Je suis certaine, que Jack a compris depuis longtemps qu'Alexander et moi, nous sommes devenu très proche. Il rigole en terminant son thé et se lève sans me laisser le temps de lui donner mon accord. Je sais qu'il rejoint ma chambre. De toute façon, je le connais suffisamment pour savoir que si je ne le laisse pas faire, il va me harceler jusqu'à ce que je cède. Et puis, des années de pratiques m'ont appris que je peux toujours défaire ce qu'il a fait une fois qu'il sera parti. L'idée, c'est de lui laisser l'illusion qu'il contrôle.

Je passe les jours suivants à préparer notre départ. Jack a eu la confirmation que nous pouvons utiliser le chalet. J'ai les clés dans la poche intérieure de mon sac à main puisque je serais la première sur place. Je passe le plus de temps possible avec Eleanore. On cuisine, on rigole, on dessine et on termine de décorer le sapin de Noël. Et bien sur, quand Alexander nous téléphone, je ne dis rien et lui fais croire que nous passerons les fêtes chez mes parents. Il me trouve distante. Je prétexte le stress des fêtes de fin d'année pour ne pas éveiller ses soupçons.


Quelques heures avant mon départ, je reçois l'équipe d'Alexander qui continue de me préparer pour notre interview à la télévision nationale.

Je suis assise sur le canapé face à plusieurs membres de son équipe. Son agent, l'assistante de ce dernier, leur spécialiste des relations à la presse et un comportementaliste que j'ai déjà vu dans plusieurs émissions. Ils analysent chacun de mes gestes de la tête aux pieds pendant que je récite ma leçon. 

— Ne tape pas la mesure sur le bord de ta chaise, cela veut dire que tu es stressée, m'explique ce dernier. Vous serez assis sur des fauteuils à côté de la journaliste. Alexander sera assis le plus proche d'elle, et te tiendra la main gauche. Pour montrer que tu es à l'aise, tu peux déposer ta main libre sur l'accoudoir ou sur ta cuisse. Mais interdit de bouger les doigts.

J'acquiesce. Pas de mouvements de doigts. Je l'ajoute à ma liste qui commence à dangereusement s'allonger : pas de grimaces, interdit de lever les yeux au ciel, de bouger son nez pour me retenir d'éternuer, je dois sourire avec mes yeux en plus de ma bouche, je ne dois pas être crispée, et tellement d'autres choses que je me suis fait des notes que je relis le soir.

— Tu as la liste des questions et les réponses les plus adaptées qui vont avec, enchaîne l'agent d'Alexander en regardant sa montre. L'équipe a bossé longtemps sur ces réponses, apprends-les par cœur.

— Qu'est-ce-que je fais si j'ai un trou de mémoire ? je demande d'une petite voix.

— Serre les doigts d'Alexander, répond l'assistante. Il t'aidera. Quand il sera de retour, on aura l'occasion de répéter une fois avant l'interview.

J'acquiesce en les regardant se préparer à partir. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je vais me ridiculiser devant l'Angleterre.


Deux heures plus tard, je boucle ma valise toujours ouverte sur mon lit. J'ai gardé une grande partie de ce que Jack a proposé dont quelques ensembles de lingeries que je n'ai jamais porté. Pourquoi pas après tout. Mais j'ai quand même glissé des culottes en coton dans ma valise.

Eleanore, Jack et papa viendront nous rejoindre le quatrième jour de mon séjour. La famille d'Alexander s'est montrée enthousiaste aussi. Bridget et Jack s'occupent d'organiser ce Noël. Ils s'entendent bien tous les deux et passent beaucoup de temps au téléphone. Pendant que je transporte ma valise dans la maison, mon cœur se serre. Eleanore ne sera pas avec moi. C'est tellement rare pour moi de voyager sans elle. Mais Jack a raison, Alexander et moi avons besoin de nous retrouver juste à deux. Angie qui va peut-être nous rejoindre avec son fiancé, a dit la même chose dans des termes plus imagés.

Célébrité et ConséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant