Angie, je vais te tuer à la première occasion.

Je sais que cela ne sert plus à rien de supplier mon esprit, il n'est clairement pas en train de jouer avec mon imagination. Même si ça, serait tellement plus logique me connaissant. J'ai trop bu et mon esprit qui n'a pas l'habitude me joue un sacré tour. Sacré coquin !


Je n'ai toujours pas répondu à la question de mon voisin de lit. Mais, je crois que mon attitude de vierge effarouchée répond d'elle-même. Curieuse, je lui jette un rapide coup d'œil. Il ne me quitte pas des yeux comme s'il étudiait la moindre de mes mimiques. Gênée par l'intensité de son regard, je me force à ne pas baisser les yeux. Il est plutôt mignon et ses yeux verts sont envoûtants. Je ne sais pas combien de temps passe pendant que nous nous observons. Je triture le drap pour cacher mon trouble et mon mal-aise. En général, le silence ne me dérange pas, je ne suis pas bavarde, mais là, j'aimerais bien que quelqu'un entre dans la pièce et stoppe tout cela. Suis-je censée dire quelque chose ?

Il ne détourne le regard que pour écraser sa cigarette dans le cendrier posé sur une caisse en bois qui doit lui servir de table de nuit. Je profite de sa brève inattention pour soulever discrètement le drap qui me couvre le buste. Même si, je sais déjà ce que je vais trouver sous ce bout de tissu mais, j'ai besoin de le confirmer.

Fais chier. Je suis aussi nue qu'au moment de ma naissance. Mon geste amuse l'inconnu qui rit avant d'allumer une nouvelle cigarette.

– Oh merde !

Je me redresse rapidement et remonte le drap jusqu'à mon cou en vérifiant que toutes les parties de mon corps sont bien couvertes. Précaution ridicule vu ce qu'il s'est passé hier soir, mais j'en ai besoin pour ma santé mentale. D'ailleurs, en rentrant chez moi, je vais sans doute regarder dans un dictionnaire tous les synonymes pour trouver encore plus de qualificatifs à me donner : inconsciente, folle,... Je suis sûre que je peux trouver mieux. Mais, la question qui revient en boucle est : « Comment ai-je pu coucher avec quelqu'un que je ne connaissais pas ? »


Je me sens mal à cause de mon attitude certainement aussi à cause de l'alcool que j'ai dû boire hier soir. J'ai envie de vomir et mon crâne me lance. Pour tenter de calmer les tambours dans ma tête, je dépose mes mains sur mes tempes et ferme les yeux. Putain de gueule de bois.

– Léa...

Sa voix est légèrement rauque, cela lui va bien. Je frissonne en l'entendant. Doucement, j'écarte les doigts et le vois froncer les sourcils face à mon attitude de nonne toute droit sortie du couvent.

– Comment connais-tu mon prénom ?

Il va finir par me prendre pour une folle. Étonnée, de ne pas encore avoir vu le personnel de l'asile venir me chercher de force, je me contente de l'observer comme une idiote. Il doit penser qu'il est face à une personne limitée, à force de froncer les sourcils, un pli se forme juste au-dessus de ses yeux. Je suppose tout de même que nous avons au moins pris le temps d'échanger nos prénoms avant de nous sauter dessus comme des bêtes. Du moins, je l'espère. Mais, c'est quoi son prénom à lui ? Bonne question.

– Tu ne te souviens de rien ?

– Je devrais ? Demande-je en baissant les yeux sur le drap bleu.


Mes joues sont en feu. J'ai chaud et froid à la fois. Je dois sans doute couver un mauvais rhume. Une de mes mains est retournée sur le drap non loin de la sienne et je sais qu'il n'osera plus tenter une approche. L'autre, tient toujours la couverture au niveau de mon cou. J'ai trop peur de bouger et de dévoiler ma poitrine. Comme pour se moquer encore plus, mon esprit m'envoie de nouvelles images de cette nuit. Du moins, je le suppose. Cette fille que je vois, ne peut pas être moi. Elle est tellement différente. Plus libre, moins timide, beaucoup plus jolie. Les mouvements de leurs deux corps me font penser à une danse sensuelle et harmonieuse. La peau de la fille est en sueur, ses cheveux longs sont en batailles mais cela lui va bien. Lâcher prise lui va bien. J'ai l'impression d'être une voyeuse. Je ne veux plus la voir prendre son pied. Ce n'est pas moi, c'est impossible. Je ferme fort les yeux et secoue la tête.

Célébrité et ConséquencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant