Mon Sultan //Hopemin// ✅

50

Jimin se réveilla en sursaut, le cœur battant. Ses yeux parcoururent avec panique la chambre plongée dans la pénombre et il appela, la voix nouée de tension :

« - Jungkook-

- Je suis là. »

Le garde s'avança jusqu'à lui et Jimin tendit silencieusement la main, les yeux emplis de larmes. Jungkook s'empressa de s'agenouiller devant lui et il noua ses doigts aux siens en demandant avec prudence :

« - Qu'y a-t-il ?

- Un cauchemar... Ce n'est rien... »

Jungkook pressa ses doigts et il resta un instant silencieux avant de reprendre :

« - Veux-tu en parler ? »

Jimin secoua aussitôt la tête et il ferma les yeux en rentrant la tête dans les épaules :

« - Non... Non.

- D'accord, parlons d'autre chose alors. Es-tu heureux d'être revenu au palais, auprès du sultan et de tes amis ? »

Contre toute attente, la réponse du blond ne fut pas immédiate. Jungkook fronça les sourcils mais il attendit patiemment, son regard fixé sur ce qu'il voyait du visage de Jimin. Ce dernier finit finalement par hausser les épaules :

« - Je ne sais pas. Je sais que je devrais être fou de joie mais... Certes, je suis heureux de revoir Hoseok, de vous revoir aussi mais... Il se tut un instant, le visage triste. Le retour au palais est... Difficile. C'est un lieu d'intrigues, de pouvoir, de complots et... Moi je n'ai jamais voulu ça. »

Jungkook pressa ses doigts pour le soutenir et Jimin reprit, la gorge nouée :

« - Moi je voulais juste aimer Hoseok, être aimé de lui, et rien de plus... Et je sais que je devrais être reconnaissant de tout ce que j'ai, de- d'avoir un toit au-dessus de ma tête, de ne pas être dans la misère noire, de ne pas devoir voler pour me nourrir mais... J'aurais été tout aussi satisfait si Hoseok n'avait été qu'un paysan, un agriculture, ou même un garde ou un musicien... Mais la position que j'occupe aux côtés du sultan ne m'apporte que haine et jalousie... »

Jimin dut s'interrompre pour retenir un sanglot peiné. Il pressa ses doigts contre ses lèvres avant de reprendre lentement :

« - Et je sais que me plaindre peut sembler ridicule, voire méprisant pour les personnes qui aimeraient être à ma place et qui n'ont presque rien pour vivre mais... S'ils savaient à quel point j'étouffe dans ce palais, à quel point je n'en peux plus de devoir constamment surveiller mes arrières ou ma nourriture par peur d'être assassiné... Je ne voulais que l'amour de Hoseok, pas tout le pouvoir hypothétique qui pouvait aller avec... »

Jungkook baissa la tête et il murmura :

« - J'aurais tant aimé pouvoir faire quelque chose pour toi... Dire que les gens te pensent avide de richesses et égoïste... Tu es au contraire la personne la plus honnête et sincère de ce palais.

- Je pensais que c'était toi, sourit Jimin. »

Le garde eut lui aussi un sourire avant de reprendre son sérieux :

« - Pourquoi ne pas demander une terre au sultan afin de t'y retirer ? Ne serais-tu pas plus heureux ?

- Je lui ai promis de ne plus le quitter... Alors je ne peux pas. Je resterai aux côtés de Hoseok jusqu'à ce qu'il ne veuille plus de moi. Alors, seulement, je partirai.

- Tu préfères donc rester ici et t'étioler ? »

Jimin sourit tristement, le regard mélancolique :

« - Si tu savais ce que l'on est capable de faire par amour... Je ferai n'importe quoi pour Hoseok. Je sais qu'il ne veut que mon bonheur, et qu'il pense me combler en me couvrant de bijoux et d'amour. Son amour me suffirait amplement mais... Il persiste à me couvrir de richesses. Mais je vois bien que cela lui fait plaisir, alors je n'ose pas protester. J'ai envie de le rendre heureux, et puisque je ne peux pas avoir d'héritier... Je le laisse faire. »

Jungkook mordit sa lèvre et il souffla :

« - La question de l'héritier te tracasse énormément...

- Evidemment. J'aurais voulu pouvoir offrir un enfant au sultan mais... Malheureusement je ne suis pas une femme, et je peux rien y faire. Alors tant que peux rester auprès de Hoseok et lui donner le sourire... Je resterai au palais. »

Le silence retomba entre eux, avant que le plus jeune n'enlace soudainement Jimin pour le serrer fort contre lui :

« - Tu es la personne la plus courageuse que je connaisse... Si seulement les autres pouvaient voir ta valeur... »