Vendredi 11 Octobre (2/2)

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Il hurle de surprise alors que j'en profite pour me relever et remettre bien ma chemise à toute allure. Si j'ai pu réagir rapidement et que je suis déjà en train de prendre ma tête entre mes mains pour me préparer mentalement à une confrontation imminente, Scott est encore assis sur le canapé, comme pétrifié par la situation. Il n'ose pas bouger. Léon, quant à lui, n'a de cesse de crier :

« Merlin, Molly, rhabille-toi et enlève-moi ça du visage. Et fais aussi dégager l'autre Poufsouffle avant que je ne m'en charge à coup de pied dans le cul ! Il faut qu'on parle, c'est pas possible ça, je voulais juste travailler, moi ! Allez, Merlin, grouillez-vous ! »

Scott me regarde avec un certain désespoir. J'attrape son sac qu'il avait laissé tomber à côté du canapé et je le lance presque dessus pour le réveiller et lui dire qu'il vaut mieux qu'il parte. Il continue quelques secondes à ouvrir la bouche comme pour s'excuser mais il ne dit rien. L'esprit encore tout embrumé, je m'exclame :

« Mais en même temps, qu'est-ce qu'il te prend d'entrer comme ça, sans frapper, Wilkes ? Merlin, je ...

- C'est une blague ? Cette salle n'est pas du tout faite pour ça ! Allez, Reeve, dégage de là, t'as rien à faire ici ! »

Merlin, j'ai comme l'envie soudaine de me frapper la tête contre le mur. Il a raison et j'ai tort sur toute la ligne. Je laisse échapper quelques jurons, mes poumons semblent s'emplir de colère. J'attrape le bras de Scott, qui est en train de se confondre en murmures et en excuses, pour qu'il se lève. Léon s'apprête à le jeter dehors sans aucun ménagement mais dans un ultime sursaut de provocation, ou de bêtise, je garde le bras de Scott entre mes mains pour mieux pouvoir l'attirer contre moi et lui glisser discrètement à l'oreille :

« Je m'occupe de lui, je te retrouve après ...

- Oh, ça suffit ! »

Alors que j'allais poser mes lèvres sur celles surprises de Scott, le Serpentard le saisit par le col et le pousse violemment hors de la salle. Il claque la porte derrière avec rage et porte un regard dégoûté sur moi. Je le dévisage, hors de moi, à bout de souffle, n'en revenant toujours pas. Merlin, se faire surprendre par Wilkes en train de se faire caresser par Scott sur le canapé, c'est vraiment le pire scénario imaginable.

« Merlin, Weasley, s'exclame-t-il brusquement, pourquoi tu te donnes en spectacle comme ça ?

- Tu n'étais pas censé rentrer sans prévenir ! m'égosillé-je, la fureur au bout des lèvres.

- Je ne pouvais pas m'attendre à vous voir dans une position si explicite ... Mais enfin, Weasley, je veux bien que tu sortes avec lui parce qu'il te fait pitié mais là, ça dépasse tout entendement ... Qu'est-ce qu'il se serait passé si je n'étais pas entré ?

- Mais ça ne regarde pas de toute manière ! Pourquoi tu me fais une leçon de morale comme ça ? Je ne t'ai rien fait, ma vie privée ne devrait pas te préoccuper autant. Et je l'aime, pourquoi personne ne ... ?

- Bon sang, regarde-toi ! Tu fais n'importe quoi en ce moment. »

Il pointe du doigt ma tenue quelque peu dépenaillée. Je remarque soudain que j'ai mal reboutonné ma chemise, que ma jupe est de travers et je ne parle pas de mes cheveux. Au bord des larmes, je hurle :

« Et alors ? Laisse-moi vivre ! »

Mais je remets tout dans l'ordre quand même. Mes mains tremblent un peu, j'ai du mal à arrêter mon cœur de battre de colère, ça ne tiendrait qu'à moi je mettrais Léon au tapis pour retrouver Scott. Mais je sais que c'est une très mauvaise idée. Je me sens si piteuse, je déteste ça. Léon m'observe, un petit sourire se forme aux coins de ses lèvres. Alors que j'essuie frénétiquement les larmes qui coulent de mes yeux, il commence à rire doucement et déclare :

Molly II WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant