FAVELAS T1

Chapitre 19

J'ai passé le reste de l'après midi a m'occuper de la paperasse. Tout a été plutôt calme après l'émeute de ce matin, je jetai un œil a l'horloge qui indiquait 17h37, courage bientôt je pourrai enfin rentrer chez moi. Je commençai a ranger les dossiers dans les cartons quand soudain un garde entra dans le bureau. Je relevai les yeux vers lui en attendant qu'il me dise ce qu'il cherche.

-Je peux vous aider? Dis je en me redressant
-Ou est le médecin ? Dit il sur un ton froid
-Une urgence dans le département 5. Dis je en fourrant mes mains dans les poches de ma blouse
-Merde..dit il en se passant une main dans les cheveux. Ici aussi, y a une urgence. Venez avec moi.
-Quelle urgence ? Je..je crois pas être qualifiée pour..
-Ecoute je finis mon service dans 30 minutes alors que tu sois qualifiée ou pas j'en ai rien a faire. Tu travaille ici alors ça fera l'affaire.
-Euh..OK..et c'est quoi l'urgence au juste? Dis je en le suivant au pas de course dans les couloirs
-Un suicide. Dit il en ouvrant la porte qui menait bâtiments B, celui des cellules..
-A..attendez je crois p..
-Cest pas bien compliqué vous verrez.

Je soufflai et le suivis, c'était un long couloir sombre et froid, avec pleins de cellules les unes a côtés des autres, des voix masculines s'élevèrent a mesure que nous avançions, certains détenus passaient leur bras a travers les barreux pour m'atteindre..d'autres faisaient glisser leurs tasse en métal contre les barreaux, il y avait un bruit assourdissant.. Je me concentrai sur le dos du gardien devant moi.. Du moins j'essayais..

-Fermez la ! Cria le gardien par dessus le brouhaha

Cet endroit me fout la chaire de poule.. Le gardien s'arrêta devant une cellule, il appuya sur une télécommande qu'il sortir de sa poche et la porte de la cellule s'ouvrit automatiquement. Mon regard glissa vers le corps allongé par terre dans une marre de sang. C'était dégoûtant..et horrible.. Je detournai le regard vers le lavabo juste a côté en refreinant l'envie de vomir.. Je pris une inspiration et me reconcentra sur le corps, je fis lentement quelques pas dans la cellule , analysant le petit espace minutieusement, le micro espace plutôt..
Quelque chose cloche..

-Y a un problème ? Dit le gardien depuis le pas de la cellule
-Hum..vous..vous n'avez pas de caméra de surveillance ici? Dis je en fronçant les sourcils
-Si pourquoi..dit il en me rejoignant
-Ca ressemble pas a un suicide regardez.. Dis je en montrant la pièce , certains éléments étaient par terre. On dirait qu'il y a eu lutte ici, et puis sa blessure, comment a t il pu se faire ça lui même..dis je en fourrant mes mains dans les poches.

Le gardien parut perplexe, il sortit de la cellule et passa un coup de fil. Je fis pareil, je n'avais pas spécialement envie de rester la dedans.. Mon regard fit le tour des cellules, mon ventre se noua dès que j'aperçus Rocco, enfermer dans l'une d'entres elles, il était assis par terre, le dos contre son lit en métal, la tête baissée vers le sol, il paraissait tellement fatigué.. Ils avaient les coudes sur ses genoux, ses doigts entrelacés qui retombaient entre ses tibias, ses tatouages étaient bien visibles comme l'immense fardeau qui pesait sur ses épaules.. Je jetai un œil ver le gardien qui parlait au téléphone pour m'assurer qu'il ne me regardait pas. Je me dirigeai lentement vers la cellule a Rocco, il ne m'avait toujours pas remarqué.. J'enroulai mes doigts autour du métal froid d'un barreau et réfléchissai a ce que je pouvais bien lui dire..

-Qu'est ce que tu veux.. Dit il sur un ton las.

En fait il m'avait remarqué.. Je paraissais bien conne mainteant.. Il releva les yeux vers moi attendant que je lui réponde.

-Euh..rien..je..j'ai été appelé pour un suicide dans la cellule au fond du couloir..est ce que tu sais quel..
-Tu me prends pour qui. Qu'est ce que te fais croire que je vais te dire quoique se soit.
-Euh..ri..rien.. Dis je en m'ecartant de sa cellule. Désolée de t'avoir déranger en pleine méditation. Dis je cyniquement