Molly II Weasley

Jeudi 12 Septembre

Je me lève, plus déterminée que jamais à retrouver celui qui a des informations sur ma mère. Je n'en ai pas dormi, j'ai ruminé toute la nuit ce qu'avait dit Lovener et maintenant il me semble plutôt clair que ça ne va pas être simple. Non pas que trop de monde pourrait m'aimer en secret mais parce que j'ai cette idée terrible qu'ils risquent d'être organisés et d'avoir déjà un coup d'avance sur moi.

Aujourd'hui, c'est une journée de cours plutôt chargée alors je commencerai à réfléchir à la question et à mener l'enquête quand même mais on a décidé que notre réunion de crise avec les amis, ce sera pour demain. Ou plutôt, j'en ai parlé avec Roxanne et elle avait l'air de dire qu'elle devait préparer les essais de Quidditch de la semaine prochaine et qu'en temps que Capitaine de l'équipe de Gryffondor, elle prenait ça très au sérieux.

Je suis donc allée en cours d'Étude des runes, de Botanique, de Potions et j'en passe. J'ai fait semblant de m'intéresser au Filet du Diable que nous montrait le Professeur Londubat. Il a peut-être remarqué quelque chose qui n'allait pas. Je ne comprends pas pourtant, je suis en super forme en ce moment, j'ai même un sourire ironique qui irradie le monde autour de moi.

« Molly, tout va bien ? Tu avais l'air ailleurs aujourd'hui, fait-il remarquer en essuyant des pots à la fin du cours.

- Oui, tout va parfaitement bien, dis-je d'une voix étranglée peu crédible.

- Si tu as le moindre problème, l'équipe professorale sera toujours là pour aider, tu sais.

- Je sais. »

Comme je fais exprès de ne pas être bavarde, il me laisse partir. Maintenant, je dois traverser le parc toute seule, ça ne me donne vraiment pas envie d'aller en Arithmancie. On n'a qu'à dire que je suis tombée sur une racine et que je n'ai pas pu m'y rendre. De toute façon, l'équipe professorale est là pour m'aider, elle peut bien faire ça pour moi, non ?

« Hé, Mollynette ! Attends-moi. »

En fait, j'aimais autant être seule et me prendre les pieds dans une racine et me retrouver avec la robe trouée à un endroit peu adéquat. C'est dire à quel point la présence de Lysander Scamander me fait plaisir. Je le fusille du regard avant de dire d'un ton désagréable :

« Je devine déjà ce que tu vas me dire. Tu t'ennuies et tu veux de nouvelles heures de colles.

- En ta charmante compagnie, toujours, dit-il avec un sourire en coin qui s'efface en voyant ma tête décomposée. D'accord, en vérité, j'ai un message à te donner.

- Un message ? »

Je reste sceptique. Puis me vient l'idée qu'il serait suffisamment tordu pour se mettre d'accord avec Emeline pour me faire tourner en bourrique. C'est peut-être lui qui m'aime beaucoup et que je méprise. Il me tend son bout de papier en attendant que ma curiosité prenne le dessus sur mes pensées. J'ai envie de le laisser poireauter mais il finit par l'agiter énergiquement devant mes yeux. Je soupire et m'en saisis, tout de même un peu méfiante :

« C'est de la part de qui ?

- C'est anonyme, ma petite dame. Je l'ai eu d'un petit mais si tu veux mon avis, il avait l'air innocent, il m'a juste dit de te le donner.

- Ne m'appelle pas plus ma petite dame que Mollynette ou tu te retrouveras castré rapidement. Et je n'en ai pas grand-chose à faire de ton avis. Crois-moi, cette année, les petits ne sont pas tous si innocents que ça. »

Il hausse un sourcil entre la surprise, l'amusement et l'outrage. Je ne prends pas le peine de le regarder plus, dépliant le papier. Mes yeux le lisent mais il faut que je m'y reprenne plusieurs fois, m'arrêtant en plein milieu du parc, pour en comprendre le sens et les enjeux.