DÉTOX

By orautri

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Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dan... More

Avant-propos et trailer
Prologue
1: abandon de motivation
2: pas ici, pas elle
3: le wagon de l'ennui
4: la barrette détruite
5: l'anxiété à son paroxysme
6: harcèlement scolaire
7: comme chewbacca
8: rheanna et la cafétéria
9: mal dans sa peau
10: consolations
11: abel
12: complexe photographié
13: thérapie
14: entrer dans le moule
15: telle une larve
16: embrasement
17: loin d'ici
19: c'est de l'homophobie
20: nos cœurs déconnectés
21: dispute d'ados
22: verre brisé
23: recherche de productivité
24: sous les étoiles
25: des gouttes de bonheur
26: plus grande peur
27: impuissance
28: fin de mon monde
29: tournesols
30: propagation
31: ton corps
32: lâcher prise
33: le déménagement
34: raisons
35: du bleu et du blanc
36: toutes belles
37: un semblant de fête
38: miracle morning
39: incompréhension
40: à nos cœurs brisés
41: lecture interdite
42: la haine dans mon cœur
43: le livre de nos vies
44: la vie en rose
45: les mots d'abel
46: tout va bien
47: angie
48: hématomes
49: j'ai l'impression de couler
50: déclic
51: le calme avant la tempête
52: dégage ou crève
53: aventures et mésaventures
54: le verdict
55: ça me bouffe de l'intérieur
56: les dernières photos
57: tout est beau
58: préparation d'avenir
59: un rallye pour abel
60: objet des souffrances
61: dernière soirée
62: place de bonheur
Épilogue
Mot de fin et anecdotes
Venez me poser des questions !
FAQ (détox, nouveaux projets, conseil d'écriture)
Groupe d'écriture (serveur discord)
NOUVEAU ROMAN d'orau
Les fanarts de DÉTOX

18: rumeurs

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By orautri

Vingt-deux heures cinquante, assise sur une chaise devant la salle de classe servant de "salle des animateurs" extrêmement dérangée où tout objet est introuvable. Je suis à côté de Zélie. Elle ne semble pas bien du tout, enfin comme moi. Ces sourires ne sont plus sur nos visages et j'ai l'impression qu'il y a un mur en nous. Je m'en veux, je m'en veux tellement de lui avoir proposé : je l'ai entraînée dans une merde pas possible.

A chaque fois que nos regards se croisent, elle m'esquive en tournant la tête, préférant fixer un mur plutôt que Danaé Meyer. Ce qui est plutôt compréhensible. J'ai la gorge nouée et je saigne à nouveau aux doigts. L'angoisse a bien détruit ma main : autour de chaque ongle se trouve de la peau déchirée et massacrée. Mes ongles sont biens mais ma main droite est rougeâtre. Quelle idée de frapper sur une table. J'ai mal, sauf que je préfère souffrir en silence plutôt qu'embêter Zélie.

J'ai été si méchante avec elle durant le début de cette colo. Je n'ai jamais cherché à la comprendre. En réalité, je me suis servie d'elle. Elle n'avait rien cherché. C'est moi qui suis venue à elle, c'est moi qui la voyais toujours en mal et c'est ma faute. J'ai jugé trop rapidement.

Je regarde par terre mes baskets noires : celles avec qui je courais il y a vingt minutes. Malgré l'envie de m'enfuir pendant la réunion des animateurs, je ne bouge pas. Je garde mes fesses collées à ce siège. Je n'avais pas réellement réfléchi aux conséquences. Tout me paraissait si normal dans ma tête.

Je vois alors Abel, surpris, arrivant vers nous. J'ai tellement honte. S'il te plaît, pars.

- Danaé ? Tu foutais quoi ? Y'a des rumeurs dans toute la colonie. Je ne sais plus discerner le vrai du faux.

Je regarde Zélie qui ne réagit même pas. Il ne manquait plus que ça : une rumeur. Le genre de chose inutile et stupide qui te détruit alors que tu n'as rien cherché. De bouche à oreille, elles déforment la réalité avec un malin plaisir.

- Que disait ces rumeurs ?

- Déjà que vous vous embrassiez dans la cour du lycée, Zélie et toi. Une autre : Danaé a fait un malaise et Zélie est venue te sauver. Ah et aussi que vous vouliez vous enfuir d'ici.

En l'espace de vingt minutes, les adolescents ne se sont pas empêchés de raconter n'importe quoi. J'ai de plus en plus honte : des tas de personnes doivent être en train de se moquer de moi à l'heure actuelle.

- C'est faux, tenté-je pour stopper les rumeurs.

- C'est pas à moi de dire ça. Moi je sais très bien que tu as fait un malaise. Tu n'avais pas l'air bien et ça faisait longtemps que tu étais partie donc j'ai demandé aux animateurs de te chercher.

C'était donc lui. S'il n'avait pas été là, j'aurais pu m'enfuir. Peut-être qu'il voulait bien faire mais il a ruiné toutes mes chances. J'ai envie de lui crier dessus, de défouler ma haine contre lui et de ne surtout plus jamais lui parler. Malgré toute la haine que j'ai dans mon cœur, je reste calme devant lui.

- Je n'ai pas fait de malaise.

- Ah bon ?

- En fait, tu viens de ruiner mes chances de m'enfuir d'ici.

Son visage se décompose, sa fierté de m'avoir sauvée disparaît et se transforme en un digne "papa poule" qui m'engueule pour mon acte si stupide.

- Mais t'es trop conne ! Danaé, tu savais très bien qu'il y aura des conséquences. Alors pourquoi tu n'as pas voulu être forte et souffrir dix jours de plus ?

Je ne suis pas forte ?

- Ta gueule, Abel.

La voix de Zélie. Elle, croisant les bras et fronçant les sourcils, a pris ma défense. Je ne m'y attendais pas et je suis agréablement surprise. Abel reste bouche-bée et je suis si reconnaissante envers Zélie. Prise d'un élan de supériorité, je hausse mes sourcils et pince mes lèvres en fixant le garçon aux cheveux verts.

- Vous vous êtes bien trouvés : deux grosses abruties... enfin grosse, c'est plutôt pour Zélie.

Il se prend pour qui ? Il m'énerve tellement que je lui réponds sans réfléchir.

- Au moins, je suis pas une droguée.

- D'accord, super. Bon séjour en enfer.

Il part en me lançant un regard noir. On est quitte mais je pense qu'il ne l'a pas compris. Je lui en veux pour ce qu'il m'a fait, ce qu'il nous a fait, même s'il voulait bien faire. C'est entièrement sa faute et si un pauvre "ta gueule" de ma chère Zélie lui brise le cœur, alors il doit se remettre en question.

C'est si frustrant, le voir partir sans insister, lâchant aussi facilement l'affaire.

Nolan apparaît dans le couloir et nos yeux se croisent. Ses cheveux bruns sont tout décoiffés et il est vêtu d'un jogging gris ainsi qu'un T-shirt ample blanc : il devait dormir. Le regard fatigué et la démarche hésitante, il se rapproche de la salle de classe. Mais Abel l'arrête, lui dit quelque chose que je suis incapable d'entendre et ils partent.

Le peu d'amitié que j'avais construit s'est brisé en l'espace d'une soirée, tout autant que mon cœur. Je retiens mes larmes mais je me répète toujours la phrase de mon ancien ami : "Pourquoi tu n'as pas voulu être forte?"

Pourtant, c'est ce que j'essaye chaque jour. M'empêcher d'éclater en sanglot, prendre sur moi et stopper les amitiés toxiques. Mais, et si c'est moi cette toxine ?

J'aimerais tant me venger de lui, balancer comme il a fait sa petite "réserve secrète". Qu'est-ce que ça pourrait lui coûter ? Bien plus qu'une tentative de fuite. Je laisse cette idée de côté, cherchant à écouter la conversation des animateurs. Je me demande quelle sera ma sanction. S'il y en a. Je veux savoir ce qu'il se passera.

Je colle ma tête contre le mur, me croyant dans un film mais surtout ayant l'air ridicule.

- Oui, voilà. Nous avons une petite idée de la sanction... Bien sûr monsieur Meyer.

Mon père. Ils appellent les parents en plus d'une punition ? Je m'attends déjà à me prendre une gifle à mon retour et à me faire ridiculiser à peine arrivée à la gare d'Austerlitz.

C'en est trop. Tant d'émotion passe dans mon cœur que j'ai l'impression d'exploser. J'en ai marre. Je veux détruire quelque chose, balancer ma haine pour espérer aller mieux. Je ne peux plus tenir en place.

Je me lève de mon siège. Malgré le fait que Zélie m'interpelle, je pars aux toilettes. Après une demie-heure assise sur une chaise à ne rien faire, sans téléphone et sans aucune distraction, le simple fait d'être debout me semble étrange.

Les mains de chaque côté du lavabo, je m'observe dans le miroir. Mes cheveux ondulés, en pagaille, me donnent envie de les arracher. Éclater tous ces horribles boutons d'acné, transpercer mes yeux à l'aide d'un compas, ouvrir ma peau blanche, et surtout me taper la tête contre le robinet. Ouvrir mes veines, écouter minutieusement chaque gouttes de sang tombant sur le sol humide, flac, flac.

Pourquoi ai-je raté cette tentative ? Je ne devais pas survivre. Je n'avais pas prévu que ma vie serait de pire en pire.

J'éclate en sanglot, reniflant du nez comme si j'étais malade et avec une tête de monstre. Je suis un monstre : mon visage rouge, trempé, et les yeux de la même couleur. Je me dégoûte. Tout choix que je fais revient toujours à me détruire moi-même.

J'attends que ma peau redevienne normale, je sèche mes larmes et me recoiffe avec les doigts. Je m'entraîne à faire mon plus beau sourire dans le miroir. Pas celui-ci, il est trop flippant. Ni celui-là, il est trop exagéré. C'est bon, je suis prête.

Je sors de la pièce après une dizaine de minutes d'absence, l'air d'aller bien. Les animateurs sont regroupés autour de Zélie et doivent m'attendre.

Je leur lance mon plus beau sourire hypocrite puis les rejoins, prête à souffrir d'avantage grâce à cette sanction. Même si c'est bien compliqué vu le point où j'en suis.

Mise en ligne : 24/10/19

_______________________________________

NDA : Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

Je vais poster un chapitre par jour du 21/10 au 27/10 inclus.

Alors, cette dispute Abel et Danaé ?

Que pensez-vous de cette fin de chapitre concentrée sur les pensées de Danaé ? J'ai cherché à faire ressortir le plus possible ses émotions et ses pensées assez destructrices.

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