Savage love

Per CeciliaCity

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Juliette mène une vie discrète à Cork, hantée par un passé douloureux. Lorsqu'elle rencontre Andrew Thompson... Més

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3 - Andrew
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6 - Andrew
Chapitre 7
Chapitre 8 - Andrew
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Andrew
Chapitre 17 - Andrew
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Andrew
Chapitre 25 - Andrew
Chapitre 26
Chapitre 27 - Andrew
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32 - Andrew
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37 - Andrew
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - Andrew
Chapitre 46

Chapitre 16 - Andrew

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Per CeciliaCity


     Voilà bientôt une heure que je me tiens à proximité d'une potentielle scène de crime. Les enquêteurs, la scientifique et la rubalise ont envahi les lieux. Je raccroche après avoir expliqué la situation à Jay. Il va envoyer un de ses proches vérifier la propriété qui se trouve au beau milieu des parcelles forestières qui sont les siennes.

— C'est sordide, entends-je d'un policier qui rejoint ses collègues chargés de bloquer la route et d'expliquer aux conducteurs la déviation mise en place pour une durée indéterminée.

— Ça va nous prendre toute la nuit, annonce un agent de la scientifique qui porte une combinaison de protection blanche.

Si je ne me trompe pas, plusieurs autres découvertes s'ajoutant à celle de la hache ont été réalisées. Lesquelles ? Je n'en ai aucune idée pour l'instant.

Je garde mon sang-froid. Je n'ai rien à me reprocher. Mais ces éléments macabres m'inquiètent. Comment réagira Juliette en apprenant ce qui se passe à quelques kilomètres de chez elle ?

Le sentier forestier est plongé dans une atmosphère oppressante. L'air, autrefois empreint de légèreté et de la clameur des oiseaux s'est chargé de lourdeur.

— Excusez-moi, Monsieur Thompson, intervient l'inspectrice Evans qui en impose bien qu'elle soit haute comme trois pommes. Mis à part l'individu dans sa voiture, vous n'avez vu personne d'autre ?

— Non.

— Vous passez souvent dans le coin ?

— Oui. J'ai des amis à Blarney.

— C'est en vous rendant chez un de ces amis que vous avez fait cette découverte ? demande-t-elle en pointant du doigt le sentier.

— Exact.

— Vous vous arrêtez souvent en voiture sur des routes désertes ? poursuit-elle suspicieuse.

— Non. Mais quand je repère un manège suspect sur la propriété de l'un de mes amis, je n'ai aucun mal a garé ma voiture et aller voir ce qui se trame.

— Vous êtes courageux. Les gens, en grande majorité, auraient poursuivi leur route.

— Je ne suis pas les gens, répliqué-je.

L'inspectrice poursuit son interrogatoire, notant chaque détail de ma mésaventure ainsi que de mon emploi du temps. Je n'ai pas de mal à lui répondre ni à lui donner des alibis.

La hache est récupérée avec précaution. Les feuilles tombées des arbres sont désormais le support d'indices macabres : de traces de sang qui révèlent l'horreur qui a eu lieu.

— Votre jambe va mieux, Monsieur Thompson ? s'enquiert l'inspectrice en l'étudiant d'un long regard. Je note que vous ne portez pas d'attelle.

Elle passe du coq à l'âne. Je devine que sa question est liée à l'attaque de Blarney. Elle se demande sûrement, si j'avais la force nécessaire pour courir après la victime.

— Elle manque encore de puissance et de résistance. Je ne peux pas sauter comme un cabri, mais il y a des améliorations chaque jour. Les attelles étaient utiles durant les huit semaines qui ont suivi mon opération.

— Du ligament ?

J'acquiesce sans parvenir à retenir la question qui me brûle la langue.

— Vous pensez que la voiture et la hache ont un rapport avec ce qui est arrivé à Blarney, la semaine dernière ?

— Qu'est-il arrivé ? m'interroge l'inspectrice Evans qui plisse les yeux pour mieux me dévisager.

Son binôme, l'inspecteur Brown, qui n'est jamais fourré bien loin, nous rejoint. Le grand chauve a l'air très détendu et moins pointilleux. Est-ce un rôle qu'il se donne ou est-il naturellement nonchalant ?

— Vous le savez aussi bien que moi, réponds-je avec une pointe d'insolence. Une femme a été violemment agressée. Ça a fait la une des journaux locaux.

— Les informations liées à cette affaire sont confidentielles. Vous comprendrez que nous ne puissions pas répondre à votre question, annonce celle dont les cheveux roux sont noués en un chignon fait à la va-vite.

J'acquiesce. Je n'attendais pas une autre réponse de sa part.

— Sauriez-vous être plus précis sur le modèle de la voiture que vous avez croisée sur ce chemin ?

— Comme je vous l'ai dit, elle était noire, sa carrosserie m'a paru usée. Je pencherai pour une vieille Ford, mais je n'en suis pas sûr. Je crois que du scotch masqué le logo et certains numéros de la plaque arrière.

— Vous confirmez les chiffres et lettres que vous avez vus ? Un. Chiffre caché. Lettre D. Un. Chiffre caché. Huit. Chiffre caché. Neuf.

— Oui, c'est ce que je pense avoir lu.

Les inspecteurs hochent la tête sans rien laisser paraître de leurs avis ou de leurs sentiments.

— Merci, Monsieur Thompson pour votre appel à la police et d'avoir répondu à nos questions. Nous reviendrons vers vous si besoin, annonce l'inspectrice Evans. L'affaire étant confidentielle, nous vous demandons de ne rien ébruiter dans la presse.

J'approuve d'un signe de tête.

— Bonne fin de journée, ajoute l'inspecteur Brown tandis que je regagne mon véhicule sur lequel j'ai accepté que des prélèvements de terre soient réalisés. Et allez l'Irlande !

— Tu crois que c'est le moment ? soupire sa collègue en disparaissant sur le sentier éclairé par les lampes de la scientifique.

La nuit est tombée.

Dois-je rentrer chez moi et tenter d'oublier cette fin de journée ou rendre visite à Juliette et lui offrir le bouquet qui attend sagement sur ma banquette ? Et si je la vois, dois-je lui dire ce qui est arrivé ou pas ? L'indécision me gagne.


           La route est barrée dans le sens menant à Cork, je prends la direction de Blarney qui n'est plus qu'à cinq minutes en voiture. Alors que je longe les maisons de la rue des Campbell, je m'arrête à un passage piéton afin de laisser traverser un groupe d'individus. Je reconnais le père de Juliette et lui aussi me reconnaît. Il m'invite à me garer ce que je fais.

— Andrew ! Quelle bonne surprise ! s'exclame-t-il en essuyant la sueur sur son front.

— Bonjour, Monsieur Campbell. Vous courrez ?

— Oui pour ne pas rouiller. Je ne suis plus tout jeune alors je m'entretiens ! plaisante-t-il. Encore merci pour le ballon dédicacé.

— Je vous en prie, réponds-je en donnant le change.

— J'ai beaucoup apprécié notre échange quand je suis venu rechercher ma fille et ma mère à la soirée que vous donniez à l'occasion des fiançailles de votre soeur. Vous ne m'avez pas dévoilé la stratégie offensive qui sera mise en place durant le tournoi des Six Nations... mais c'est de bonne guerre !

— C'est surtout confidentiel, souligné-je amicalement.

— Je me doute ! Je me doute, mon garçon ! Vous rendez visite à ma Juliette ?

Le possessif ne m'échappe pas.

— Je souhaitais prendre de ses nouvelles de vive voix, expliqué-je en sortant le bouquet de mon véhicule.

Monsieur Campbell me considère de la tête aux pieds. Il n'est pas stupide. Il a compris que je courtise sa fille.

— C'est très gentil de votre part. Suivez-moi.

Ensemble, nous marchons jusqu'à la maison. Le bruit des moteurs de voiture cède sa place au son de la télévision quand nous entrons. Juliette est là, sur le canapé. Ses yeux sont rivés sur l'écran, mais son esprit semble ailleurs.

— Nous avons un invité ! lui apprend son père.

— Andrew ? s'étonne-t-elle en se tournant.

Elle se lève du divan et je lui offre le bouquet qu'elle observe.

