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Eleanore est au lit depuis une vingtaine de minutes. La maison est silencieuse. Assise au pied du lit, je démêle mes cheveux mouillés. Mes gestes sont mécaniques pendant que j'hésite : est-ce-que je reste dans la chambre ou, je me rends dans le salon pour écrire ?

M'installer sur la banquette devant la fenêtre de la chambre est plus que tentant, mais je suis aussi très curieuse. Alexander m'a dit qu'il ne me prendrait pas Eleanore. Je sais au fond de moi, que je peux le croire mais, nous n'avons pas encore abordé ce sujet sensible. J'ai besoin de savoir comment m'organiser pour l'avoir à temps égal. Je pince les lèvres. Mon cœur se serre en songeant à ça. Je n'ai jamais dû partager l'amour d'Eleanore avec qui que ce soit. Cela va être nouveau et angoissant. Cependant, je suppose que je n'ai pas le choix et puis, plein de parents font pareil. Son bien-être est le plus important.

J'enlève la serviette de bain que je porte serrée autour de ma poitrine, enfile une culotte blanche en coton, un pantalon d'intérieur en flanelle vert. Debout dans la chambre, je passe une brassière en coton et un t-shirt blanc. J'attrape sur la chaise de la chambre le long gilet noir que j'ai porté aujourd'hui et le passe au-dessus. Il ne fait pas très chaud.

Décidée à ne pas rester plus longtemps dans la chambre, je prends la pochette d'ordinateur posé sur le fauteuil en bois. Même si la journée a été très agréable, je culpabilise, car je n'ai pas encore commencé à travailler sur mes nouveaux chapitres. Je suis en avance sur mon planning, je ne supporte pas de prendre du retard. En marchant à pas de loup dans le hall de nuit, je songe à cette petite table en bois qui ferait une parfaite table de travail pour moi.

La maison est silencieuse. Je descends les marches en douceur et me stoppe près du salon. Alexander a eu la même idée que moi. Il est assis sur le sol devant la cheminée et lit avec attention des documents. Il bouge les lèvres. Ses sourcils sont froncés. Je ne bouge pas. J'ai peur de le déranger. Mais, je n'arrive pas à détourner les yeux de ce spectacle qu'il m'offre. L'ombre des flammes joue avec sa peau hâlée et crée des reflets dans ses cheveux bruns encore humides. Je ne peux pas nier qu'il est très beau et même plus que ça.


— Tu ne vas pas rester à côté de la porte toute la soirée, murmure-t-il en souriant.

Je sursaute, manque de lâcher le sac de l'ordinateur que je tiens à la main. Il n'a pas quitté sa feuille des yeux en disant ça. Je rougis et murmure timidement : — je ne voulais pas te déranger.

Ma conscience m'encourage d'un signe de main à l'interroger sur ses prochains projets. Je suppose que c'est un moyen comme un autre de lancer la conversation. Mais, ma bouche reste fermée. Je ne sais pas quoi dire ! Et puis, suis-je censé dire quelque chose ?

Alexander pose le tas de papiers à côté de lui, se lève avec une élégance que je lui envie. Il porte un pantalon de jogging gris et un t-shirt blanc qui fait ressortir sa peau bronzée.

Ses pieds sont nus sur le sol. Je bouge mes orteils dans mes chaussettes polaires. Il tire la table en bois où je voulais m'installer un peu plus près du feu.

— Je me suis dit que cela ferait une super table de travail pour toi.

Je lui souris, même si je grogne de frustration intérieurement. Qu'il soit si prévenant n'est pas une bonne chose pour moi.

— C'est gentil Alexander, je murmure en m'avançant dans la pièce.

Il me sourit et retourne récupérer ses documents.


Nous nous asseyons en même temps. Pendant qu'il lit à nouveau, je sors mon ordinateur portable du sac. Il a même pensé à installer la table juste à côté d'une prise électrique. En attendant que le PC s'allume, je jette un regard que j'espère discret vers l'homme qui bouge à nouveau les lèvres. La petite ride du souci est apparue au-dessus de ses sourcils. Attendrie, je souris.

Célébrité et ConséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant