La chose

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"Les enfants sont le symptôme de leurs parents". Françoise Dolto.

Grande dame, merci pour cette phrase.

Oui cette chose m'obligerait à faire l'effort de respirer. J'avais une barre au niveau de l'estomac qui quelques fois encore revient même maintenant. Elle était apparue après l'intervention et me sciait littéralement en deux, compressant mes côtes qui semblaient "cassées". Je devais la "passer" pour trouver mon air. Symptôme très douloureux mais bien là. Qu'allait-il m'apprendre ?

Je dis bien "scier", pour ceux qui suivent mon histoire, ils se souviendront de l'accident survenu à mon frère.

Cela me demandait un effort de concentration très particulier pour faire entrer mon oxygène et surtout un travail que je dus accomplir quotidiennement pendant des années qui s'appelle la respiration ventrale bien connue mais loin d'être aisée. J'entrepris des séances de relaxation afin de tout simplement "respirer" car je m'étouffais sans cesse et devenais une spécialiste des fausses routes qui peuvent être mortelles. Une façon comme une autre de s'arrêter de vivre et de se suicider. Chacun sa méthode.

Cette barre, j'en avais plusieurs fois parlé à Adam quand j'étais en thérapie avec lui. Quand ne l'aurai-je plus ? Lui avais-je demandé.

Réponse: "Quand tu n'en auras plus besoin..."

Il fallait bien  m'accrocher à quelque chose, ou plus exactement me raccrocher à quelque chose, chacun déclenche le symptôme qu'il peut.

Hypothèse: Petite, dans la maison de mon enfance, se trouvait un énorme portail de bois, lourd soutenu par une barre transversale en acier. J'avais l'habitude de m'y pendre tête en bas en attendant le retour hypothétique de mon père dont les voyages et absences étaient fréquents.

Je défiais ainsi ma mère qui criait sans cesse: "Tu vas te fracasser le crâne". Au moins ! Et plus elle le disait plus je me pendais, sans doute le monde était-il plus intéressant "à l'envers", plus original et surtout plus mystérieux. Et comme je suis très curieuse...

Que peut-on faire de pire à une mère si ce n'est de lui faire peur ? Ou ne pas manger aussi !

Et on appelle cela "l'innocence de l'enfance" ?








Un autre visageWhere stories live. Discover now