Samedi 14 Septembre

224 26 11
                                    

J'ai passé une folle nuit. Vraiment très excitant. Le comble de l'excitation. J'ai commencé mon tour de garde à 23 heures en rejoignant Léon dans le Hall, il m'attendait sagement avec l'air un peu fatigué.

« Salut Molly. »

J'étais tout à fait angoissée par la soirée et sur les nerfs, je n'ai pas répondu. Je suis quelqu'un de désagréable, ça me désespère. Un silence un peu gênant s'est installé alors qu'on commençait à patrouiller dans le couloir du premier étage. On a marché côte à côte et il a dû comprendre que je n'avais pas spécialement envie de lui parler. Je pense davantage à cet inconnu, celui qui a des informations sur ma mère. J'ai interrogé Tristan Claybrook pour savoir si c'était bien lui qui avait donné le mot à Lysander. Il a dit qu'il l'avait fait parce qu'une fille de Poufsouffle qui est au moins en Cinquième année lui avait dit de le faire. Il était trop tard pour que j'aille réveiller les blaireaux et leur demander aimablement de se rendre, pointant ma baguette vers eux. Je suis décidément très fatiguée.

« Tu vas bien ? demande Wilkes en me jetant un coup d'œil.

– Génial, j'adore ta compagnie donc ça va de mieux en mieux.

– Vraiment ? »

Il a l'air étonné. Je soupire, il a du mal avec l'ironie. Je lui apprendrais un jour à reconnaître les personnes qui utilisent régulièrement le sarcasme. Ou non, mieux, je le laisserais se faire avoir à chaque fois. Je le regarde avec des yeux las. Je vois enfin dans ses yeux une étincelle d'intelligence. Il a compris, merci Merlin de parfois lui accorder la raison. Il soupire, avec un léger sourire et en me pointant du doigt, il commente :

« Tu vois, Weasley, on dirait comme ça que tu n'es pas drôle mais tu as un peu d'humour quand même. Noir et bien caché mais c'est déjà ça. Tu n'es peut-être pas un cas désespéré.

– S'il te plaît ... Arrête de dire de telles choses. Je suis quelqu'un d'horrible et c'est très bien comme ça. »

Je jette un coup d'œil à ma montre et voit que minuit approche à grand pas. L'aiguille dorée laisse derrière elle une traînée de petites étoiles qui s'agglutinent pour former des constellations. Un cadeau de mon père pour mon passage à la majorité. Je lève les yeux vers Wilkes qui ouvre une salle pour voir si elle n'est pas clandestinement occupée. Il faut que j'aille tout de suite et rapidement au troisième étage.

« Wilkes, tu n'as qu'à continuer par là, dis-je en lui montrant le couloir devant nous. J'ai cru entendre un bruit vers de l'autre côté, c'est sûrement Peeves mais je vais vérifier. Je te retrouve dans une dizaine de minutes.

– Je peux venir avec toi, si tu veux, fait-il en avançant d'un pas vers moi alors que je commence à reculer.

– En fait, Léon, je suis désolée de te décevoir mais j'ai menti. Ta compagnie m'est tout à fait désagréable. Je préfère autant ne pas rester avec toi, pour ton bien. »

Il fronce les sourcils et hausse les épaules. Génial, je suis débarrassée de lui, je file vers le couloir du troisième étage, montant les escaliers quatre à quatre. Je suis arrivée à minuit tapante, ma montre est à l'heure. Et j'ai attendu, essoufflée, que l'inconnu vienne, assise contre le mur, sur le tapis moelleux. C'est après dix minutes à patienter avec un mauvais pressentiment que je me suis levée pour observer autour de moi. Mes yeux se sont enfin posés sur le casque relevé d'une armure d'où un papier semblait sortir. J'ai tiré dessus, ça a fait un peu de bruit mais ce n'est pas ça qui me préoccupe parce qu'un sentiment inexprimable m'envahit en lisant les quelques mots sur le papier.

Merci d'être venue, tu confirmes ce que je pensais : tu es bien plus amusante à regarder que quiconque d'autre. Je pourrais te donner un indice mais ce serait trop simple. Je t'embrasse de mon lit, ma chère Molly.

Molly II WeasleyWhere stories live. Discover now