6.

212 17 15
                                    

— Que je suis heureuse de te voir !

Le meilleur ami de Tom rigole en serrant Jane contre lui. Il porte une casquette noire, des lunettes de soleil de marque et, la capuche de son sweat cache toujours son visage. Je trouve étrange de porter des lunettes de soleil avec un ciel si menaçant. Cela doit être une mode à laquelle je ne comprends strictement rien.

— Jane ! Cesse de monopoliser Alex !

Debout à leurs côtés, Tom attend son tour. Son attitude faussement impatiente me fait sourire.

— Ça va, ça va, marmonne Jane en se reculant. Tu vas l'avoir ton câlin.

Pour la forme, son cousin la pousse légèrement et serre son meilleur ami contre lui. De ma place, je vois à quel point ils sont heureux de se retrouver. Ce que je comprends d'autant plus que ma meilleure amie me manque énormément. Cela fait trop longtemps qu'elle n'est plus revenue en Angleterre.

— Tu as fait bon voyage ? lui demande Tom.

— J'ai connu mieux mais le principal est d'arriver entier, répond son ami.

Il est vrai que la route cabossée que nous devons emprunter pour arriver dans cette partie reculée d'Écosse est loin d'être agréable.


— Maman, qui ?

Éleanore jette des regards intrigués et curieux vers les trois amis. Je baisse la tête vers elle et la serre un peu plus contre moi.

— C'est un ami de Tom, je murmure pour ne pas les déranger dans leurs retrouvailles.

— On va dans notre chambre ?

Ma fille acquiesce en se frottant les yeux. J'en connais une qui ne dirait pas non à une petite sieste. Je la comprends, moi aussi je me sens complètement épuisée. Je crois l'air de l'Écosse n'y est pas étranger.

Je l'embrasse sur le front et m'avance vers la sortie. J'aurais de toute façon l'occasion de faire connaissance avec le meilleur ami de Tom pendant le repas du soir qui sera servi dans deux heures.


Presque sur la pointe des pieds, j'atteins la porte du salon lorsque Tom me stoppe. Il dépose sa main droite sur mon épaule.

— Tu ne vas pas filer comme ça, dit-il. Viens que je te présente !

Les valises attendront ! L'enthousiasme de Tom est perceptible et je me laisse guider vers les deux jeunes en pleine conversation. Lorsqu'elle nous voit, Jane cesse de parler, et se tourne vers nous en souriant. Le nouvel arrivant, lui, enlève ses lunettes.

— Tu vas l'adorer, murmure Tom juste pour moi.

Le temps se fige quand le meilleur ami de Tom enlève la capuche de son sweat et sa casquette.

Je dois rêver !

Je me rends compte que je me suis stoppée net alors que Tom ne comprend pas ce qui se passe ni ce que je ressens me tire par la main pour nous arrêter devant eux. Pourtant, son meilleur ami, ce nouvel arrivant, est l'inconnu d'il y a deux ans. Le père d'Éleanore. Et, en ce moment, je ne rêve que d'une chose : fuir le plus vite possible de la pièce, de l'hôtel, du pays et même, du continent.

Tout ce que j'entends, c'est mon cœur qui bat rapidement dans ma poitrine et dont le bruit se répercute en écho partout dans mon corps jusque dans mes tempes. Au moment où son visage est libéré, le nouvel arrivant passe une main dans ses cheveux en bataille. Le même tic qu'il y a deux ans. Comme si rien n'avait changé.

Célébrité et ConséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant