Savage love

By CeciliaCity

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Juliette mène une vie discrète à Cork, hantée par un passé douloureux. Lorsqu'elle rencontre Andrew Thompson... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3 - Andrew
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6 - Andrew
Chapitre 7
Chapitre 8 - Andrew
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Andrew
Chapitre 16 - Andrew
Chapitre 17 - Andrew
Chapitre 18
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Andrew
Chapitre 25 - Andrew
Chapitre 26
Chapitre 27 - Andrew
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32 - Andrew
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37 - Andrew
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44

Chapitre 19

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By CeciliaCity

        Voilà deux heures que nous refaisons le monde avec Andrew. Il m'a confié que s'il n'avait pas été rugbyman, il serait médecin comme sa sœur, sa cousine et son grand-père. C'est je cite « un truc de famille ». Moi, si je n'étais pas fleuriste, je ne sais pas vers quel type de poste je me serais orientée. J'ai fait des études dans la comptabilité, mais ce domaine ne me ressemble pas. Je ne me vois pas assise derrière un bureau toute la journée la tête dans un paquet de chiffres.

— Comptable. Ce n'est pas toi. Ta créativité est ton premier atout, assure Andrew.

— Tu as raison, réponds-je quand son ventre se met à gargouiller.

— Je change de sujet, mais est-ce que tu voudrais ressortir manger ?

— Nine va se demander où tu es.

— Je l'ai prévenue par message qu'il ne fallait pas m'attendre.

Soudain, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Je me lève de ma chaise dans la cuisine. La silhouette familière de ma grand-mère se révèle. Elle est très élégante dans son long manteau marron.

Elle sourit en me voyant et je ne peux m'empêcher d'en faire de même. Elle tient un plateau dont il s'échappe une délicieuse odeur de lasagnes. Je me lèche les babines. Dans un sac autour de son bras, se trouve un récipient rempli de mousse au chocolat qui me rappelle à quel point mamie excelle en cuisine.

— J'ai pensé que tu pourrais avoir faim, alors j'ai apporté une partie du plat que j'ai préparé aujourd'hui. Et, bien sûr, un peu de mousse au chocolat pour le dessert, annonce-t-elle ravie. Tu t'es levée tôt, tu as travaillé, fait des courses, je me doutais bien que tu n'aurais pas le courage de cuisiner.

Je vais à sa rencontre pour la débarrasser et l'embrasser sur la joue.

— Tu es vraiment un amour ! Merci ! m'écrié-je en lui délivrant un autre bisou.

Elle rit doucement, touchée par mon enthousiasme. En apercevant Andrew qui nous rejoint, elle s'excuse de nous avoir dérangés.

— Bonjour madame Campbell.

— Bonjour Andrew, dit-elle avant de pivoter vers moi. Je pensais que tu étais seule, ma chérie. Je ne voulais pas vous interrompre.

— Pas du tout ! Andrew et moi étions en train de discuter. D'ailleurs, tu devrais rester un peu. Il y a assez à manger pour trois avec tout ce que tu as apporté.

— Ça aurait été avec plaisir, ma chérie, mais je ne peux pas. Mes amies du club de lecture ne vont plus tarder à arriver.

Je fais la moue, légèrement déçue, mais je comprends.

— La prochaine fois ?

— Bien sûr, répond-elle en me lançant un clin d'œil complice. Je m'en vais. Bonne soirée, les enfants.

Elle quitte l'annexe en jetant quelques coups d'œil par-dessus son épaule. Andrew et moi la regardons partir amusés.

— Elle t'a entendu ! Tu avais faim, le repas est là.

— Comme quoi, le hasard fait bien les choses, assure-t-il en me suivant dans la cuisine. Tu es sûre que je ne te dérange pas ? Je comprendrais que tu veuilles être seule après cette longue journée.

— Ta compagnie me fait du bien, vraiment, lui garantis-je avec sincérité. Et puis...

