Chapitre 34

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Mesdames et messieurs, ici votre commandant de bord, nous allons entamer notre atterrissage à l'aéroport de Paris Roissy Charles de Gaulle, il est actuellement vingt heures trente, heure française pour une température extérieure de dix degrés. Veuillez attachez vos ceintures et ne les déboucler qu'à l'arrêt complet de l'appareil. Merci.
Voilà que nous entamons notre atterrissage. Je réveille doucement James qui est allongé contre mon épaule et lui dis d'attacher sa ceinture. Hier soir, il est venu me rejoindre dans mon lit. Je n'ai pas trop compris pourquoi mis à part le fait qu'il ne voulait pas dormir sans moi. Comme prévu, il m'a réveillé vers trois heures du matin et nous sommes partis quarante minutes plus tard pour l'aéroport. Il a eu l'air préoccupé jusqu'à maintenant. J'émets l'hypothèse que cela concerne ce voyage. Sa famille. À vrai dire, en discutant un peu, ni lui ni moi ne savons pourquoi James et les siens sont conviés cette année. Peut être qu'ils veulent simplement renouer. J'appréhende un peu ma rencontre avec eux car je ne suis rien pour lui. Ce que je veux dire par-là, c'est que le fait de me présenter est un peu gênant. Plus tard, lorsque l'on ne se côtoiera plus, on demandera ce qui c'est passé et se sera embarrassant pour lui. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Au-delà de ça, je prie pour que ce voyage se passe de la meilleure des façons. Nous récupérons nos valises sur le tapis roulant et apercevons Addelyn et Jace nous faire des signes de la main. Je suis heureuse de voir qu'Addy va beaucoup mieux. Notre accident à San Francisco aura été un peu traumatisant pour tout le monde. J'aurai aimé savoir comment se portent les parents des enfants à présent. Je chasse cet épisode troublant de mon esprit. Nous prenons Addy et Jace dans nos bras.
—Emy je suis tellement contente de te voir ici dit-elle avec un clin d'œil.
James lève les yeux au ciel.
—Allons-y propose Jace.
Dans la voiture, personne ne parle. C'est assez calme. J'en profite pour regarder par la fenêtre et remarque qu'il commence à neiger. C'est magnifique. J'ai bien fais de penser à prendre des vêtements chauds.
—Comment vas-tu grand frère ? Tu me sembles ailleurs lance James à notre conducteur, visiblement très concentré sur le trafic.
—C'est à cause d'une fille lance Addy, côté passager.
—Addy !
Elle glousse.
—Tu ne comptais pas m'en parler ? Je suis si déçu dit James d'un air théâtral.
—Gros naze.
—T'as eu le temps de lui demander son prénom au moins ? dit James en se marrant.
Je souris mais ne participe pas à ces échanges. Cela ne me regarde pas.
Jace fait un doigt d'honneur dans le rétroviseur.
—Tu sais, ce n'est pas grave lance James. Pleins de filles existent sur cette Terre alors pourquoi ne s'en n'attarder que sur qu'une ?
Pardon ? Je pense qu'Addy a compris que c'était légèrement maladroit vu qu'elle se tourne légèrement pour me regarder. Ce n'est pas grave, vraiment. James, lui, ne semble point s'en soucier.
Le reste du trajet se termine par de la musique passant à la radio.
Nous arrivons vingts minutes plus tard. Lorsque la voiture se gare, je commence à stresser. Une dame nous attend sur le perron, près de la porte. Ça y est, c'est le moment. A l'instant où j'ouvre ma portière, James me tient par le bras et m'embrasse durement à l'abris des regards. Il appréhende aussi.
Nous descendons et aidons Addy et Jace à prendre nos bagages.
—Salut les enfants ! nous dit la femme.
A première vue, elle a l'air d'avoir soixante-dix ans et assez sympa. Elle a les cheveux grisonnant et n'est pas plus grande que moi.
James, qui me tenait la main, me la lâche d'un seul coup et j'ai soudain froid.
—Bonjour dit-il.
—Entrez, entrez, vous allez attraper froid.
Elle me fait un sourire lorsque je passe devant elle ce qui me redonne confiance. Alors que nous pénétrons dans la bâtisse, je remarque que celle-ci est aussi splendide tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. On voit que chaque détail est minutieusement pensé. Nous posons nos bagages dans l'entrée et les présentations se font.
—James, tu ne nous présentes pas ? demandes la dame.
—Mamie, Papi, voici Emylia, mon... eh bien... mon amie.
Je vois Addy se taper la tête du creux de la main.
—Emylia enchantée me dit la dame en me faisant une accolade. Je m'appelle Elizabeth et voici mon mari Georges.
Un homme s'approche et je lui tends ma main.
—Je suis enchanté de faire votre connaissance ma grande. J'ai beaucoup entendu parler de vous.
Cette dernière phrase me laisse un peu perplexe et inconsciemment je fronce légèrement les sourcils.
—En bien rassurez-vous dit-il en souriant.
—J'espère bien je dis en rigolant, tentant de rendre l'atmosphère meilleure.
Il ri gaiement. Il m'a l'air sympathique.
Elizabeth nous fait signe de la suivre et nous indique nos chambres. Nous faisons chambre à part et je trouve cela parfait. C'est respectueux vis à vis de sa famille. La chambre de James se trouve au deuxième étage, au bout du couloir à gauche et la mienne en face. Lorsque nous montons les escaliers, le grincement de ceux-ci semblent vouloir dire que de bons moments ont eu lieu ici. On sent que cette maison a une histoire. De nombreux cadres de la famille sont accrochés un peu partout. Au milieu du couloir, l'un d'eux m'interpelle. Je crois bien que c'est Anne, la mère de James. Elle tient un enfant dans les bras.
—Elle était si belle me dit James.
—Oui.
—C'est moi qu'elle tient. C'était quelques jours après ma naissance.
Je m'approche un peu plus et observe ce beau bébé qu'était James. J'aurai tant aimé rencontrer sa mère, vraiment. C'est comme s'il manquait une pièce à mon puzzle imaginaire. Elle avait l'air si gentille et altruiste. Lorsque j'entends James ouvrir la porte de sa chambre, je continue de longer les murs du couloir et pars rejoindre la mienne. Je prends soin de ne pas abîmer le parquet gris clair avec ma grosse valise en la posant à l'intérieur. Je vais directement près de la fenêtre observer la vue. Depuis là où je suis, on peut apercevoir la Tour Eiffel non loin de là. Paris sous la neige et la Tour Eiffel, j'adore. J'observe le reste de la chambre et remarque une autre porte donnant sur une salle de bain. Il y a une baignoire près d'une baie vitrée ce qui me laisse m'imaginer, après une journée de visites intenses, me ruer dans un bon bain chaud. Le rêve. Je retourne dans la première pièce et décide de défaire ma valise et de ranger mes vêtements dans le petit dressing contre le mur. Je me demande combien a coûté cette maison. Elle est splendide. La décoration de la chambre que j'occupe est très lumineuse. Elle est grise et blanche dotée d'un grand lit double. Au moment où je m'atone à ranger mes vêtements, on toque à la porte.
—Oui, entrez.
C'est Anaëlle.
—Je dérange ? demande t-elle gentiment.
—Non pas du tout, je range juste mes vêtements.
Elle s'assoit sur les coussins du petit banc devant la fameuse vue.
—Je me demandais si tu étais disponible la journée de demain ?
—Oui, bien sûr.
—J'aimerai que l'on aille faire les magasins ensemble histoire d'apprendre à se connaître un peu mieux. Qu'en dis-tu ? A moins que James ait des projets pour vous deux.
Toujours en train de ranger, je réprime un petit rire.
—Je n'imagine pas James nous organiser quoi que ce soit. Je veux bien venir avec toi.
—Super ! dit-elle toute joyeuse. Nous partirons demain matin vers neuf heure trente. Nous pourrons alors aller manger au restaurant demain midi.
—Genial !
—Au fait, descends d'ici cinq minutes, le repas va être prêt.
J'acquiesce d'un hochement de tête et remarque soudain que mon ventre cri famine. Alors qu'Ana sort de la chambre, je termine rapidement de ranger mes vêtements et descends. Je suis un peu gênée d'arpenter les couloirs de cette maison seule alors que je ne fais pas partie de la famille. En arrivant dans le salon, je constate qu'Addy et Jace sont au téléphone. John, quant à lui est perdu dans ses pensées près du feu. Je décide de m'assoir dans le fauteuil non loin du sien.
—Comment vas-tu ma grande ?
—Je suis un peu fatiguée et vous ?
—Je t'ai déjà dis de me tutoyer dit-il en souriant.
Je ri un peu.
—Je n'y arriverai donc jamais.
—Nous pouvons passer à table nous annonce Georges.
Nous nous levons et les jumeaux cessent leurs conversations téléphoniques. Au vu de ce que j'ai cru comprendre, Addelyn va devoir assister à un séminaire mercredi sur Paris même.
Alors que nous approchons de la salle à manger, je remarque que James fait enfin son entrée. Chacun hésite un peu quant au fait de la place à laquelle s'assoir et Elizabeth nous guide. À ma droite se trouve Jace et à ma gauche James. Bien qu'il soit à mes côtés, il ne me lance aucun regard ni ne m'adresse un mot. Super. Je crois que je n'aurai pas dû venir. Je ne vois pas à quoi je sers s'il ne feint même pas d'être un ami pour moi. Il est bizarre.
Pendant tout le repas, Elizabeth et Georges font la conversation avec chacun d'entre nous bien que parfois il y ait quelques blancs. James est le seul qui ne parle pas. Enfin, il répond poliment à ce qu'on lui dit mais ne cherche pas à raconter des banalités. J'apprends que Georges et Elizabeth ont tous les deux construit et aménagé cette maison eux-mêmes. Je suis agréablement surprise. Il me raconte leurs débuts ici et à quel point c'est génial d'avoir une grande famille. D'ailleurs, leurs trois autres enfants, Gabriel, Audrey et Grayson viendront avec leurs enfants demain en fin d'après-midi, pour le réveillon. Mince ! Je n'ai pas de cadeaux pour James et sa famille Heureusement qu'Anaëlle m'a proposé d'aller faire du shopping demain. J'espère trouver quelques petites choses et ne pas rentrer les mains vides. Ce serait mal poli. À la fin du dîner, je suis repue. C'était succulent. Elizabeth cuisine si bien. J'aide bien évidemment à débarrasser, c'est la moindre des choses. Alors que je termine d'essuyer la table -les membres de la famille partis regagner le salon ou leur chambre- Elizabeth me fait la conversation:
—Alors, cela fait combien de temps que vous êtes avec mon petit-fils ?
Je reste immobile un instant et un peu perplexe mais me ressaisie vite.
—Pardonnez ma question intrusive mais j'aimerai en apprendre plus sur lui, il ne veut pas beaucoup parler avec nous.
Je suis gênée. Je connais dans les grandes lignes leur histoire familiale mais je ne peux pas dire à cette femme ce que James a sur le cœur car moi-même je n'en sais rien.
—Pour commencer, nous sommes juste amis je réponds d'un sourire. Et ne vous inquiétez pas, je ne peux vous en vouloir de chercher à connaître la vie de votre petit-fils.
—Juste amis ? Pourtant, tout prouve le contraire dit-elle accompagnée d'un haussement de sourcil.
—Juste amis.
Elle a l'air à moitié convaincue.
—Dommage, j'aurai bien aimé intégrer cette amitié à la famille.
Je rigole doucement.
—Ça c'est vous qui le dites.
Je termine de l'aider puis vais regagner ma chambre. Je prends une douche rapide et enfile mon pyjama. Je me rue aussi vite que je peux dans le lit et règle mon réveil pour huit heures. Je suis fatiguée de ma journée et remarque que le jet lag ne m'a pas trop eu. J'en suis ravie. Nonobstant, ce qui me ravie moins, c'est mon problème avec James. Hier soir il dormait avec moi et aujourd'hui il ne m'adresse pas un mot. C'est vraiment compliqué. Enfiin, je suis ici à Paris pour faire figure d'amie et c'est tout. Je pourrai bien en profiter pour visiter un peu la ville le temps de mon séjour histoire de m'occuper. Je verrai ça ces prochains jours. Demain s'annonce déjà être une journée bien remplie. J'ai hâte. J'éteins la lumière de ma table de nuit et m'imagine déjà sur les Champs-Élysées arborant de nombreux magasins accompagnée  d'Anaëlle. Cela va être génial.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Where stories live. Discover now