Chapitre 33

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    En rentrant, je ne cesse de me remémorer combien de cigarettes James a fumé. Trois. Pourquoi fait-il ça ? Je n'en ai pas la moindre idée. Ce que je sais c'est que lui et moi ne nous parlons toujours pas et que demain, nous nous envolons pour Washington.
Tout le monde se dit au revoir puisqu'il n'y a que Dalya qui nous emmènera à l'aéroport. Jack ne rentre que dans quelques jours. Dans la chambre, l'ambiance n'est pas au beau fixe. Je dirai même glaciale. Je me déshabille pour me mettre en pyjama mais il pose sa main sur le bas de mon dos. J'ai envie de lui autant qu'il me veut mais je suis super énervée. Au pire, ce ne sera que du cul, comme d'habitude. Ni lui ni moi ne parlons. Nous faisons ça frénétiquement. Nous nous embrassons, et cette sensation est toujours là. C'est bizarre à expliquer mais étant énervés, l'un contre l'autre, cela rend le sexe spécial. Il part s'assoir sur le lit et ne me regarde pas. Il enfile directement un préservatif. Pas de préliminaires, pas de problème. Je passe sur lui. Il me regarde mais je détourne les yeux. Lorsque je m'abaisse sur lui, il cherche ma bouche mais ne trouve que mon cou. Il prend ma tête entre ses mains et nous nous regardons un long moment, moi, roulant des hanches sur lui.
—Rien n'est réglé dit-il.
—On est d'accord.
Nous nous embrassons si fort que j'en perds la tête. Nos langues s'entremêlent avec ferveur ce qui me donne légèrement le tournis. Mes hanches claquent de plus belle contre lui alors qu'il me soulève de ces bras musclés. J'essaye de ne pas faire de bruit mais ça devient compliqué. Je passe sous lui et il s'enfonce au plus profond en moi. Quelques minutes plus tard, nous jouissons tout en ne nous adressant aucun regard. Il reste quelques seconde en moi, son nez dans mon cou. Cette sensation d'être loin et à la fois proche de lui m'est désagréable. Je me rends bien compte que je ne serai jamais avec lui, que ces moments ne sont que de passage et ça me fait quelque chose. Je le reconnait. Je ne dis pas que je ressens quoi que ce soit pour James mais j'aimais bien passer du temps avec lui. Je passe mes ongles sur son dos aussi parfait qu'il puisse être :
—Nous devrions dormir. Nous nous levons tôt demain.
Il se dégage de moi, pars jeter le préservatif et s'allonge à l'extrémité du lit. Je me tourne de mon côté et m'endors. Le connaissant par cœur, je le sens se coller derrière moi et humer l'odeur de mes cheveux. Sa main se pose sur ma hanche et son souffle devient régulier. Nous pouvons enfin dormir en paix.
    Boire un cappuccino est la meilleure chose au monde lorsque l'on est fatigué à l'aéroport.
Dalya a eu elle aussi du mal à se réveiller. Elle nous a déposé comme prévu et ait partie ensuite. Je l'ai remercié pour tout ce qu'elle m'a offert. Comme à son habitude, elle m'a dit que ce n'était rien. Elle est trop généreuse. Quant au grincheux qui me sert de plan cul, et bien, c'est toujours la même chose. On ne se parle pas, enfin, juste le stricte minimum. J'essaye de comprendre pourquoi nous en sommes en arrivés là mais ne vois toujours pas. J'attends qu'il vienne de lui même me dire ce qui le tracasse depuis hier.
—Tu veux être côté hublot ?
Il hoche la tête et va s'assoir. Je suis contente qu'il n'y ait que nous deux dans notre rangée. Cela me permet de poser nos sacs à ma droite. Il boucle sa ceinture, met ses écouteurs et sa cale contre le hublot sans prendre la peine de me dire quoi que ce soit d'autre. J'accroche la mienne alors que les stewards opèrent le classique mode d'emploi -si on peut appeler cela- en cas d'accident. Comme à leur habitude, les compagnies aériennes mettent toujours la clime ce qui fait qu'il fait un froid de canard. Je prends un sweat à capuche que James a mis dans son sac. J'hume son odeur et sombre dans un profond sommeil alors que l'avion entame son décollage.
Je sens une main me caresser les cheveux ce qui me tire de ma sieste. Je me sens comme dans mon lit tant je suis à l'aise et décide de me réveiller doucement. J'ouvre les yeux et remarque que je suis couchée contre James, mon bras droit autour de sa taille. Lorsqu'il remarque que je ne dors plus, il cesse ses caresses. Je me lève et fait mine d'aller aux toilettes. A l'intérieur, je me regarde dans la glace et constate que j'ai une sale tête. Je suis horrible. Je me passe un peu d'eau sur les mains lorsque l'on toque à la porte.
