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Jimin s'étira lentement avec un son de plaisir et il se leva de son couchage, les yeux encore un peu gonflés de sommeil. Il enfila rapidement un pantalon large et bouffant avant d'ouvrir un pan de sa tente. Le soleil vint caresser son visage, lui tirant un sourire paisible, et le blond sortit de sa tente pour faire quelques pas dans l'oasis. C'était calme, il n'entendait que le chant des oiseaux perchés dans les palmiers ainsi que le bruit de l'eau. Son sourire se fana légèrement quand son regard se posa sur le point d'eau, qui lui rappelait toujours Hoseok. Il déglutit avant de s'asseoir dans l'herbe, le regard dans le vide. Malgré un mois d'exil, le sultan était toujours aussi présent dans sa mémoire. Jimin sentit son cœur se serrer quand il repensa au visage déchiré qu'avait eu Hoseok en annonçant sa sentence. Il espérait juste que Mijin n'ait pas pris un ascendant sur lui et qu'elle n'en avait pas fait son pantin, même s'il se doutait que jamais Yoongi ou Namjoon ne laisseraient faire ça.

Il laissa ses doigts effleurer les brins d'herbe en repensant à ses amis, et son regard se fit mélancolique. Jamais il n'avait pu se lier d'amitié avec autant de personnes, il était normalement détesté et envié de partout, et traité comme un objet sexuel la plupart du temps. Mais au palais, il avait découvert l'amitié et l'amour, la tendresse, les rires, le bonheur... Les yeux verts de Taehyung lui revinrent en mémoire et il soupira. Il espérait que le musicien n'était pas trop triste. Il aurait aimé lui dire au revoir, comme à Seokjin ou Yoongi, et même à Hoseok, mais il n'en avait pas eu la possibilité. Il avait été traité comme un criminel, ce qui était compréhensible puisqu'il avait avoué avoir frappé la mère de l'héritier du trône.

Avec un soupir dépité, Jimin s'allongea dans l'herbe, son regard fixé sur le ciel de la même couleur que ses yeux. Ce qui lui manquait le plus, c'était sans aucun doute Hoseok. Ses étreintes, ses baisers, ses sourires tendres et aimants, ses mains sur son corps... Ses yeux se fermèrent pour retenir des larmes. Malgré le temps, il ne parvenait pas à penser au sultan sans tristesse, sans doute parce qu'il l'aimait encore de tout son cœur. Jamais il ne pourrait l'oublier, tout comme jamais il ne pourrait oublier ses sentiments. Hoseok était réellement la meilleure chose qui lui soit arrivée dans sa vie, et il chérirait chaque souvenir avec une tendresse particulière.

Lentement, Jimin se redressa sur ses coudes et il se releva pour regagner sa tente. Rester à se morfondre ne changerait rien à sa situation. Il était exilé, et jamais il ne reverrait Hoseok. Il ne lui resterait que ses souvenirs. Il inspira pour retenir sa peine avant de froncer les sourcils en entendant des bruits qui s'approchaient. Cela ressemblait à... Des cavaliers. Un instant, l'espoir naquit dans son cœur. Peut-être était-ce l'un de ses amis ! Mais rapidement, il se rappela la triste vérité : personne n'avait le droit de venir le voir. Cela ne pouvait être que des voyageurs. Il referma un instant sa main sur son pendentif, le seul bijou qu'il avait été autorisé à emmener, à savoir le premier collier offert par le sultan, avec un saphir en pendentif. Ses sourcils se froncèrent soudain quand il se rappela que l'oasis était à présent son oasis, et que personne dans le royaume n'était autorisé à y aller puisqu'elle abritait un exilé. 

Un mauvais pressentiment noua son ventre et il chercha sa seule arme du regard. Où était son poignard ? Il s'accroupit pour le chercher parmi ses quelques vêtements avant de sentir son sang se glacer quand il entendit une voix à l'intérieur de sa tente :

« - Il est là. Elle avait raison. »

Jimin se retourna précipitamment pour voir deux hommes armés dans sa tente. Leurs regards mauvais firent naître une violente panique en lui et il se recula en essayant de ne pas paraître terrifié :

« - Vous n'avez pas le droit d'être ici...

- Personne ne le saura, crois-moi. »

L'un des deux hommes se précipita soudain vers lui et agrippa son bras pour le lui tordre dans le dos, le plaquant face contre terre. Jimin laissa échapper un cri de douleur qui fit rire ses agresseurs :

« - Tu peux crier autant que tu veux, personne ne t'entendra. »

Cette vérité figea un instant Jimin. Ils avaient raison. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient de lui, personne ne le saurait jamais puisque personne n'était autorisé à venir dans l'oasis. Le blond serra les dents avant de se débattre de toutes ses forces. Il était hors de question qu'il arrête de lutter ! L'homme qui le maintenant avec la joue pressée contre le sol grogna en resserrant sa prise :

« - Assomme-le, on l'emmène comme convenu. On pourra en tirer un bon prix. »

Ces phrases glacèrent le sang de Jimin, qui profita de ce qui était sans doute son dernier instant de liberté pour glisser sa main libre dans son cou afin d'arracher son pendentif, qu'il dissimula comme il put sous une chemise avant qu'un coup ne soit porté à sa tête, le plongeant dans le noir.

Mon Sultan //Hopemin// ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant