17

170 10 10
                                    

<Je serai là dans une heure>.

Je dépose le téléphone sur le siège passager et démarre la voiture. Eleanore est chez Alexander depuis midi. Il a accepté de s'en occuper pendant ma séance de lecture et de dédicaces. Ce n'est pas vraiment ce que je préfère dans le métier. Je n'aime pas être le centre de l'attention, mais c'était l'occasion de voir mes lecteurs aussi adorables les uns et les autres. J'ai dû faire plusieurs voyages jusque la voiture pour porter toutes les gentilles attentions. Des boites de chocolats, des portraits de mes personnages, etc...

Je viens de déposer les nombreux bouquets de fleurs reçus à l'accueil de l'hôpital pour égayer les chambres des patients ou les bureaux des infirmières. Mon téléphone n'arrête pas de biper à cause des notifications sur les réseaux sociaux. Je n'arrive même plus à me souvenir du nombre de selfies pour lesquels j'ai posé.

Je soupire en m'engageant sur une route secondaire. Cela fait trois jours que nous sommes revenus de Camber, trois jours que nous tentons de communiquer depuis ce moment d'égarement. Le lendemain, la journée n'a pas été très joyeuse. Alexander ne restait dans la même pièce que moi que lorsque Eleanore était présente. Nous parlions que pour donner le change devant notre fille. Le soir, il nous a déposés chez nous et est reparti après avoir embrassé Eleanore.

Aujourd'hui, fin de matinée, comme nous l'avions convenu, il est venu chercher Eleanore qui l'attendait avec impatience. Nous nous sommes salués poliment. Je lui ai donné le sac d'Eleanore, lui ai recommandé plusieurs choses et ai embrassé ma petite fille. Ils ont descendu main dans la main les marches du perron, Alexander l'a installé dans sa voiture, à faire le tour et s'est installé au volant pendant que je faisais des signes à notre Eleanore. Quand la voiture a tourné à droite au bout de la rue, je suis encore restée cinq minutes à regarder ce bout de rue avant de rentrer me préparer. Le cœur serré, je me suis dit que ce serait notre quotidien à tous les trois à présent.

Pour les derniers kilomètres, j'allume la radio et me laisse bercer par la voix de Lana Del Rey. Il est dix-huit heures, mais il fait déjà nuit, hiver oblige. Lorsque j'arrive devant chez Alexander, je reconnais le bâtiment. Une boule douloureuse s'invite dans ma gorge lorsque je quitte la voiture. J'ai l'impression de revenir quelques années en arrière lorsque je suis partie de chez lui comme une voleuse. Mon cœur bat rapidement. Dans l'ascenseur, je respire calmement pour calmer mon angoisse.


Devant la porte de son appartement, j'inspire un grand coup et frappe à la porte.

— Mamannn

Eleanore se jette dans mes jambes qu'elle sert très fort. Je caresse ses cheveux avant de la prendre dans mes bras et de la serrer contre moi. Elle m'a manqué. J'ai pourtant l'habitude de la confier à mon père et Jack, mais c'est totalement différent cette fois-ci. Sans doute parce que je sais que ce sera comme ça à présent.

— Ne reste pas dans le couloir.

Debout à côté de la porte, Alexander patiente. Eleanore toujours dans mes bras, j'avance dans la pièce pendant qu'il ferme la porte derrière moi.

Dans l'immense salon, le sol est rempli de jouets. On dirait qu'une tempête a tout retourné dans la pièce.

— On s'est un peu laissé emporté, murmure Alexander en suivant mon regard.

Il passe sa main droite dans ses cheveux en bataille et me sourit. C'est la première fois depuis notre retour. Je lui souris.

— Je vois ça.


Eleanore gesticule dans mes bras. Elle me montre du doigt plusieurs jouets sur le sol.