— Une œuvre de Colm, souligne-t-elle.

Malgré sa réserve des derniers jours, son visage s'éclaire d'un sourire.

— On ne peut rien te cacher, assuré-je sous le regard curieux de Monsieur Campbell qui trouve refuge dans la cuisine non loin du salon pour tendre l'oreille discrètement.

— Je m'inquiétais pour toi. Je voulais être sûr que tu ailles bien.

— C'est très gentil de ta part, répond-elle en posant le bouquet sur la table basse devant le canapé d'angle.

L'intérieur de cette maison est cosy. Tout en nuances de blanc et de beige. Des plantes sont disposées de part et d'autre d'une grande bibliothèque en bois. Des coussins moelleux ornent le canapé, éclairé par la lueur d'une lampe sur pied. Une couverture tricotée repose négligemment sur une chaise. Derrière une vitrine, des jeux de société sont empilés les uns sur les autres. On ne doit pas s'ennuyer, ici, les jours de pluie.

Cette maison est accueillante, à l'image des Campbell.

Avec Juliette, nous nous retrouvons face à face, les bras ballants sans savoir quoi dire ou quoi faire.

— Comme je vois que tu vas bien, je ne vais pas t'embêter plus longtemps, dis-je.

Elle acquiesce. Je la salue d'un signe de la main et je prends la direction de la sortie sous le regard de son père. Depuis le couloir, il affiche une expression désolée. Je ne sais pas bien ce que je ressens. Sans doute de la déception. Je n'ai pas l'habitude que l'on me rejette, mon ego en prend un coup. Mais ce n'est que le cadet de mes soucis. Tout ne peut pas toujours me tomber tout cuit dans le bec.

Lorsque je m'installe dans mon véhicule, une voiture de police traverse la rue. Elle se dirige vers la propriété de Jay, mon ami. Est-ce en rapport avec l'enquête en cours ? Sur le point de démarrer, je suis stoppé par l'arrivée inattendue de Juliette qui s'engouffre dans le 4x4.

— Tu es perdue ? m'intéressé-je.

Elle bondit dans mes bras, le souffle court.

— Eh, ça va aller, lui murmuré-je en caressant ses cheveux qui tombent en cascade dans son dos.

Pendant de longues minutes, je lui susurre qu'elle est en sécurité. Malheureusement, une partie de moi se demande si ce Woody Smith ne pourrait pas être à l'origine du meurtre de Carrigaline et de l'agression à Blarney. Est-il l'individu qui se trouvait au volant de la voiture qui a filé en me voyant arriver ? Woody a été libéré il y a un mois, si j'ai bien compris ce qu'a dit Colm. Il était libre lorsque les horreurs commises dans le comté de Cork ont commencé.

C'est une drôle de coïncidence, ne puis-je m'empêcher de penser en me promettant de rester vigilant et de faire en sorte de garder un œil sur Juliette. Pour l'instant, je préfère éviter les sujets sensibles. Nous aurons tout le loisir d'en parler plus tard.

— Je comprendrais que tu m'en veuilles...

— Pour quelle raison ? demandé-je alors qu'elle se redresse sur le siège passager.

— J'ai été froide et distante. J'ai tout fait pour t'éviter... je ne veux pas que mes problèmes deviennent les tiens. Tu as assez à penser avec ta jambe, explique-t-elle en baissant la tête.

Son embarras me touche. Je la saisis délicatement par le menton.

— Je n'aime pas te savoir préoccupée ou triste, confié-je. Et oui, j'aurais apprécié que tu me parles de ce qui te chamboulait samedi. J'aurais pu entendre. J'aurais pu comprendre.

— Je n'ai pas su comment réagir, soupire Juliette en fermant les yeux. Woody... il est sorti de prison et...

Je vois bien qu'aborder ce sujet lui fait du mal.

— Tu n'as pas à te justifier. Ce n'est pas grave. OK ?

Je pose mon front contre le sien et j'attends patiemment qu'elle rouvre les yeux.

Quand son regard humide rencontre le mien, Juliette sourit tristement. Puis, elle se glisse dans mes bras et je l'étreins avec douceur pour contrebalancer avec l'horreur des émotions qui la submergent. 

*** 

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