—Excusez-moi, ici le steward, nous allons procéder à la distribution du petit-déjeuner.
—D'accord, merci.
Je me sèche rapidement les mains et ouvre la porte. Je manque de me cogner contre un homme qui n'est autre que James.
—Qu'est-ce qu'il voulait ?
—Juste me dire qu'ils allaient servir le petit déjeuner pourquoi ?
—Rien.
II se retourne et commence à partir. Je le reteins par la main et il fait volte face.
—Quoi ?
—C'est quoi ton problème ?
Voilà, je mets ma fierté de côté.
—Rien.
Je lève les yeux et vais de nouveau dans les toilettes suivie de James. Je ne sais pas comment on peut rentrer là-dedans vue la taille de ce truc.
Je me fais rapidement un chignon alors qu'il verrouille la porte.
—Qu'est-ce que tu fais ?
—Je vais te montrer que je n'ai aucun problème avec toi. Tu n'as pas de string non ?
Je souffle.
—Tu avais tout prévu c'est ça ? Ce n'est pas avec le sexe que tu va régler ce qui te tracasse.
—Emylia, cesses de poser des questions s'il te plaît.
Je ne dis rien et il passe sa main contre ma joue et m'embrasse de façon si légère que cela me trouble. Il ne m'a jamais embrassé de cette façon. J'ai l'impression de re découvrir ses lèvres. Je gémis. Il est tellement beau, là, face à moi, ses lèvres pleines contre les miennes. Sa main passe entre mes jambes et un spasme me parcours le corps alors qu'il commence à toucher mon intimité.
—Toujours prête pour moi n'est-ce pas ?
—Pour toujours.
Sans m'en rendre compte, ma phrase sonne des plus bizarres. Par chance, il n'y prête pas plus attention.
James se met à genou face à moi et sa bouche commence à faire des miracles. Je mets ma main devant la mienne et fais taire mes gémissements.
—On va nous surprendre...
Il se redresse et enfile un préservatif sorti de je-ne-sais-où et me lève sur le lavabo. Il entre en moi doucement ce qui me donne envie de hurler. Il me fait me sentir vivante, folle, heureuse. Je ne saurai comment décrire tout cela en un seul mot. Il me regarde d'un regard brûlant d'envie tout en me pénétrant. Je plie mes jambes et compte bien le rendre encore plus dingue. Je me touche les seins et ses yeux suivent ma main qui descend jusqu'à mon entre jambe. Il veut me torturer dans les toilettes de l'avion ? Je peux aussi jouer. Je commence à me toucher et accélère mes mouvements au fur et à mesure que ses yeux s'emplissent de malice.
—Tu me rends fou.
Je continue mes mouvements jusqu'à ce que cette sensation arrive au plus profond de mon être et que je jouisse, plaquant ma main contre ma bouche. Nous continuons notre fameux regard qui en dit long sur ce que nous pensons. Je vois ce voile dans ses yeux dont je ne connais la signification lorsqu'il se déferle en moi.
Notre baise était simple mais lourde de conséquence. Son regard ne trompe pas. Il n'en a pas encore fini avec moi. Il me consume autant que je le consume.
—Ravie d'avoir été au septième ciel ?
—Satisfaite, oui.
Il se dégage de moi et je remets correctement ma robe ainsi que son sweat.
—Il te va comme un gant.
Je lui fais un clin d'œil dans le miroir et il sort en premier des toilettes. J'espère que personne ne nous aura entendu. Je croise les doigts. Je compte jusqu'à vingt et ouvre la porte. Par chance, la plupart des passagers commencent à se réveiller donc cela me rassure. Toutefois, lorsqu'une hôtesse de l'air me fait un sourire lourd de sens je ne peux réprimer un petit sourire désolé. Je me dépêche d'aller me rassoir et rigole un peu en m'attachant.
—Tu n'est pas obligée de t'attacher.
—Je sais bien mais je préfère.
On nous pose un plateau face à nous et alors que je commence à boire mon thé, je manque de m'étouffer lorsque je sens la main de James remonter le long de ma cuisse. Je lui fais les gros yeux.
—Je t'en prie, continues ton petit déjeuner.
Sa main arrive à bon port et il commence par un seul doigt. Je me racle la gorge de peur de gémir. Toutefois, il ne s'arrête pas là,. Il fait crochet et de son pouce, il me caresse lentement. Il s'approche de mon oreille et me chuchote :
—Tu pensais que j'en aurai fini avec toi ?
Je fais non de la tête.
—Je n'en aurai jamais fini avec toi. Tu es à moi. Pour toujours pas vrai ?
Il avait donc entendu. Au moment où nos yeux se toisent, il rajoute un deuxième doigt.
—Hmm.
—Chut ma belle, je ne voudrai pas que tout le monde sache que je vais te faire jouir ici, maintenant.
J'hoche la tête.
—Je veux que chaque jour tu portes mon collier en pensant à moi. A ce que je te fais. A ce que tu me fais. Promis ?
Il accélère ses mouvements et je ne peux décoller mes hanches du siège à cause de la ceinture ce qui le fait rire.
—Promis ?
Ses doigts ne cessent de me titiller et lorsque je jouis, en silence je lui souffle :
—Promis.
Il enlève sa main tout en remettant ma robe et lèche ses doigts ce qui peut sembler anodin aux autres passagers vu que l'on prend le petit-déjeuner. Quel culot. Je rigole doucement.
—Pervers.
—Tu adores ça.
Je roule des yeux. Il n'a pas tort, je plaide coupable.
    Lorsque nous apercevons Hadley, elle cours et se rue dans mes bras.
—Tu m'as tellement manqué ! s'exclame-t-elle.
—Bonjour à toi aussi dit James.
Elle le lui dit avec moins de ferveur. Ces deux là..
—Bon, allons-y. Au fait Emy, tu as une grosse boîte livrée à ton nom à l'appart.
—Je sais dis-je excitée.
—Tu peux me poser à la villa avant s'il te plaît ? demande James.
—Bien-sûr.
Je me demande pourquoi il veut rentrer. Peut-être pour se reposer et défaire sa valise débile. Ça tombe sous le sens.
    En passant le pas de la porte, j'aperçois le colis que mes parents m'int fait livrer. Effectivement, il est impressionnant. Je me demande comment le livreur a fait pour monter les marches. Je me rue dans ma chambre poser ma valise et décide de prendre une bonne douche. Environ vingt minutes plus tard, aux alentours de dix-sept heures, je me rue dans la cuisine boire un verre de jus de fruit avant d'aller ouvrir ma boite d'anniversaire. Hadley étant partie à la villa voir Justin, je suis seule ici et je dois dire que cela fait du bien. Je prends soin d'envoyer un message à Dalya pour lui dire que je suis bien arrivée chez moi. Elle me répond d'un petit smiley. Mon téléphone vibre une nouvelle fois et un message de James apparaît :
—Je viens te chercher à 3h40 demain matin. Sois prête.
J'ouvre le dessus mon colis et réponds ensuite.
—Ok.
Je me lève et compte dix-neuf paquets. Je suis aux anges. Je les sors un à un et commence à les ouvrir. Parmi eux je trouve un manteau chaud cintré caramel, des palettes de maquillage, deux paires de chaussures et bien d'autres choses. Mes parents ont une nouvelle fois mis les petits plats dans les grands. Je les aime tant. Pas pour ce qu'ils m'offrent mais pour ce qu'ils sont. Je leur envoie rapidement un message pour les remercier du fond du cœur. Mon téléphone vibre et je reçois un texto d'Hadley. Elle me fait savoir qu'elle ne compte pas manger ici ce soir. Cela ne me pose pas de problème puisque je dois lancer mes machines, finir de boucler ma valise et me coucher relativement tôt. La nuit va être courte.
Machines terminées, valise bouclée, je suis enfin prête à aller me coucher. Mon ventre cri famine et je me fais une tartine avec du beurre et du saumon. J'éteins toutes les lumières de l'appart et mange devant la télé de ma chambre. Ayant terminé Blacklist, je me suis lancée dans Peaky Blinders. Je dois avouer que c'est vraiment bien. Thomas Shelby y est un peu pour quelque chose. Une fois mon assiette terminée je pars me laver les dents et commence à m'endormir.
Des coups assez forts contre la porte me tirent de ma rêverie. Je vais tuer Hadley. Elle va réveiller les voisins. Peut-elle prendre ses clés de maisons pour une fois ? Je pars lui ouvrir d'un pas déterminé et tombe nez à nez avec James. Il a les cheveux en bataille, comme s'il sortait du lit. Je reste bouche bée.
—Qu'est-ce que...
Il me fait taire d'un baiser.
Je ferme la porte à clé et il se dirige vers ma chambre. Il connaît le chemin.
Je le suis de près et ne pose pas de question lorsqu'il se met du côté gauche du lit, celui où je ne dors pas. Une question me taraude l'esprit. Que fait-il ici ? Je suis trop fatiguée pour coucher avec lui alors, à quoi bon être là ? Je m'allonge de mon côté et il m'ouvre ses bras pour que je puisse m'y loger.
—Je ne voulais pas dormir sans toi ce soir dit-il en me caressant la cuisse droite du bout des doigts. Dors, je te réveillerai demain matin.
Je lève la tête et croise son regard. Je me hisse à la même hauteur que lui et légèrement, je l'embrasse doucement. Je ne m'attarde pas tant je suis épuisée. Dès que ma tête se repose sur son torse, je m'endors profondément.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Where stories live. Discover now