Vendredi 8 Novembre

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Merlin. Je crois que je vais monter tout en haut de la Tour d'Astronomie et sauter. C'est la dernière chose qui me reste.

Je suis à la Bibliothèque pour travailler mon Arithmancie. À la table d'à côté, il y ce petit idiot de Mike Douglas qui parle avec Léon Wilkes depuis presque une heure. Encore, ils parleraient à voix basse de Métamorphose ou de Potions, je voudrais bien. Ce ne serait pas la présence la plus agréable mais elle aurait au moins un sens. Mais non, ils ne font que bavarder bruyamment des problèmes de couple de Wilkes. J'ai envie de pleurer.

« Mais du coup, Emeline et toi, c'est terminé pour de bon ? Parce que la dernière fois que vous vous êtes séparés, vous vous êtes remis ensemble trois jours après alors je me demande ...

- Je ne sais pas, ça a toujours été compliqué mais là je crois que j'ai passé le seuil de tolérance, répond le Serpentard très sérieusement.

- Je me pose la question parce qu'au début d'année, je me suis demandé si j'étais intéressé par Kelly, tu vois, une des filles Melcion, mais en fait, j'ai peur de m'engager et de regretter après.

- Tu es encore jeune, tu as le temps pour ça. Le conseil que je peux te donner par contre, c'est d'éviter absolument de sortir avec plusieurs personnes à la fois. Franchement, ça n'apporte que des emmerdes. »

Je soupire fort en me disant que ça les ferait peut-être réaliser qu'ils sont dans une Bibliothèque et pas dans un Merlin d'article des courriers du cœur de Sorcière Hebdo. Mais rien ne les arrête visiblement et il est hors de question que ça m'oblige à quitter ce lieu dédié au travail.

« Mais Emeline, tu l'aimes encore ou pas du tout ?

- Tu sais, c'est elle qui revient vers moi en général. Je crois que ça fait un moment que je ne supporte plus ça et puis j'aimerais bien passer à autre chose. Tu vois, je ne suis pas sûr que céder à ses caprices lui rende service finalement. »

Sans blague. Et s'il s'en était rendu compte avant, ça aurait pu être utile aussi. J'appuie tellement sur ma plume qu'elle écorche le parchemin. Si je fais un trou dans mon devoir à cause d'eux, ils vont me le payer très cher. Ma patience a des limites. Mais je vois soudain l'once de tranquillité potentielle que j'avais voler en éclat. Lovener surgit d'entre les rayons, se précipitant sur Léon et son camarade de première année. Je ne pense pas qu'elle ait entendu ce qu'il vient de dire et honnêtement, je crois que je commence à avoir un peu pitié d'elle.

« Mon Léonichou, je t'ai cherché partout ! »

En entendant ça, je ne peux pas m'empêcher de lever la tête de mes calculs pour voir le visage apeuré de Wilkes. Ça se voit à des kilomètres à la ronde qu'il s'est mis là justement pour qu'elle ne le trouve pas. Je me mords la lèvre pour me retenir de pouffer de rire. Rien que l'idée qu'elle l'appelle « Léonichou » est tout à fait ridicule. Je vois Mike qui grimace. Il me lance même un petit regard amusé. Évidemment qu'il me voit, qu'il sait pertinemment que j'ai tout entendu et que je n'en rate pas une miette. Je fais semblant de me replonger dans mes tables de rituels.

« Ah, Emeline ...

- Je pense qu'il faut qu'on parle, Léon, susurre-t-elle.

- Je ... Tu sais, je ne sais pas si c'est une très bonne idée.

- C'est très important, Léon. Il faut que je te dise quelque chose, insiste-t-elle en s'approchant de plus en plus de lui.

- Je travaillais, ça ne peut pas attendre ? »

Il a un mouvement de recul et pose la main sur le livre qui gisait fermé au milieu de leur table. Il travaillait ? Ça me fait presque rire. Quelle farce, appeler travailler le fait de déranger tout le monde en ne faisant rien. Emeline passe une main dans ses cheveux et prend un air triste.

Molly II WeasleyWhere stories live. Discover now