FAVELAS T1

Chapitre 15

Ça fait 30 minutes au moins que je suis assise sur un banc a l'aéroport, ça me rappelle mon arrivée, quand j'attendais María..mon cœur se serra d'un coup a l'évocation de ce souvenir..il y a une semaine elle respirait la vie, j'étais avec elle, aujourd'hui..elle est morte et je me suis jamais sentie aussi seule..

Je regarde les gens s'agiter, attendre leur avion, des hommes d'affaires pressés accrochés a leurs téléphone, des familles venant sans doute passer des vacances. Puis y a moi, je suis fatiguée, la nuit passée dans la voiture était pas terrible enfin excepté la partie avec Rocco, j'en reviens toujours pas, lui et moi.. J'espère juste qu'il s'en sortira, j'en suis sûre que tout va bien se passer pour lui..c'est Rocco après tout..
Je me passai les doigts dans les cheveux et enfouis ma tête entre mes mains, qu'est ce que je vais faire maintenant moi..

-Mlle veuillez nous suivre s'il vous plait.

La voix d'un homme vêtu de noir me fit relever la tête brusquement, je froncai les sourcils et détailla l'homme des yeux, il ne ressemblait pas a quelqu'un qui bosse a l'aéroport, du genre un agent de sécurité. En plus il me parle en anglais, putain mais c'est qui ce type.. Il avait les bras derrière le dos, son regard glacial baissé vers moi, j'ai un mauvais pressentiment, vraiment mauvais. Il faut que je dégage d'ici, et vite..

-Vous êtes qui ? Dis je en me levant lentement
-Mlle, suivez moi. Répéta t il sur le même ton
-Je crois pas non. Dis je avant de tourner les talons le plus vite possible.

Je jetai un œil par dessus mon épaule, je le vis porter son poignet a sa bouche, il parlait a un micro. Je commençai a accélérer le pas, regardant encore par dessus mon épaule, l'homme commença a courir apres moi.
OK, opération fuite Jade. Maintenant.

Je commencai a courir a mon tour, slalomant entre les personnes a la recherche de la sortie, mais dès que je vis un groupe d'hommes identiques a celui après moi pénétrer dans l'aéroport, je changeai immédiatement de direction, j'avais la respiration saccadée et un sentiment de panique m'envahit, je Tournai dans un couloir et m'arrêtai pour reprendre mon souffle. Il n'y avait personne et j'étais seule, je pensais les avoir semés, je plaçai mes mains sur mes genoux et pris une grande inspiration. Au moment où j'allais commencer a me diriger vers la sortie, je sentie des bras me saisir par la taille.

-LACHEZ MOI !! ESPECES DE BRUTES!! criai je mais c'était peine perdu, je donnais des coups avec mes poings, mes jambes, rien n'y fait, c'était de véritable armoire a glace. L'homme me tira vers un coin a l'abri des regards et me posa violemment sur le sol.

-Ferme ta gueule espèce de ptite pute.
Il me gifla tellement fort que j'en eu le souffle coupé. Il me poussa contre le mur derrière moi, l'impact était tellement violent que je m'effondrai sur le sol, un goût de sang dans la bouche apparut, j'essuyai le sang sur le coin de ma bouche du revers de la main et essayai de relever les yeux vers le connard en face de moi.
Il me souleva comme si j'étais une simple poupée de chiffon , et me plaqua contre le mur. J'aperçus les autres le rejoindre d'un pas assuré, j'étais trop mal pour me défendre, j'arrivai plus a penser clairement et ma vue commençait a se brouiller, la dernière chose que je vis c'est un homme me recouvrant le visage avec un mouchoir. Ensuite c'est le trou noir..

Quand je rouvris les yeux, j'étais plongée dans l'obscurité, ma tête me faisant un mal de chien tout comme mes bras, et mes poignets surtout, je n'arrivai pas a les bouger d'ailleurs.. Génial.. Je levai les yeux vers une barre métallique juste au dessus de ma tête, j'avais les mains emprisonnées dans des menottes hyper serrées en plus..
J'essayais de me redresser en poussant sur mes jambes, je pus d'ailleurs remarquer que le sol était glissant, le bruit de gouttes d'eau tombant une a une sur le béton ressonnaient autour de moi. Mais merde où je suis.. A première vue on aurait dit une cave.. J'ai hyper mal...j'arrive même pas a penser clairement. Je sentis un liquide ruisseler le long de mon bras, du sang.. Mes poignets avaient pris cher là.. J'appuiyai ma tête contre le mur et fermai les yeux.. J'avais tellement envie de pleurer , d'hurler, de frapper dans quelque chose.. Mais rien ne sortait..j'étais vidée de mon énergie.. J'en pouvais plus..
La porte s'ouvrit dans un crissement, laissant pénétrer la lumière, je plissai les yeux, essayant de distinguer qui ça pouvait bien être.. Tous mes membres se figèrent, cette silhouette..Nikolaï..