Dalya se connaisse de l'école de cuisine. Clara est un peu plus âgée que nous, c'est donc pour cela qu'elle a déjà sa petite entreprise. Je les laisses discuter quelques instants et regardes plus en détails ce qui m'entoure. La décoration est assez simple à vrai dire. Il y a dix tables en bois, les murs sont en pierre et quelques plantes bordent la salle. C'est simple, mais cosy, j'adore.
Je reporte mon attention sur les filles et la copine de Dy me fait signe de la main pour que je vienne me présenter.
—Je m'appelle Clara et toi ?
—Emylia enchantée.
—De même. Que souhaites-tu manger ?
Je regarde rapidement le tableau noir accroché au mur affichant les délices sucrés. La carte étant rédigée en français, je sais déjà ce que chaque écriture signifie.
Je prendrai la crêpe à la fleur d'oranger avec du chocolat s'il te plaît je dis en français.
—Et toi Dalya ?
—Je vais prendre une crêpe à la confiture de figue.
—C'est comme si c'était fait.
Elle repart vers la cuisine et nous décidons de nous installer à une table près de la baie-vitrée.
—Tu n'as pas hésité dans ta commande, tu sais ce que tu as pris au moins ? dit-elle en riant.
—Je parle français dis-je fièrement.
—Sérieux ? C'est trop bien ! Tu as de la famille en France ?
—Mes grands-parents paternels y vivent.
—C'est super, tu vas pouvoir aller les voir en y allant.
—Mes parents sont en froid avec eux mais j 'y passerai peut être. Et pour info', j'ai pris des cours de français lorsque j'étais enfant.
Clara revient avec nos crêpes coupant court à notre discussion.
—Merci beaucoup.
Je coupe me une bouchée et fonds littéralement lorsque les saveurs se mélangent dans ma bouche.
—Alors, tu aimes ?
—J'adore ça !
—Clara est française, c'est pour ça qu'elle fait si bien ses crêpes.
—Son accent m'avait mis sur la piste. De toute façon, il va bien falloir que je m'y mette.
—C'est vrai. Tu pars bientôt dis-moi. Vous y allez de quand à quand ?
—Du vingt-trois au neuf.
—Impatiente ?
—Un peu mais aussi stressée. James n'a pas vu ses grands parents depuis la mort de sa mère. C'est la première fois qu'il y retourne avec son père ainsi que ses frères et sœurs.
—Ne t'inquiètes pas, je suis sûr que cela va bien se passer.
—Je l'espère.
Nous finissons tranquillement nos crêpes en bavardant puis reprenons la voiture en direction de la maison.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant