Savage love

By CeciliaCity

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Juliette mène une vie discrète à Cork, hantée par un passé douloureux. Lorsqu'elle rencontre Andrew Thompson... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3 - Andrew
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6 - Andrew
Chapitre 7
Chapitre 8 - Andrew
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Andrew
Chapitre 16 - Andrew
Chapitre 17 - Andrew
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Andrew
Chapitre 25 - Andrew
Chapitre 26
Chapitre 27 - Andrew
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32 - Andrew
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37 - Andrew
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - Andrew
Chapitre 46

Chapitre 21

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By CeciliaCity

         Le soleil décline doucement à l'horizon lorsque je termine l'installation de la décoration chez Esther qui évolue dans une maison au style rococo. Elle correspond complètement avec sa personnalité haute en couleur. Sa propriété se révèle dans une opulence théâtrale. Les façades sont richement ornées de sculptures florales et de motifs délicats. Les lignes sinueuses et gracieuses, typiques du rococo, encadrent les fenêtres élaborées, tandis que des balustrades incurvées ajoutent une touche d'extravagance aux balcons. Les teintes pastel, telles que le rose poudré et le bleu ciel, dominent la palette de couleurs. À l'intérieur, des boiseries détaillées, des lustres étincelants et des miroirs dorés accentuent l'esthétique baroque. Le mobilier, aux formes exubérantes, complète l'ensemble qui attrape immédiatement l'œil. Ici, tout n'est qu'opulence et sophistication.

— Qu'en pensez-vous ?

Esther, une vieille dame au sourire éternel, contemple mon travail de ses grands yeux qui pétillent de satisfaction. Remontant ses grosses lunettes orange sur son nez, elle se lève lentement de son fauteuil favori et s'approche de moi en me prenant doucement les mains.

— Juliette, ma chère, c'est tout simplement magnifique ! Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi parfait. Vous avez vraiment un don pour rendre les choses spéciales. Mes amies vont être jalouses !...

Elle me tire par le bras pour me faire signe de m'abaisser.

— ... Et c'est le but recherché, glousse-t-elle en tripotant les nombreuses chaînes en or qui ornent son cou frêle.

Son éloge me remplit de fierté.

— Vous êtes adorable. Merci beaucoup.

— Tout ce travail est aussi splendide que vous, ma petite beauté. On doit souvent vous dire que vous êtes belle, mon bichon.

Je souris en repensant aux paroles d'Andrew qui m'a avoué hier qu'Estelle ne voit pas grand-chose même avec ses lunettes aux verres très épais qui lui font de gros yeux.

La cliente insiste pour me payer davantage que prévu. Je refuse poliment. Sa satisfaction est ma plus grande récompense.

— Allez, ma biche ! Un petit billet en plus ! s'exclame-t-elle tandis que sa gouvernante en tablier lui demande de se rasseoir pour prendre ses médicaments.

Esther n'en fait qu'à sa tête et enroule son bras autour du mien.

— Je vous promets de recommander les services de May's Flowers à toutes mes amies du club de potins.

— Du club de potins ? répété-je en échangeant un sourire complice avec son employée.

— Vous pensez bien qu'à nos âges, nous raconter des ragots est l'une des rares activités distrayantes qui ne nous épuisent pas. Quoique... Janine Berckley, une vieille copine, a failli s'étouffer avec sa salive quand je lui ai confié, lors de notre déjeuner, que la fille St Jones était venue nue sous son trench pour émoustiller le petit Thompson. C'est arrivé tôt ce matin.

La mâchoire m'en tombe presque. Cette révélation attise ma curiosité. J'essaie de rester stoïque.

— Vraiment ?

— Les gens me croient folle et aveugle... ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent, ricane Esther en m'emmenant du côté des fenêtres. J'étais assise dans le salon des Thompson, je prenais le thé avec Nine quand Andrew s'est proposé de me raccompagner. Alors que nous étions dans son hall, quelqu'un a sonné. Il a ouvert la porte et c'est là que St Jones a déboutonné son manteau. J'étais derrière la porte, je me suis penchée et j'ai vu ses deux petits monts et son pubis tondu. Même Lenny a plus de poils que St Jones, se marre Esther en montrant son chat, un Sphynx.

Un animal qui a la particularité de n'avoir aucune pilosité. Je retiens un rire tant la façon de s'exprimer d'Esther est drôle. C'est une dame qui n'a pas sa langue dans sa poche.

— Vous voulez connaître la fin de mon histoire ? Il le faut pour que la rumeur se colporte.

— Oh que oui !

— La fille St Jones a refermé son trench. Elle était embarrassée. Qui ne le serait pas ? Le petit Thompson est resté de marbre. En plaisantant, il m'a même dit que je lui faisais plus d'effet que cette demoiselle. Je crois qu'il en aime bien une autre... Cette autre a intérêt à se méfier, les St Jones sont une famille de jaloux et de rancuniers. Je ne les aime pas trop. Mais vous savez quoi ?

— Dites-moi.

— Vous, je vous aime bien. Vous m'écoutez parler sans m'interrompre. C'est un plaisir de vous recevoir, me complimente Esther en me raccompagnant à son rythme jusqu'à la porte d'entrée.

Après un au revoir chaleureux, je quitte sa maison et me dirige vers la propriété d'Andrew, située non loin de là. À moins d'un kilomètre. J'ai hâte de savoir s'il va aborder de lui-même l'épisode Scarlett ou s'il va le passer sous silence. Lorsque j'arrive, Nine, la gouvernante, m'accueille et m'invite à patienter dans le salon. Je m'installe confortablement, prenant le temps d'admirer l'élégance intemporelle de la demeure.

Andrew descend rapidement. Je vois à ses cheveux humides et en bataille qu'il sort de la douche. Son sourire ravageur éclaire la pièce.

— Bonjour, dit-il d'un ton charmeur.

— Bonjour, réponds-je en me levant du canapé.

Je ne sais pas si nous devons nous étreindre ou nous faire la bise. Je me contente de mettre mes mains dans les poches arrière de mon jean. Andrew s'approche et s'arrête net en tournant légèrement la tête en direction du couloir. Une ombre disparaît.

— Sacrée, Nine, lance-t-il sa veste autour du bras.

— Tu es prêt ? demandé-je.

— Nous pouvons y aller. Passe devant.

Quand je le double, il pose sa main au creux de mon dos. Je lève la tête pour lui sourire.

— Le beige te va à ravir, me susurre-t-il faisant référence à ma robe. Esther a dû être du même avis que moi.

— Esther est fort charmante.

— Elle est ce qu'elle est : curieuse, bavarde et exubérante. Pour ma part, j'adore sa personnalité.

— Certaines personnes ne l'apprécient pas ?

— Elle dénote dans le monde des nantis.

— Et elle n'a pas sa langue dans sa poche ! m'exclamé-je en jouant des sourcils.

Il pose sa main sur la poignée de porte et attend silencieusement en me sondant de ses grandes prunelles.

— J'imagine que la voisine a abordé le sujet Scarlett.

— Il ne pouvait en être autrement, marmonne Nine en tendant à Andrew ses clés de voiture avant de se volatiliser au rez-de-chaussée.

— Nue sous son trench, vraiment ?

L'embarras gagne le jeune homme qui détourne le regard pendant un court instant.

— Ce n'est pas ce que tu crois.

— Je ne crois rien, assuré-je en lui faisant signe d'ouvrir la porte. Nous aurons toute la soirée pour en discuter.

— Oh, grimace Andrew. Vais-je me faire gronder ?

— Il paraît que tu n'as pas porté plus d'intérêt que ça à son corps de sirène, ne puis-je m'empêcher de faire remarquer en gardant un air neutre.

— Esther voit mieux que je ne l'aurais pensé, rit-il. Les femmes sont pleines de surprises !

— À qui le dis-tu ! déclaré-je en posant un regard amusé sur sa personne.

Pour le moment, je n'insiste pas. Je chercherai à avoir plus d'informations sur la relation qui lie Scarlett et Andrew pendant le dîner.

— Je peux conduire, ce soir, poursuis-je. Je te ramenai après le diner et ensuite, j'irai dormir chez Abigail.

— Ah oui ? s'étonne Andrew tandis que nous nous arrêtons dans son allée que des spots dans le sol éclairent.

— Ma grand-mère passe la nuit chez une amie et mon père ne revient que demain de son déplacement professionnel.

J'évoque brièvement mon inquiétude de rester seule à la maison.

— L'actualité est angoissante. Entre la libération de Woody et les meurtres qui ont lieu dans le comté, je ne suis pas rassurée.

— Je comprends. Je ne sais pas comment apaiser tes craintes vis-à-vis de ce qui bouleverse notre région, mais concernant Woody, tu peux souffler. Ton avocate t'a confirmé qu'il est au Canada.

— J'ai conscience qu'un océan nous sépare mais...

Peinant à trouver les mots, je ne termine pas ma phrase.

Andrew réfléchit un instant.

— Tu as tes affaires avec toi ?

J'acquiesce.

— Pourquoi tu ne passerais pas la nuit ici ?... En tout bien tout honneur. Il y a plusieurs chambres d'invités qui sont plutôt spacieuses et tu seras bien entourée. James et Nine occupent les chambres du dernier étage.

— Je...

— Ça t'évitera de me ramener et de repartir. En plus, il me semble qu'Abigail vit à une quarantaine de minutes du centre de Cork. Ce n'est pas la porte à côté.

— Tu es sûr ? Je ne veux pas déranger.

Andrew me caresse la joue du bout des doigts.

— Je ne t'aurais pas fait cette proposition en sachant que tu aurais dérangé qui que ce soit. Au contraire, tu es la bienvenue.

Il attend ma réponse. Je perçois que ses intentions sont nobles et qu'il n'y a pas une quelconque pression à passer au niveau supérieur. Je ne me vois pas imiter Scarlett et me retrouver nue sous mon manteau pour le moment.

— OK. Je te remercie, dis-je en me hissant sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue.

— Ça ne te dérange pas qu'on prenne ma voiture ? Je n'ai rien fait de ma journée et j'aimerais me sentir un peu utile, avoue Andrew.

— Si tourner un volant et appuyer sur des pédales te tient à cœur, c'est d'accord ! me moqué-je gentiment.

— Vilaine fille ! s'exclame-t-il en me saisissant par la taille tandis que je passe mes bras autour de sa nuque.

— Je préviendrai Abigail de ce changement de programme en chemin, souris-je pendant qu'Andrew me fait virevolter sous le regard de Nine qui nous espionne depuis une fenêtre du premier étage.

***

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