Vendredi 11 Octobre (1/2)

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Ouvrir ses volets et se dire que c'est une nouvelle belle journée qui s'ouvre à soi a tout de même quelque chose de très plaisant, comme une boule de lumière au fond de son cœur qui réchauffe et rayonne dans tout le corps. Merlin, je retire ce que j'ai dit à propos de la lumière, c'est niais et je tiens en horreur la niaiserie. C'est tout de même incroyable, je ne crois pas que je faisais beaucoup d'efforts avant pour ne pas paraître niaise. Les temps changent ...

« Nom d'un scroutt-à-pétard, Molly, je te jure que si tu te mets à chanter en plus, je t'envoies aux cachots sans que tu n'aies eu le temps de crier ton amour pour Scott. »

Je crois que Roxanne est jalouse. Je me tourne vers elle, un petit sourire amusé accroché aux lèvres. Elle se cache la tête dans son oreiller, visiblement peu disposée au dialogue et terriblement lassée par mon comportement. Qu'est-ce que j'y peux ? J'ouvre ma malle avec précaution pour en sortir un uniforme propre pendant que Roxanne s'insurge :

« Mais regardez, elle se dandine presque ! Qui es-tu ? Certainement pas ma cousine .... Rendez-moi Molly !

- Tu ne penses pas que tu en fais un peu trop ? demande timidement Léna en faisant ses lacets.

- Molly se réjouirait d'aller en cours de Métamorphose pour étudier toutes les étapes des sortilèges de Transfert sur les êtres de l'eau et pas pour retrouver son Poufsouffle, m'invective-t-elle en lançant son oreiller en direction de ma tête.

- Scott, la corrigé-je en attrapant son oreiller au vol. Et pourquoi tu ne te réjouis pas pour moi ? Depuis le temps que tu voulais que je sorte avec quelqu'un, tu as l'air presque déçue du résultat.

- Tu n'es plus jamais avec nous ! Ou alors, il faut t'extirper de cette ventouse qui ... »

Je soupire en lui adressant un regard noir. D'accord, elle préfère me voir triste et célibataire. Si c'est ce qu'elle veut. Je me lève pour sortir de la chambre et aller rejoindre Scott. Elle s'est tue me fixant avec des petits yeux boudeurs. Quelle gamine parfois ! Sur le pas de la porte, je l'entends s'exclamer :

« J'ai peur de ce qui pourrait se passer si ça ne marche pas, c'est tout ! C'est pour ton bien. »

Sa voix finit par se fondre dans le brouhaha matinal de la salle commune, je me faufile entre les élèves pour rejoindre la sortie. Le meilleure chose qu'elle pourrait faire pour mon bien, c'est essentiellement arrêter de m'énerver à ce propos. Pourquoi se sent-elle obligée d'être désagréable et envahissante ? Pourquoi ne peut-elle pas simplement être un peu discrète et gentille avec lui ?

J'aperçois James dans l'escalier, il a l'air si fier de se pavaner dans le château en admirant les affiches sur le concert de demain. Je l'observe de loin et quand il me voit m'approcher, c'est à peine s'il ne me saute pas dessus en criant :

« Mademoiselle Weasley, je voulais vous voir justement pour qu'on étudie tous les deux les modalités de mon paiement. »

Je le dévisage avec un petit sourire sceptique. J'ai envie de rire et en même temps, j'ai l'impression qu'il est particulièrement sérieux en disant ça. Après avoir compris qu'il fallait que je réponde et que j'arrête de le regarder comme s'il me faisait profondément pitié, je déclare :

« Oui, alors bon, Jamsounet, tu seras gentil de ne pas m'embêter avec ça. C'est Léon qui voulait que tu fasses ça, je suis sûre qu'il sera ravi de répondre à tes attentes. Moi, je me contente de faire les constats du carnage que ce sera à la fin.

- Vous êtes sans cœur, Mademoiselle Weasley ! s'exclame-t-il en prenant un ton démesurément dramatique qui me fait sourire.

- Oui, on me le dit souvent. Allez, Monsieur Potter, va déblatérer tes inepties sur ton illusoire passion ailleurs. »

Molly II WeasleyWhere stories live. Discover now