FAVELAS T1

Chapitre 22

Point de vue de Rocco :

Le fait qu'elle soit partie sans se retourner m'a foutu les nerfs, j'essaie de la protéger putain. Elle me rends pas la tâche facile la. Mais bon, elle a fait son choix, elle va devoir l'assumer, je l'ai prévenu, et elle tout ce qu'elle trouve a faire c'est d'me  contredire a chaque fois. Ça fait des heures que j'suis assis comme un con sur le béton froid de ma cellule. C'était le silence complet jusqu'à ce que le bruit de la porte principale ne vienne le briser, l'équipe de nuit prend la releve. Le gardien passa devant ma cellule et me jeta un regard de travers, fais l'malin espèce de p'tit con.. Il ralentit un peu, il a intérêt a tracer son ch'min, j'ai pas la tête a m'embrouiller avec ce connard encore une fois. J'avais la tête baissée, j'savais qu'un affrontement visuel tournerait mal. Ce type est paro madre de mi.. J'entendis ses pas s'éloigner, a ce moment la je relevai la tête. Demain, demain, c'est le grand jour, j'ai pas intérêt a m'louper, y'aura pas de deuxième chance.

Je me relève difficilement pour aller m'allonger sur la planche qui m'sert de lit. Un bras calé sous ma tête, j'arrive pas a me concentrer sur mon plan, j'arrive pas a réfléchir correctement, elle accapare toute mon attention, ça me rend fou putain..cette fille me rend dingue.. C'est la premiere fois de ma vie que ça m'arrive. Je déteste ça. Et pourtant il me serait impossible de la détester elle.

Je sais pas combien de temps j'ai dormi, mais assez pour la journée qui m'attend. Je me lève directement et me dirige vers les barreaux de la cellule pour voir s'ils ont déjà changé d'équipe, je remarque que non ce qui me laisse un peu de temps pour tout préparer. Je sors l'unique téléphone que j'ai réussi a faire passer, avec ça je pourrai brouiller les ondes de la prison, pendant exactement 7minutes et 37 secondes avant que le générateur de secours ne s'active. Y aura plus de courant pendant presque 10 minutes, toutes les cellules s'ouvriront, y compris celles du bâtiment annexe. Le reste c'est plus mon problème. Je passerai a l'action ce soir, quelques minutes apres qu'ils aient changé d'équipe. Mon corps a pris un sacré coup ces derniers mois, entre les émeutes, les bleus et les plaies qui me ralentissent, j'vais devoir prendre sur moi. Encore plus.

Paco m'attendra devant le bordel a l'angle de la Malcolm X Avenue, la seule rue qui n'est pas surveillée, on ira directement a l'aéroport, mais avant faut que j'réussisse a foutre le camp de cette putain d'île sans me faire descendre, et pour ça je sais exactement comment faire.

Je retourne m'asseoir sur le bord du lit en attendant que l'équipe du jour prenne la relève. Mon esprit derive vers Jade, encore une fois, il faut que je sache si elle est la. Je pourrai pas partir sans savoir si elle sera en sécurité. Il faut que je la vois.

-Gardien! Dis je me tenant les côtes. Gardien !

Le garde arriva quelques instants plus tard en fronçant les sourcils.

-Qu'est ce qui tarrive Tores. Dit il en ouvrant la cellule
-Je..J'sais pas..j'ai.. Dis je feignant d'avoir un mal de ventre, mon cinéma a du marché puisque quelques instants plus tard il me traîna a l'infirmerie, je dus attendre dans une salle, celle ou j'ai été soigné lors de l'émeute du réfectoire il y a quelques jours. Au bout de quelques minutes la porte s'ouvrit.

Point de vue de Jade :

J'étais plongée dans ma paperasse habituelle quand le médecin vint me chercher, le pauvre il est débordé, du coup il me délégue certains patients, enfin ceux quand je peux aider.

-Prends en charge celui de la 201, douleurs abdominales. Tu m'appelles si y a quoi que se soit.

Jacquiessai et me rendis sans attendre voir le patient. Je fourrai mon tel et mes clés dans la poche de ma blouse et poussai la porte de la 201. Je m'arrêtai net dès que je vis Rocco allongé sur le lit, il tourna la tête vers moi et se redressa immédiatement.
Je soufflai un coup et avança plus lentement vers lui, il me suivait du regard jusqu'à ce que j'eus atteint le bord du lit. Je levai les yeux vers lui, il avait la mâchoire contractée, je savais qu'il était en colère de me voir ici.