Mercredi 13 Novembre

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Assise en face de James au petit déjeuner, je ne peux m'empêcher de le dévisager. Il m'ignore un peu. Je suis suspicieuse, persuadée que ses questionnements de la dernière fois étaient bien plus profonds qu'il ne voulait le laisser paraître. Il boit son jus de citrouille en faisant semblant de lire la Gazette du Sorcier que Jeanne, la préfète de Gryffondor, lui avait laissé. Il est à la même page depuis un bon quart d'heure, les yeux fixés toujours sur le même article sur les problèmes financiers de la Ligue de Quidditch.

« Alors, est-ce que le département des Jeux et Sports Magiques est corrompu ? lui demandé-je innocemment.

– C'est la Gazette des Sorciers, pas un journal d'enquête, marmonne James détachant ses yeux du papier.

– Pourquoi tu continues à le lire, alors ? »

Il hausse les épaules, las. Visiblement, il n'a toujours pas retrouvé sa joie de vivre. Mais qu'est-ce qui le tourmente ainsi ?

« Il faut bien garder un œil sur la politique du gouvernement, non ? De toute façon, depuis que Mandy Brocklehurst est à la tête du journal, ce n'est plus que des louanges pour les actions du Ministre de la Magie. »

Il replie le journal et le regarde avec un once de dégoût dans les yeux. Sa mère avait travaillé longtemps dans la section sport de la Gazette mais, en désaccord avec la nouvelle ligne éditoriale, elle avait démissionné. Elle avait retrouvé sans mal un poste de consultante à Balai-magazine mais ce n'était pas aussi prestigieux.

James n'est pas vraiment le plus grand fan du gouvernement actuel qui se donne beaucoup de mal pour décrédibiliser ses parents. Sûrement parce les Potter sont très populaires. Lovener et les autres doivent se sentir menacés sur leur route vers le pouvoir.

L'arrivée de David Parker et Franck Londubat me coupe dans mes pensées. James leur adresse un grand sourire, comme si tout allait bien. Fronçant les sourcils, je me lève et les laisse entre amis. Au loin, à la table des Serdaigle, j'aperçois Louis et sa nouvelle copine, cette fameuse Aurélie. Mon regard glisse à nouveau vers James. Il m'ignore et je ne sais plus quoi en penser.

Je remonte vers la salle commune de Gryffondor rapidement pour chercher mes affaires de Botanique. Je croise Lysander dans les escaliers. Il plisse les yeux en m'apercevant et fait mine de ne pas s'arrêter pour me saluer.

« Hé, Scamander ! l'appelé-je en me retournant. Tu ne dis plus bonjour ?

– Oh pardon, s'excuse-t-il avec un sourire mauvais. Je ne t'avais pas vue.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? lui demandé-je, surprise par sa réaction.

– Mais rien, tout va bien. Je te laisse juste tranquille. »

Je soupire en levant les yeux au plafond. Est-ce qu'il m'en veut vraiment parce que j'ai refusé son aide l'autre jour ? D'accord, je n'ai pas été la plus aimable du monde mais ce n'est pas grand-chose non plus.

« Arrête, j'étais juste fatiguée, m'expliqué-je. Tu vas pas m'en vouloir pour ça quand même ? »

Il me regarde fixement et hausse les épaules.

« Je sais pas. On avait dit qu'on était ami maintenant et tu ne me dis plus rien. Tu te rends compte quand même que c'est par Côme Selwyn que je sais que tu es redevenue préfète-en-chef et que tu vas voir Léon en douce. Est-ce que les Serpentard sont devenus tes meilleurs amis ? »

J'essaye de réprimer le rire qui me vient aux lèvres. Il a l'air sérieux mais c'est tellement absurde. Je secoue la tête.

« Merlin, Lysander. Tu es jaloux. C'est adorable, articulé-je en le voyant grimacer. En revanche, pour quelqu'un qui passait son temps à traîner avec ces mêmes Serpentard l'année dernière, je te trouve bien moralisateur. »

Molly II WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant