Chapitre 13

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     Mes semaines sont passées très vite. Je ne m'en suis même pas aperçue. James s'est rétabli assez rapidement ce qui me ravie. Je suis soulagée à présent. Concernant notre relation, nous sommes toujours comme chien et chat. L'attirance que nous ressentons l'un envers l'autre est indescriptible bien que rien n'ai changé. Nous ne sommes pas ensemble. Je ne suis pas son type et nous ne recherchons pas la même chose. Nous sommes juste amis donc pas de plan sur la commette.
Ce soir c'est le grand soir. Je vais chez les Parklay pour Thanksgiving. Dans ma chambre en train de me regarder dans le miroir vêtue de ma robe noire Pull and bear, je remarque James me regarder depuis le pas de ma porte.
—Tu es magnifique dans cette robe, j'aurai presque envie de te l'enlever.
Le rose me monte aux joues.
—Fais gaffe, tu deviendrais presque gentil.
Il lève les yeux au ciel sans surprise.
En approchant de la maison de son père, je commence à avoir un peu la boule au ventre. Je l'ai déjà rencontré ainsi qu'un de ses frères mais le stresse est toujours présent. Et s'ils ne m'aimaient pas ? Je devrais dédramatiser mais je n'y arrive pas.
—Et s'ils ne m'aiment pas ?
—Pourquoi est-ce qu'ils devraient t'aimer ?
Sa remarque met un froid dans la voiture et dieu merci, nous nous garons peu de temps après. Nous sortons de la voiture en silence et marchons environ à un mètre l'un de l'autre sans nous regarder. La soirée s'annonce bien. Une jeune femme sous le porche en train de lire se lève et prend James dans ses bras lorsque nous arrivons à sa hauteur.
—Vous voilà. Tu m'avais manqué petit frère.
Le calme dans sa voix me paraît assez étrange face la vivacité habituelle de James. La jeune femme me tend la main et se présente :
—Moi c'est Anaëlle, tu dois être Emylia c'est bien ça ?
—Oui mais tu peux m'appeler Emy si tu veux je dis en lui serrant la main.
—Venez, tout le monde vous attend.
Je la suis de près et observe dans l'entrée un petit cadre accroché au mur à ma gauche illustrant portrait de famille. Il y une femme que je devine être Anne, John ainsi que leurs cinq enfants. Elle était magnifique et rayonnante, John avait raison. Comment la vie a-t-elle pu être injuste à ce point avec cette famille ? Elle ne méritait pas ce qui est arrivé. Plus j'avance et plus l'odeur qui se dégage de la maison me surprend : elle me rappelle l'ancienne maison de mes parents à Washington. Je me sens à l'aise rapidement. Dans le salon, deux visages me scrutent et je me prends à le faire aussi. Je pense que c'est Addelyn et Jace vu qu'ils se ressemble comme deux gouttes d'eau.
—Emylia ! me lance John. Je suis ravie que tu sois venue ma grande. Viens donc t'asseoir.
—Pareillement.
James me présente aux jumeaux et de fil en aiguille nous faisons les présentations.
—Alors, Emy, que veux-tu faire après tes études ?
—J'aimerai bien pouvoir monter mon propre cabinet d'avocats.
—C'est super. Comme James alors.
Je me tourne vers lui et remarque qu'il tire la tronche. Qu'est-ce qui lui arrive ? Je n'arrive décidément pas à le suivre. Il ne m'avait jamais dit qu'il souhaitait travailler dans le domaine du droit. De toute façon il doit être en deuxième année c'est donc pour cela que je ne l'ai jamais vu.
—Addy et Jace travaillent dans les finances me dit Juliann. Quant à Ana, elle veut faire de la recherche dans les laboratoires. Pour ma part, je souhaite travailler dans la publicité.
—C'est impressionnant.
John qui était reparti dans la cuisine, m'appelle . Je me lève aussitôt et pars le rejoindre dans la pièce d'à côté.
—Est-ce que vous allez bien ?
—Emy tu peux me tutoyer.
—Je crois que je n'y arriverai jamais dis-je en souriant.
—J'aimerai que tu m'aides à confectionner le dîner s'il te plait. J'ai déjà préparé la dinde qui est depuis quelques heures en train de cuire mais le reste je n'y arrive pas, enfin, je suis incapable de le faire parfaitement dit-il en riant.
—Pas de soucis, je vais le faire.
Pendant l'heure qui suit, je prépare une poêlée de légumes avec une purée de patate douce qui accompagneront la dinde. Je confectionne ensuite une tourte à la pêche et une tarte à la myrtille. Une fois que tout est au four, il ne me reste plus qu'à nettoyer la cuisine. Lorsque je passe un coup d'éponge, une main se pose en bas de mon dos me déferlant des décharges électriques dans tout le corps. Je me retourne et vois le visage de James à quelque centimètres du mien, un petit sourire aux lèvres.
—Merci d'avoir fait ça.
—Toute ta famille m'a accueillie ici donc je leur dois bien ça.
—Tu es ma rédemption Emylia.
Il prononce à peine cette phrase que de nombreuses pensées se bousculent à cent à l'heure dans ma petite tête. Sa rédemption. Il sent lui aussi ce lien indéfectible qui nous unit. C'est comme ça, on ne peut rien y faire. Nous sommes attirés l'un par l'autre de façon si déconcertante que je n'arrive même pas à savoir où nous en sommes ou bien où est-ce que tout cela nous mènera. Quant au fait de parler de rédemption, il est la mienne autant que je suis sienne. Toutefois, je n'arrive pas à expliquer les changements d'attitudes qu'il peut me faire par moment. Je un peu pareille je dois l'avouer.
—Ta rédemption qu'ils n'ont pas besoin d'aimer.
Il soupire.
—T'es encore là-dessus ?
—Tu m'as blessé.
Il n'ajoute rien et quitte la pièce. Vous voyez ? Voilà à quoi se résume notre amitié, si on peut la nommer ainsi. Je savais que je n'aurai jamais dû accepter l'invitation du père de James.
Le reste de la soirée se passe très bien. Tout le monde a mangé ce que j'ai préparé ainsi que la dinde de John. Juliann et Jace se sont bagarrés en rigolant, Anaëlle était plongée dans un bouquin et Addelyn était sur son téléphone. Une famille des plus normale. 
—Emylia tu veux voir la chambre de James ?
—Papa, laisses-la avec ça elle en a rien à foutre.
Il dépasse clairement les bornes en lui parlant comme ça.
—Volontiers.
John me guide à l'étage du dessus et ouvre une porte sur la droite. En entrant, je suis surprise de constater que la pièce est relativement simple, très sage, trop sage pour un enfant qui semble être une petite tornade à lui tout seul. Il n'y a aucun cadre au mur, juste une horloge et une carte du monde, comme dans sa chambre à la villa. En l'observant plus en détails je remarque un pêle-mêle sur son petit bureau marron. J'observe une des photos où James apparait avec une fille que je ne connais pas. Vous me direz, je ne connais pas toutes celles qu'il a fréquenté.
—Qui est cette fi...
—On ferai mieux de descendre.
Ce brusque changement de conversation me semble étrange mais John a raison. Nous descendons rapidement et j'oublis cette photo insignifiante.
—Ah vous êtes là, j'allais monter.
Une heure plus tard, nous décidons de partir. Nous avons de la route à faire. Le bilan de cette soirée est plutôt mitigé. Concernant sa famille, je n'ai rien à redire. Ils sont très gentils avec moi et très polis. Toutefois, mon amitié avec le benjamin de fratrie me laisse un léger goût amère. Nous leur faisons signe depuis la voiture et James passe la marche arrière pour quitter l'allée.
—Tu ne m'avais pas dis que tu voulais devenir avocat.
—La vie peut être pleine de surprise dit-il en s'engageant sur la route.
—Parfois je me dis que je ne te connais pas si bien que ça à vrai dire.
—Comment ça ?
—Tout simplement que les choses que tu aimes je ne les connais pas.
—Que veux-tu savoir ? Une seule question.
Je réfléchir de longues minutes avant de la poser. Je dois en poser une significative pour moi car qui sait quand j'aurai une autre chance d'en apprendre un peu plus sur lui ?
—Pourquoi ai-je l'impression que la facette de toi que tu laisses entrapercevoir, même à moi, me semble fausse ?
N'osant pas voir sa réaction, je préfère contempler le paysage par la fenêtre.
—Pourquoi est-ce que tu rends tout compliqué ?
Ce n'est pas du tout la réponse à laquelle je m'attendais.
—Comment ça ?
—Tu ne peux juste pas être une fille comme les autres ? Une fille que je pourrais baiser en deux jours sans rien attendre en retour, une fille de passage quoi dit-il en haussant légèrement le ton.
—Une fille que tu pourrais baiser en deux jours ? Une fille de passage ? Je ne suis pas ta pute.
Il fait un léger bruit pour se moquer de moi.
—Tu te fous de ma gueule en plus ?
—Jamais ri t-il d'un air sarcastique.
Je crois vraiment rêver. Je ne le reconnais vraiment pas. Qu'est ce qui a changé entre le jour où nous parlions à l'hôpital et maintenant ?
—Arrêtes la voiture.
—Qu'est-ce que tu racontes. On arrive dans dix minutes.
—Arrêtes la voiture.
—Non.
Il ne me croit donc pas. Je me détaches lorsqu'il me regarde surpris.
—Qu'est-ce que tu fous bordel ?
—Arrêtes ta putain de voiture ! dis-je en criant.
Il se gare sur le bord de la route, mets les warning et coupe le moteur. J'ouvre la portière en prenant mon sac et commence à marcher.
—Emylia reviens tu vas te faire écraser et attraper froid.
—Qu'est-ce que ça peut te foutre vu qu'apparement je suis ta pute. Ah non, pardon, tu ne m'as pas encore baisé.
—Effectivement.
Choquée des propos qu'il me tient depuis plus de dix minutes, je marche d'un pas décidé en direction de l'appartement. Au vu du paysage, il doit me rester vingt bonnes minutes à pied pour rentrer.
—Emy reviens ici.
—Jamais
Il me soulève brusquement et avant que je n'ai le temps de protester il me ramène dans la voiture.
—Tu restes ici.
Ces paroles commences vraiment à me faire monter en pression.
—James, je vais être sympa une dernière fois. Si tu tiens tant à ce que je reste dans la voiture, ramènes moi rapidement sinon je descends. Après cela, ne m'adresse plus jamais la parole s'il te plait.
Là, au moins, ça a le mérite d'être clair.
—Je dis juste ce que je pense.
Visiblement non.
—On ne cherche pas les mêmes choses points. Je veux un ami et toi tu veux juste mon cul, ça ne peut pas coller.
—Ami, mais bien sûr.
Ça ne sert à rien de parler puisque ça ne va jamais.

When it all begin tome 1 (TERMINÉ)Where stories live. Discover now