FAVELAS T1

Chapitre 18

Après l'émeute dans le réfectoire, le médecin et moi même avons été obligé de retourner en trombe a l'infirmerie pour prendre en charge 2 gardiens et les détenus blessés. Le médecin poussa la porte et attrapa sa trousse de secours.

-Tiens ça. Dit il en me tendant la trousse

Au même moment les portes s'ouvrirent brusquement, laissant apparaître 6 gardiens, il y a avait a chaque fois deux qui tenaient les deux autres blessés. Ils avaient le visage bien amoché, ils tenaient presque pas debout..

-Poser les la. Dit le médecin en enfilant ses gants en latex blanc, Cherchez moi les autres. Jade prépare la salle a côté, comme je t'ai montré avant. Sors la trousse, et enfile tes gants.
-Oui tout de suite.. Dis je en me dirigeant rapidement dans la salle d'à côté. Il y avait des lits typique de ceux qu'on trouve chez le médecins, sauf que cela étaient en métal, je devais simplement les recouvrir avec du papier. Une fois que se fut fait, j'enfilai les gants en latex, et commençai a préparer le matériel de soin, tout ça en moins de 5 minutes, c'était la course.. J'entendais des hurlements de douleur juste a côté, ce sont les détenus.. Les portes s'ouvrirent violemment laissant place a 2 gardiens tenant fermement le premier détenu. Il avait le visage en sang, le bras ouvert et..

-Et les côtes cassées. Dit le médecin en entrant juste apres. Amener le a côté, c'est pas prudent de laisser les deux dans la même pièce. Jade tu t'occupes du suivant. Si y a un problème tu sais quoi faire.
-Ou..oui..dis je en regardant les gardiens suivre le médecin dans la pièce a côté. Je me retournai et continuai ma preparation pour le suivant. A peine deux secondes plus tard la porte se rouvrit dans un fracas qui me fit sursauter, je me retournai en posant avant la bouteille d'alcool. Et la j'eus l'impression que mon cœur avant cessé de battre, mes yeux se figèrent sur le détenu qui venait de se faire menotter de force a la table d'examination. Il était trop enragé pour m'apercevoir, il se débattait comme un fou..le visage en sang, il avait une cicatrice sur le visage, il avait tellement changé.. Mais il restait toujours aussi beau..le gardien lui donna un violent coup de poing a la mâchoire pour le calmer, mais ça n'a fait que l'enrager encore plus, Rocco..ou plutôt Alejandro..commençait a l'insulter en espagnol. Dès que les gardiens eurent quittes la pièce, le calme revint, et Rocco se calma, sa respiration était toujours saccadée. Il avait le regard fixé sur le sol, les poings serrés. Je n'arrivai pas sortir un son, formuler un mot.. Perds pas tes moyens Jade pas maintenant.. Je lui tournai le dos et posai mes mains a plat sur la surface métallique en face de moi.

-Il serait p'tetre temps de faire votre boulot. Dit il enfin, sa voix me procura un frisson, je soufflai un coup, pris la plaque avec les soins posés dessus et me retournai vers lui. Sans aucunes émotions sur le visage, j'avais les yeux baissés, je m'avancai vers lui et posai la plaque a côté de sa main. Je relevai les yeux pour le regarder tout en préparant les soins. Sa bouche s'entrouvrit une fraction de seconde puis il contracta la mâchoire et détourna le regard, mais a part ça, il ne montra pas une émotion. Son regard était dur, comme si il ne me reconnaissait pas. Je déglutis difficilement. Quel lâche.. Même pas foutu de..

-Qu'est ce que tu fous la Jade. Dit il, sa voix était pleine de mépris, une once de dégoût même..je dois avouer que j'ai pas trop compris sur le coup.. Il planta son regard dans le mien, attendant que je lui réponde.
-Je travaille. Dis je simplement, j'essayais de contrôler ma voix, et aussi d'empêcher mes mains de trembler alors qu'elle s'approchaient de son visage.
-Tu cherches vraiment les emmerdes toi.. Dit il le regard fixé sur mon badge
-Je vois pas de quoi tu parles..dis je en essuyant tout le sang et en désinfectant les plaies.

Il attrapa violemment mon poignet avec sa main libre, ce qui me fit basculer plus près de lui.

-Me prends pas pour un con. Dit il avant de me relâcher brusquement.
-Ta place c'est pas dans une prison mais dans un hôpital psychiatrique.. Dis je tout bas, je m'eloignai en massant mon poignet. Je jetai les compresses usagées dans la poubelle, et m'appuiyai contre le plan de travail a au moins un mètre du lit ou se trouvait Rocco, je ne pouvais rien faire d'autre pour lui a part attendre que le médecin vienne recoudre les ouvertures. Je ne pouvais pas le regarder, j'en avais pas envie de toute façon, je dois me mettre dans le crâne que le Rocco que j'ai connu a dispuru. C'est pas lui ça. Je commençai a lire toutes les affiches accrochées au mur.