— Et puis ? demande-t-il en m'aidant à sortir les assiettes et les couverts des placards.

— Ta présence me rassure. Et je suis certaine qu'elle rassure aussi, mamie. Mon père est en déplacement professionnel jusqu'à mercredi. Avec tout ce qu'il se passe...

— Je comprends. Dans ce cas, je ne bougerai pas jusqu'à ce que tu me mettes à la porte, lance un Andrew charmeur.

Bien que nous ayons tout dévoré, l'effluve des lasagnes embaume toujours la pièce. Andrew et moi avons fini de dîner, mais la soirée semble trop agréable pour se terminer. Je débarrasse la table en riant de voir mon invité lécher le bord de son ramequin sur lequel il demeure un soupçon de mousse au chocolat.

— C'est tellement bon ! s'exclame-t-il.

— Tu as gagné le droit de repartir chez toi avec le reste de la mousse.

— Ça aurait été avec joie, si je n'avais pas un régime à suivre ! Je dois me contenter de petits plaisirs ici et là sans en abuser.

— Je comprends, assuré-je tout sourire. Notre demi de mêlée nationale doit garder la forme !

Andrew se lève et me pousse d'un coup de fesses pour s'occuper de la vaisselle.

— Tu es mon invité !

— Un invité qui peut se rendre utile, réplique-t-il alors que je m'accote contre le meuble pour le regarder faire.

Chaque seconde passée en sa compagnie et une seconde de plus qui me fait fondre pour ses grandes et belles prunelles.

Je prends une initiative audacieuse pour profiter encore un peu de sa compagnie.

— Ça te dirait de rester un peu plus longtemps ? On pourrait visionner un film ou quelque chose du genre. Ce serait sympa, proposé-je.

— Très bonne idée ! Cette soirée doit se prolonger. Il ne peut en être autrement.

La perspective de passer plus de temps avec Andrew me ravit. Alors, une fois qu'il s'essuie les mains, je l'invite à s'asseoir dans le salon en le tirant par le bras.

Nous nous installons confortablement devant la télévision. Pudding qui rôde dans le coin finit par grimper sur mes genoux en dévisageant le rugbyman qui tente de le caresser. L'animal renifle la main d'Andrew puis s'en va.

— Je ne sais pas comment interpréter son départ, s'amuse-t-il. Je crois qu'il ne m'aime pas.

— Il se lie d'amitié avec les gens après les avoir vus deux ou trois fois. Il va s'habituer à ton odeur et à ta présence.

— Ce qui signifie que tu comptes m'inviter à nouveau ? s'intéresse Andrew en se rapprochant de moi sur le canapé.

Son corps est si proche du mien que j'en frissonne de plaisir. Il y a cette dualité en moi qui me tiraille. D'un côté, je me répète que c'est prématuré de succomber au désir naissant entre nous. Et de l'autre, je me dis que je n'ai qu'une vie, qu'elle passe vite et que pour l'instant, je n'en ai pas vraiment profité. Il me semble qu'Andrew perçoit mon trouble. Le coquin se rapproche et mon cœur s'emballe quand je pense qu'il va me délivrer un baiser. Nos nez se frôlent et son souffle tiède vient caresser ma peau me volant un tressaillement qui ne lui échappe pas. Andrew pose sa main sur mon bras comme pour me dire de me détendre. Puis, il dépose un tendre et long baiser à la commissure de mes lèvres avant de s'enfoncer dans le canapé sous mon air stupéfait. J'en suis estomaquée et je peine à trouver les mots tant la sensation de ces lèvres sur ma peau était plaisante.

Andrew rit et me tire contre lui pour m'étreindre. Il sait que j'adore ça et je sais que lui aussi.

— Qu'allons-nous regarder ? demande-t-il quand je me saisis de la télécommande.

Je reprends contenance.

— Voyons voir ce qui passe à la télévision...

Je zappe de chaîne en chaîne jusqu'à ce que j'arrive sur RTE NEWS. Le bandeau en bas de l'écran me fait me redresser dans un bond. « Un tueur en série sévit-il dans le comté de Cork ? » La présentatrice, brune au chemisier d'un rouge intense, aborde les récentes attaques. Elle révèle que la police serait sur plusieurs pistes sérieuses. Un frisson glacial traverse ma colonne vertébrale quand elle ajoute :

— Le corps d'une femme retrouvée sans vie, chez elle, à Kinsale, interroge les enquêteurs. D'après nos sources, la victime aurait été agressée à coups de hache. Une similitude notable avec le meurtre de Patricia Grant et l'attaque de Charlotte Green qui se trouve toujours dans un état critique.

Andrew, assis à côté de moi, remarque ma réaction.

— Juliette, tu trembles, murmure-t-il en s'emparant d'un plaid qu'il déplie et pose sur mes épaules.

— Et si elle disait vrai ? lâché-je avec effroi. Et si un tueur rôdait dans les environs ?

Embarrassé, Andrew détourne le regard.

— Qu'est-ce que tu as ?

— Je ne voulais pas t'en parler pour éviter de t'inquiéter inutilement...

— Dis-moi, l'imploré-je d'une voix chevrotante.

— Charlotte Green est la jeune femme à qui tu as porté secours dans ta rue.

J'acquiesce en essayant d'arrêter d'agiter ma jambe.

— Quand je suis venue te voir hier... j'ai croisé un individu étrange.

— Où ça ?

— Il était à quelques kilomètres d'ici sur la propriété d'un ami parti en voyage à l'autre bout de la planète. J'ai trouvé bizarre d'apercevoir une voiture sur son terrain alors je suis allé voir. En m'apercevant, le type est remonté dans son véhicule et il a pris la fuite.

Figée, je suis pendue à ses lèvres. Mon mauvais pressentiment s'amplifie en apercevant l'air sinistre d'Andrew.

— J'ai découvert une hache, lâche-t-il de but en blanc.

Je me lève brusquement faisant tomber le plaid sur le canapé.

— Une hache ? répété-je interdite.

Qui laisse traîner ce genre d'arme ? Personne ! Tout du moins, pas une personne saine d'esprit.

— D'après ce qu'a sous-entendu l'inspectrice chargée de l'affaire, elle est liée à l'attaque de Charlotte.

Une onde glaciale me parcourt. Je me raidis, crispée par cette information.

— Liée ? Comment ça ? Comment le sais-tu ?

— Le sang retrouvé sur la hache correspond à celui de Charlotte.

J'ai besoin de prendre appui sur un fauteuil.

— Quoi ? Une hache ? Je ne comprends plus...

— Assieds-toi, dit Andrew. Viens.

Il me fait contourner le siège pour que je m'y installe et il repose le plaid sur mes épaules. Tant bien que mal, j'essaie de desserrer les poings qui centralise toute ma frustration.

Tout cela semble trop étrange, trop proche de chez moi. La série d'attaques, l'arme trouvée par Andrew... Ça ne peut pas être une simple coïncidence.

— Souffle et calme-toi.

— C'est Woody, assuré-je, le regard hagard. Woody est sorti de prison il y a un mois, et maintenant ça.

Je tente de me lever, mais Andrew m'en empêche.

— Il faut que je m'assure qu'il est au Canada ! Je dois joindre mon avocate !

— On est dimanche, elle ne te répondra pas.

J'essaie de me raisonner.

— Tu as raison... Oui, tu as raison, sangloté-je.

Andrew s'agenouille face à moi en prenant mes mains dans les siennes.

— Tu l'appelleras demain, OK ?

La tension dans la pièce est palpable. La possibilité que Woody soit impliqué dans ces attaques me terrifie. La soirée qui avait commencé sur une si bonne note prend une tournure inattendue. Le doute s'insinue dans mon esprit et la peur que j'avais en partie occultée se fraie à nouveau un chemin en moi.

***

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