FAVELAS T1

Chapitre 31 partie 1

Point de vue de Jade :

Ça fait 1 mois..1 putain de mois que je suis enfermée dans cette cave. Il fait sombre, froid et humide..les cordes fermement enroulées autour de mes poignets me les lacèrent, ça fait remonter des tas de mauvais souvenirs, ceux que je m'efforce a oublier depuis des mois maintenant.  Mais c'est juste impossible, ils sont a jamais gravés dans ma mémoire..

Les seules fois ou la porte en métal s'ouvre, me laissant apercevoir un halo de lumière naturelle pendant quelques secondes, c'est quand Kim vient me descendre a manger, changer l'eau et parfois c'est un homme de main qui prend la relève, mon bourreau personnel plutôt.. Je suis torturée en échange d'informations, sauf que le truc c'est que j'en ai pas, j'ai rien a donné, rien a leur dire..alors mon corps encaisse, encaisse et encaisse encore. J'ai l'impression de vivre comme un animal. Chaque jours ma haine et mon envie de vengeance grandissent en moi, comme un monstre, c'est ça je deviens un monstre..et quand je serai plus capable de me contenir, la première a payer sera Kim. Celle qui était censée être une amie..mon amie putain.. Comment j'ai pu être aussi stupide bordel. Je resserre mon emprise sur les cordes en y repensant, ses sourirs, sa volonté de vouloir m'aider.. Tout ça c'était faux..et j'y ai cru..

Je me mords la lèvres inférieure et ferme lentement les yeux, il faut que je sorte d'ici.. J'ai perdu espoir du côté de Rocco, il reviendra pas. Encore une fois, j'ai été trop conne, trop crédule, sérieux il a retrouvé sa liberté, pourquoi est ce qu'il reviendrait te chercher merde. On parle de Rocco, chef de la mafia espagnole, il doit gérer des flux et des marchandises qui valent des milliers si ce n'est des millions de dollars, il peut faire et  a tout ce qu'il veut. Le dernier de ces soucis c'est bien de venir a la rescousse d'une gamine. Meme si un jour, j'ai reelement cru que c'etait réel ce qu'il y a ou avait entre lui et moi, maintenant il me reste plus que des souvenirs, et son collier..Je prends une profonde inspiration et relève la tête vers la porte qui vient de s'ouvrir sur lui, et c'est reparti, mon cauchemar est pas prêt de se terminer..

Point de vue de Rocco :

-Ramène les. Demain on passe a l'action. Dis je en attrapant le manteau noir posé  sur la chaise en métal. 
-Je transmets a Mario ou tu veux gérer ça?
-Laisse. J'vais aller le voir.
-Fais gaffe, les rues de New-York sont pleines de flics. On galère a faire tourner le biz ici tellement c'est surveillé.
-T'inquiète. Ils vont pas me coincer. Dis je en remontant le col du manteau sur mon nez. Paco fronca les sourcils, il est inquiet j'peux pas en vouloir a mes gars de redouter ce qui va se passer dans moins de 2 jours.
-On est prêt Paco, ça va pas foirer. De quel côté t'es?. Dis je en glissant une arme sous mon manteau. Le regard de Paco se durcit aussitôt.
-Du tien bien sur. Pourquoi tu me poses cette question Rocco j'ai..
-On a fait du chemin depuis qu'on a quitté le Mexique, t'es un vrai Paco. J'te suis reconnaissant. Mais si tu commences a douter, si t'as peur que ça foire et que tu me fais plus confiance. J'te retiens pas.
-N..nan Rocco..je..dit il le regard confus.
-Bueno. Bientôt tout sera fini. Il me reste juste une dernière chose a régler.
Dis je en me dirigeant vers le parking.
-Rocco. M'interpella Paco, je m'arrêtai net dans mon élan sans lui faire face pour autant.
-Tes sûr que c'est ce que tu veux, tout plaquer j'veux dire.. la mafia c'est ta famille, c'est toute ta vie Rocco..

Je restai silencieux un instant, le regard fixé devant moi, les mots de Paco faisaient écho dans mon esprit. 'Qu'est ce que j'vais faire une fois que tout sera fini..'

-J'sais pas encore Paco. J'sais pas encore.

Sur cette réponse j'ai laissé Paco pour me diriger vers ma caisse. C'est vrai j'sais pas ce que j'avais faire, il a raison le gang c'était toute ma vie, et toutes les choses ont une fin, j'peux..j'veux plus faire ça.  Il s'est passé des choses en 1 mois. J'pensais pouvoir être capable de concilier les affaires et mes recherches, mais je savais dès le départ que ça allait mener a rien. Tout le monde me pose trop de questions a ce sujet, mon oncle me foutait la pression, j'faisais n'importe quoi et j'étais bien partit pour faire la pire erreur de ma vie, c'est a dire détruire ce gang malgré moi, détruire le travail de mon père, son héritage, ce pourquoi il est tombé. C'est..juste pas impossible. Jamais j'aurai pensé prendre une retraite aussi..anticipée. J'ai besoin de retrouver Jade. C'est pour elle que j'fais tout ça, que j'laisse tomber le biz, tout. J'ai été con de croire qu'une fois tout ce bordel derrière nous, elle accepterait de vivre comme ça. De vivre comme moi, comme un criminel. Elle mérite pas ça, et j'veux pas ça pour elle. Dans moins de 2 jours tout sera fini, j'serai dans un avion direction Bangkok, et Jade sera a mes côtés.

Point de vue de Jade :

Je..j'arrive plus a..respi..

Je sens la main qui me maintient sous l'eau m'aggriper violemment par les cheveux pour me ressortir la tête de l'eau glacée. Par reflexe, je recrachai instantanément l'eau en toussant, j'ai cru que mes poumons allaient sortir par la même occasion. Ma poitrine me faisait un mal de chien..

-Alors? Toujours aucunes infos ? Nan ?. J'ai toute la journée ma belle, et celle de demain et toutes celles qui suivent.

La voix de mon bourreau me paraissait lointaine, j'étais beaucoup trop concentrée a essayer de réguler et de reprendre mon souffle, le sentiment de panique qui grandissait en moi se mélangeait avec le fait que ma vue soit floue, que mes poumons me brulent par manque d'oxygène et que je sois exténuée. Je n'écoutai même pas le connard qui me tenait fermement par la nuque, j'étais accroupie sur le sol dur, froid et mouillé de la cave, les mains nouées dans le dos, j'étais a sa merci. Je fixai nerveusement l'énorme bassine d'eau sous mes yeux en remplissant au maximum mes poumons d'air, ma poitrine se soulevait rapidement, j'étais entrain de suffoquer, je le sentis resserrer son étreinte autour de mon cou, je pris une profonde et grande inspiration redoutant de tout mon être le moment ou il allait me refaire basculer dans l'eau glacée. Pour des secondes qui me paraissent interminables, malgré moi, une phrase n'arrêtait pas de tourner dans mon esprit a cet instant précis. 'Tuez moi qu'on en finisse..'

Point de vue de Rocco :

-Voila c'que t'as demandé. Dit Mario en me posant la caisse en métal sur la table face a nous.

Mon regard passa rapidement de lui a la marchandise. Il ouvrit fierement la caisse et fit un pas en arrière pour me laisser analyser les armes sous mes yeux. Mes yeux passaient au peigne fins les snipers, avec ce genre d'armes, tout doit être régler au millimètre près. Je refermai la boîte et tournai la tête vers Mario qui me fixait, c'était plus par curiosité que par animosité. Je sais que Mario est a fond sur ce coup la, il veut etre roi sur le marché de la drogue, dès que je lui ai parlé d'anéantir notre concurrent numéro 1, il a pas réfléchi plus que ça et a foncé tête baissée. Mario est trop impulsif, ça jouera en sa défaveur un jour. De toute façon, il aurait participé de grès ou de force, j'suis toujours le chef ici, Mario est sous mes ordres. Cependant avoir un Mario motivé vaut mieux qu'un qui ne l'est pas. Comme dit, il faut que tout soit parfait. C'est mon dernier gros coup, faire tomber ou du moins affaiblir la mafia chinoise va pas être facile. Mais j'aime les challenges.

-Je les prends. Soit prêts Mario, toi et tes hommes, n'ouvrez surtout pas le feu en premier. C'est pas pour rien que les snipers sont la, on a besoin de faire dans la discrétion, débarquer a Chinatown et juste tirer serait inutile. Comprendo?  J'ai pas besoin que tous les flics de New-York se ramène. Personne ne veut ça, n'est ce pas Mario.

Je regardais chacuns de mes gars tour a tour. Mes yeux finirent par se posés sur Mario, je reconnais bien cette expression. Il est sérieux, grave et déterminé a en finir autant que je le suis.

-Compte sur nous Rocco. Dit il en croisant les bras sur le torse.
-Bueno. Dis je en prenant la caisse dans les bras. Reste en contact, demain on passe a l'action.

Je me dirigeai vers le parking, ouvrit le coffre et posa la caisse lentement avant de le refermer et démarrer la caisse, retour a la planque. Les snipers seront postés de manière stratégique, c'est a dire de manière a abattre d'une balle le chef. Et c'est moi qui appuierai sur la détente.

Point de vue de Jade :

La nuit est tombée..amenant avec elle le froid et l'obscurité. Je suis recroquevillée dans un coin de la pièce, les bras enroulés autour de moi, je tremble, j'ai froid, je suis exténuée.. les vêtements encore mouillés me collent a la peau, je sens chaque petits courant d'air, infime soit il me faire l'effet d'une douche froide a chaque fois, me pénétrant jusqu'aux os, je suis littéralement entrain de geler..

Garder les yeux ouverts est un vrai combat..pour être honnête..c'est la peur qui me ronge qui me garde éveillée, qui me donne la force de..de juste..rester debout.. Parce que je le sais..je le sens..que si je m'autorise a fermer les yeux ne serait ce qu'une seconde, que si je cède a la fatigue..je pourrais bien être entrain de vivre mes derniers moments..je pourrais bien ne jamais me réveiller..

La suite (partie 2) aussitôt que possible !