DÉTOX

By orautri

1M 78.9K 20.1K

Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dan... More

Avant-propos et trailer
Prologue
1: abandon de motivation
2: pas ici, pas elle
3: le wagon de l'ennui
4: la barrette détruite
5: l'anxiété à son paroxysme
6: harcèlement scolaire
7: comme chewbacca
8: rheanna et la cafétéria
9: mal dans sa peau
10: consolations
11: abel
12: complexe photographié
13: thérapie
14: entrer dans le moule
15: telle une larve
16: embrasement
17: loin d'ici
18: rumeurs
19: c'est de l'homophobie
20: nos cœurs déconnectés
21: dispute d'ados
22: verre brisé
23: recherche de productivité
24: sous les étoiles
25: des gouttes de bonheur
26: plus grande peur
27: impuissance
28: fin de mon monde
29: tournesols
30: propagation
31: ton corps
32: lâcher prise
33: le déménagement
34: raisons
35: du bleu et du blanc
36: toutes belles
37: un semblant de fête
38: miracle morning
39: incompréhension
40: à nos cœurs brisés
41: lecture interdite
42: la haine dans mon cœur
43: le livre de nos vies
44: la vie en rose
45: les mots d'abel
46: tout va bien
47: angie
48: hématomes
49: j'ai l'impression de couler
50: déclic
51: le calme avant la tempête
52: dégage ou crève
53: aventures et mésaventures
54: le verdict
55: ça me bouffe de l'intérieur
56: les dernières photos
57: tout est beau
59: un rallye pour abel
60: objet des souffrances
61: dernière soirée
62: place de bonheur
Épilogue
Mot de fin et anecdotes
Venez me poser des questions !
FAQ (détox, nouveaux projets, conseil d'écriture)
Groupe d'écriture (serveur discord)
NOUVEAU ROMAN d'orau
Les fanarts de DÉTOX

58: préparation d'avenir

5.9K 663 65
By orautri

J'ouvre les yeux, doucement, voulant immédiatement les refermer. Ils piquent, m'empêchant de regarder le monde qui m'entoure. Je suis si fatiguée, peut-être que je n'ai pas assez dormi. Cela m'apprendra à passer la nuit dehors. Pourtant, je vois les filles, déjà prêtes et bien coiffées, en train de lire un livre. Donc je me dis que je devrais les rejoindre, pour le sport notamment.

Je ne suis pas rapide, flemmarde sur les bords, et le temps que je trouve en moi la force de sortir de mon lit, elles sont déjà parties. Elles pensaient sûrement que j'étais encore en train de dormir, ce qui ne serait pas étonnant, étant donné l'heure à laquelle je me suis partie me coucher. Je me demande alors comment Zélie tient debout. C'est sûrement l'un de ses nombreux super-pouvoirs.

Je bouge tant bien que mal dans la chambre. Je le sais, mon corps n'aime pas ça. Il veut du repos, qu'on lui fiche la paix. Il est sûr que mon rythme de sommeil est quelque chose que je dois changer au plus vite.

C'est alors qu'une idée traverse mon esprit. Je prends une feuille vierge dans le but d'y écrire tous les choses que j'aimerais améliorer chez moi, et surtout comment je ferai.

Ce n'est pas pour me déprimer parce que je suis imparfaite, loin de là, mais plutôt pour m'apprécier un peu plus chaque jour, pour me rendre meilleure. D'humeur positive, ce qui est rare, je prends une feuille et un stylo que j'ai trouvé par terre. Je trace sur la feuille un tableau - pas très droit - avec deux colonnes : ce qui est à améliorer et mon plan d'action.

Tout d'abord, j'aimerais améliorer mon rythme de sommeil. Je ne suis pas fan des cernes de pandas et des micro-malaises matinaux lorsque je sors du lit. Dans la case voisine, j'explique que je vais tenter de me coucher à vingt-trois heures et que je me lèverai à neuf heures durant les vacances. À la rentrée, forcément, je vais tout décaler.

Une autre idée fuse immédiatement.

J'écris que je souhaiterais avoir une vie organisée et productive. Pas forcément à la minute près, parce que ça va me stresser, mais il faut que j'arrête de tout faire à la dernière minute. J'ai souvent eu l'impression de ne rien faire de ma vie, de rester dans mon lit toute la journée et de gâcher chaque petite journée d'existence.

Alors, à mon retour de colonie, j'organiserai ma propre miracle morning, pas celle que quelqu'un m'aura dictée. Actuellement, cette routine ne me convient absolument pas. La preuve : je l'ai rarement correctement respectée. Et encore ce matin, j'ai tout raté. La nouvelle conviendra à mes besoins, elle sera belle et parfaite, parce que je m'y sentirai bien.

Je ne cracherai pas mes poumons à mon réveil, je déteste la course. À la place, je m'imagine faire du yoga ou dessiner quelques minutes dans un calme intense, puis prendre un bon repas, sans se presser.

Je passe alors environ une demi-heure à remplir frénétiquement ce tableau que j'ai entouré de dessins enfantins, tels que des bonhommes qui sourient, des fleurs et un soleil. Et j'en suis satisfaite.

En regardant l'heure sur l'horloge de la chambre, je me rends compte qu'il me reste seulement dix minutes pour prendre mon petit déjeuner. N'ayant pas envie de jeûner, je range mes affaires en quatrième vitesse. Je cherche rapidement une place pour ma feuille dans ma valise, sans la plier ni l'abîmer. Puis, bien trop fière de moi et le sourire aux lèvres, je descends les escaliers en courant.

Certes, je n'ai pas fait ma routine aujourd'hui, mais j'ai fait beaucoup mieux.

Lorsque j'arrive devant la cafétéria, en jogging et en énorme sweat gris - puisque je n'ai pas eu le temps de me changer, je m'empresse d'ouvrir les portes-fenêtres. Rapidement, je prends un plateau, me sers une pomme, des céréales et un verre de jus d'orange. Tout ça en quelques secondes. À la fin du chemin se trouve Éléonore avec panier en bois dans les mains. Il me faut quelques secondes avant de me rendre compte qu'il s'agit de nos téléphones et qu'elle nous les rend.

- Tu peux le récupérer, me dit-elle, puisque c'est le dernier jour de colonie.

Je cherche, et en peu de temps, j'aperçois le mien : noir, grand, bien trop étranger. On dirait qu'il ne m'appartient pas. Pendant un instant, je me demande même si c'est réellement mon téléphone. Je le regarde, le prend et l'installe immédiatement dans la poche de mon haut. Finalement, il ne m'a pas manqué, celui-là. En levant la tête, je m'attends à voir tous ces adolescents, les yeux rivés sur leur portable, tels des zombies, parce qu'ils sont en manque de technologie depuis treize jours. Pourtant, ils mangent sagement, discutent, le téléphone dans la poche ou sur la table.

Je vois Abel au loin, dans un coin et seul, alors je décide de le rejoindre.

- Salut, dis-je en posant mon plateau en face de lui.

- Salut, Danaé.

On se met à discuter comme si on oubliait le fait que ce serait probablement l'une de nos dernières discussions. Mais moi, cette idée me hante, elle me consume. Je ne veux pas que tout s'arrête. Je souhaite simplement arrêter le temps. Est-ce trop demander ? Je ne veux pas les perdre, tous ces gens que j'aime. Laissez-moi un peu de temps.

Malheureusement, on ne peut pas jouer avec le temps. On ne peut ni aller dans le futur, ni dans le présent. Ce qui est fait est fait, ce qui va arriver arrivera. Parfois, j'aimerais être dans un film de science-fiction, juste pour changer ça.

Le peu que je peux faire, c'est tenter de rester en contact. Alors je demande à Abel s'il a un compte Instagram. Il me montre le sien et j'observe un peu ses photos. Étonnement, elles ne sont pas comme celles qu'un adolescent basique de dix-sept posterait sur son compte. On peut voir qu'elles ont été prises avec un appareil photo qui coûte certainement la peau des fesses.

Tout est beau, terriblement beau, si bien que j'en perds mes mots. Autant les photos de personnes que celles de la nature qui l'entoure. Émerveillée devant son travail, je continue de scroller et le même visage d'un garçon de l'âge d'Abel revient sans cesse. J'aime l'une d'entre elle avec mon compte. Et je regarde alors la date de la publication : il y a plus d'un an.

Alors, je remonte, pour comparer les anciennes et les nouvelles. Avec étonnement, je réalise que sa photographie la plus récente date d'il y a un an. Rien n'est nouveau ici, tout s'est stoppé d'un coup.

- T'as arrêté ?

- On peut dire que oui. J'ai enfermé cet appareil photo dans mon placard. Le regarder me faisait beaucoup trop de peine. Mais bon, je sais qu'il me manque puisque je l'ai emmené ici, en espérant l'utiliser et me débloquer. J'ai toujours du mal.

Il se penche sur mon téléphone et fait défiler les publications, probablement pour me montrer une photographie en particulier. Quand il ne s'agit pas d'animaux, de fleurs ou de couchés de soleil, le même humain est présent sur chacune d'entre elles. Et je comprends bien tristement pourquoi tout s'est arrêté aussi brutalement.

Abel lâche mon portable et me montre du doigt une publication où un garçon aux cheveux roses apparaît. Ce dernier est souriant. Ses yeux bleu clair semblent sortis tout droit d'un rêve et ses mains blanches sont posées sur ses joues. Le fond est noir, on ne voit que lui qui illumine nos yeux.

- C'est Clément. Il aimait bien faire le mannequin devant mon appareil.

Il prend une grande inspiration.

- Je n'avais pas beaucoup d'amis. Et ça n'intéressaient pas les autres. Alors c'était notre truc à nous. Parfois, on passait tout notre après-midi dans un coin de notre ville à prendre des photos. Il savait que je voulais devenir photographe, donc il en profitait pour remplir son Instagram de photos « professionnelles » de lui, comme il le disait. Après chaque séance, je croyais un peu plus en mon rêve. Et lui a toujours cru en moi. C'était si bien, j'aimerais tant revivre ça. Puis il a disparu. Et je ne peux pas m'arrêter de penser à lui quand je sors cet appareil poussiéreux. Aujourd'hui, mon compte sert surtout à rendre hommage à Clément. Et puis, je me vois mal faire tout ça sans lui.

J'ai touché une corde sensible, mais je dois le pousser un peu. Je pense qu'il a un réel talent. Et ce serait dommage de tout abandonner.

- Tu devrais vraiment recommencer. Et puis, je pourrai être ton modèle, quitte à faire deux heures de train pour venir te voir.

- Tu penses ? J'ai vraiment laissé tomber cette idée de photographe. C'est puéril.

- Je ne trouve pas ça puéril. Au contraire, c'est génial. Vraiment. J'aime beaucoup ce que tu fais. Tu devrais te lancer. Je suis sûre que Clément serait fier de toi.

- Merci, Danaé...

Je regarde son compte et clique sur le bouton « s'abonner ». Son téléphone sonne. Alors, il le sort de sa poche et observe sa notification. Il me la montre et se met à sourire.

- Tu mérites un abonnement.

- Merci, encore. Mais désolé, je ne m'abonne pas en retour à mes fans.

- Oh, Abel. Tu devrais plutôt t'abonner. Il se trouve que je suis une super star.

Il se met alors à rire, puis il va sur mon compte et m'explique que je ne peux pas rivaliser avec ses deux-cents abonnés. Je suis vaincue. Tant pis.

- C'est dommage, tu n'as aucune photo.

- Visiblement, je n'ai pas beaucoup d'amis.

Ni une, ni deux, il pique mon téléphone de mes mains, se lève et s'installe à côté de moi. Il se met en position pour prendre un selfie avec moi, le sourire aux lèvres, comme s'il attendait que je fasse de même. Alors, je souris. Et c'est loin d'être un de ses faux sourires que j'ai pu faire au cours de ma vie. Cette fois-ci, et comme de nombreuses fois depuis le début de la colonie, il est authentique.

Je poste cette photographie sur mon compte autrefois vide. Abel aux cheveux verts et Danaé aux cernes de panda. C'est un bon duo. Dans le fond, on peut voir la cafétéria de la colo détox, ainsi qu'Éléonore qui fait la tête. L'éclairage n'est pas des meilleurs, mon téléphone non plus. Pourtant, j'aime beaucoup cette photo, parce qu'elle me rend heureuse.

Plus tard dans la journée, j'ai reçu une notification comme quoi le célèbre Abel m'avait finalement suivie. 

Mise en ligne : 22/08/20

_______________________________________

NDA : Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

À votre tour, changez votre vie comme Danaé. Que voulez-vous améliorer chez vous, pourquoi et comment ? (Au moins deux choses !)

Visiblement, Danaé s'est détachée de son téléphone. Et vous, vous êtes plutôt accro ou pas ? Pour ma part, je suis pas très accro à mon portable (j'y vais seulement pour répondre à mes messages et poster des stories) mais c'est sûr qu'il m'est utile quand je m'ennuie !

Que pensez-vous duo Danaé/Abel au fil de l'histoire ?


Continue Reading

You'll Also Like

12.8K 45 5
Je m'appelle Lina, j'ai 18 ans et je vais vous racontez ce qui a détruit ma vie.
290K 12.7K 57
En entrant dans cette université prestigieuse, je n'avais qu'une seule idée en tête: Exceller dans mes études. Toutefois, je me suis laissée emporter...
20.1K 499 22
Il m'a poussé contre la porte en me disant moi je suis en bdg il a posé c'est mains contre la porte au dessus de ma tête et ma embrassé ......
19K 793 28
"Et dans ce monde tu es ma plus belle erreur"...