Pendant qu'elle retourne jouer, je reste debout près de la porte. Légèrement mal à l'aise, je joue avec mon bracelet. Je n'ai pas encore lu de manuel sur comment se comporter quand on vient récupérer son enfant chez l'autre parent. Et même si je suis une enfant de divorcés, ma mère ne venait jamais me récupérer où que ce soit, c'était toujours mon père qui venait me chercher chez elle, et me déposait à la maison à la fin de nos week-ends ensemble et c'était ma nourrice qui prenait le relais.

— Elle a été sage ?

Alexander qui semble aussi mal à l'aise que moi, lève les yeux vers moi.

— Elle est vraiment adorable.


— Papaaaa !

Eleanore qui est assise au milieu de la pièce avec des figurines de poneys sourit de toutes ses dents à Alexander avant de me montrer du visage. Je fronce les sourcils. Nous allons devoir avoir une discussion toutes les deux. Je me doute qu'Alexander veut profiter de ses moments avec elle, alors il doit lui passer tous ses caprices. Mais avec moi cela ne passe pas...la plupart du temps.

— Avec Eleanore on s'est dit que ce serait chouette si nous mangions ce soir tous les trois, si tu es d'accord bien sur.

Les mains dans les poches avant de son jean, il bouge le côté de sa chaussure sur le plancher en bois de son appartement.

Je me mords l'intérieur de la joue lorsque je le trouve craquant. Cet homme est un vrai mystère. Il est mondialement connu. A joué dans les plus grands films de ces dernières années, et pourtant, il est debout à quelques pas de moi, et semble aussi mal à l'aise que moi.

Au bout de cinq minutes à chercher une excuse pour me défiler, je finis par acquiescer.


Souriant, Alexander m'invite à le suivre dans la pièce. Je regarde où je pose les pieds, je n'ai pas envie de tomber à cause d'un jouet éparpillé sur le sol. Je me suis déjà assez ridiculisée dans cet appartement par le passé.

Assise sur le canapé, je croise les mains sur mes cuisses et joue avec mes doigts. Je sens que la soirée va être très longue.

— Tu veux que j'aide Eleanore à ranger ? je propose en regardant deux poupées couchées sur le fauteuil face à moi. Même s'il l'adore, je ne suis pas certaine que Tom soit content de glisser sur un jouet abandonné sur le sol.

Le tournage est terminé. Je suppose que Tom est revenu à Londres. J'espère même le voir ce soir pour essayer de parler avec lui.

— Il est resté quelques jours chez ses parents, m'explique-t-il en s'installant à l'autre bout du canapé.

Je pince les lèvres. Ce sera pour une prochaine fois. Après tout, la balle est dans le camp de Tom. Je sais que je l'ai déçu en ne lui donnant pas directement l'identité du père d'Eleanore, mais je ne pouvais quand même pas lui avouer si peu de temps après notre rencontre que c'était son meilleur ami. Ce que je ne savais pas à l'époque.

— Je m'en occuperai plus tard, ajoute-t-il doucement.


Alexander a aussi les mains sur ses jambes qu'il bouge de temps en temps. Il n'est pas très à l'aise. J'ai l'impression d'être à mon premier rendez-vous amoureux. Je ne sais pas quoi dire. J'ai peur qu'il interprète mal mes paroles ou mes gestes alors, je fixe l'immense fenêtre devant moi en triturant la fermeture de mon sac à main pendant que mon téléphone continue de biper à intervalles réguliers.

— Merci de t'être occupé d'Eleanore. C'est très gentil Alexander.

Son rire résonne soudain dans la pièce. Je ne sais pas si je dois être vexée. Est-ce-que c'est moi qui le fais rire ? Impatiente, je tourne la tête vers lui et fronce les sourcils pendant qu'il continue à rire.

— On se connaît bien tous les deux. On pourrait peut-être passer l'étape de la timidité, propose-t-il en souriant.

*****

Bonsoir tout le monde,

Je suis vraiment désolée pour ce retard monstre, j'ai un agenda de ministre pour l'instant. Il ne se passe rien grand chose mais c'est pour vous faire patienter un peu en attendant la suite. J'espère avoir plus de temps très rapidement.

500 et quelques vues, merci à vous <3

A très vite,

Mary

Célébrité et ConséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant