Savage love

By CeciliaCity

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Juliette mène une vie discrète à Cork, hantée par un passé douloureux. Lorsqu'elle rencontre Andrew Thompson... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3 - Andrew
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6 - Andrew
Chapitre 7
Chapitre 8 - Andrew
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 16 - Andrew
Chapitre 17 - Andrew
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Andrew
Chapitre 25 - Andrew
Chapitre 26
Chapitre 27 - Andrew
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32 - Andrew
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37 - Andrew
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - Andrew
Chapitre 46

Chapitre 15 - Andrew

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By CeciliaCity

       La nuit enveloppe le comté de Cork. Je ramène Juliette chez elle après une journée qui aurait dû n'être que joie et bonne humeur, mais quelque chose a changé. Sur le trajet du retour, je sens le poids du silence qui s'est installé entre nous. Un silence chargé d'une tension que je ne comprends pas.

Aux alentours de vingt-trois heures, je me gare devant la maison des Campbell, coupant le contact sans oser rompre ce silence pesant. Juliette, d'ordinaire si bavarde et joyeuse, regarde distraitement par la fenêtre. Son visage révèle une tristesse déconcertante. Je me pose des questions. Est-ce que j'ai dit ou fait quelque chose de mal ? Je me refais le film de la journée et je ne vois pas à quel moment tout a capoté... Ou peut-être si ! C'est au pub que son comportement a changé.

— Juliette, est-ce que tout va bien ? demandé-je doucement, presque à contrecœur, craignant la réponse.

Elle esquisse un sourire forcé, mais ses yeux trahissent une vulnérabilité douloureuse.

— Tout va bien, Andrew. Merci pour cette belle journée, murmure-t-elle. C'était génial.

Quelque chose dans sa voix, dans la manière dont elle évite mon regard, me dit que tout n'est pas aussi parfait qu'elle le prétend. Encore une fois, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter, de me demander si j'ai pu faire quelque chose qui aurait pu la mettre mal à l'aise ou la chagriner.

— Si tu es préoccupée, Juliette, je suis là pour toi. Ça ne fait pas longtemps que l'on se connaît, mais tu sais que tu peux me parler ? insisté-je en cherchant à percer le mystère qui obscurcit cette soirée.

— Je sais.

— Je me suis mal comporté ?

Après un moment d'hésitation, elle soupire, comme si elle avait pris une décision qui pourrait sceller notre courtrapprochement.

— Non, Andrew, tu n'as rien fait de mal. Tu as été parfait. C'est juste...

Elle marque une pause. Son expression dévoile une douleur que je ne peux ignorer.

— Je t'assure que ce n'est pas toi. Je suis un peu fatiguée. Une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien.

Elle ment.

Juliette m'embrasse sur la joue. Je n'ai pas le temps de sortir de la voiture qu'elle progresse déjà dans l'allée menant à son annexe. Sans même un regard, elle rentre chez elle. Une lueur s'élève derrière les rideaux sur lesquels son ombre apparaît. M'enfonçant sur mon siège dépité, je crois que le message est clair : je ne lui plais pas autant qu'elle me plaît. Étant trop gentille, elle n'a simplement pas réussi à me le dire.

Non ! Ça ne peut pas être ça, pensé-je. J'ai remarqué comment elle me regardait avec admiration pendant la séance photo. Je ne vais pas insister, la nuit me portera conseil.


18 octobre

        Les jours qui suivent, je constate que Juliette se replie sur elle-même. Les messages deviennent plus rares, les appels inexistants. Elle ne décroche pas quand j'essaie de la joindre à deux reprises. Je ressens un éloignement, une barrière invisible qui s'est érigée entre nous. Inquiet, je décide de prendre l'initiative de me promener dans les rues familières de Cork pour tenter d'éclaircir la situation. Je voudrais avoir des réponses. Que s'est-il passé au pub ? J'hésite longuement avant de pousser la porte de May's Flowers.

— Monsieur Thompson ! Quelle bonne surprise ! s'exclame Colm qui pose le bouquet qu'il préparait et vient à ma rencontre. Désolé. Vous avez raté, Juliette... de peu !

Une poignée de main chaleureuse se transforme rapidement en une question anxieuse.

— Colm. Comment va-t-elle ?

L'expression sur le visage de ce grand blondinet se fige un instant avant qu'il n'affiche une grimace.

Sa mimique expressive ne fait que renforcer mes certitudes.

— Nous avons passé la journée de samedi dernier, ensemble. Depuis, elle me paraît distante. Je sais que c'est votre patronne et aussi votre amie et que vous lui êtes loyal, mais je me demandais si elle vous avait touché deux mots de cette virée à Kerry.

Colm est tiraillé. Il est clair qu'il n'a pas envie de la trahir.

— Ce n'est pas contre vous. Elle a pas mal de choses à penser.

Je dois lui tirer les vers du nez. Comme si je n'avais que ça à faire.

— C'est grave ?

Voilà qu'à présent, il est mal à l'aise. Il se racle la gorge et commence à s'agiter sur place.

— Je ne dirais pas que l'information vient de vous. Je voudrais seulement savoir comment aider, Juliette. Je n'ignore pas son passé. J'ai conscience qu'il a toujours un lourd impact sur ses relations avec les autres.

Mon interlocuteur acquiesce. Le téléphone se met à sonner. Il va décrocher et revient cinq minutes plus tard.

— Monsieur Thompson...

— Appelez-moi, Andrew.

— Andrew. Juliette n'est pas bien en ce moment. Elle a appris une nouvelle qui l'a chamboulée.

— Quand ? l'interrogé-je en sentant mon cœur s'emballer.

— Samedi, avoue Colm, embarrassé.

— Elle est malade ? Que se passe-t-il ? insisté-je.

Vais-je devoir le plaquer contre le sol pour obtenir une fichue réponse ? Déterminé, je m'avance d'un pas. Il recule, penaud, avant de révéler embêté :

— Woody Smith est sorti de prison.

La nouvelle fait l'effet d'une bombe. Je m'attendais à tout sauf à ça et la mâchoire m'en tombe.

— Le Woody Smith ? Celui qui a été condamné pour meurtre et pour tentative de meurtre ? m'offusqué-je abasourdi.

Colm acquiesce et peine à cacher que cette information le bouleverse, car lui aussi tient à Juliette.

— Sa demande de libération anticipée a été acceptée. Il est libre depuis un mois. Personne n'a cru bon de prévenir les familles et la victime encore en vie.

Tout s'explique allant du chagrin de Juliette à ses silences. Dire que j'étais tellement obnubilé par ma petite personne que je n'ai pas pensé un instant que le problème pouvait avoir une autre origine que moi-même. Quel con !

— Voilà, vous savez tout. Cette information a ravivé ses plaies. Juliette se renferme sur elle-même. On ne sait pas comment l'épauler.

La nouvelle m'atteint comme un coup de poing. Je ressens le besoin impérieux d'être là pour elle, de l'aider à surmonter cette épreuve, même si cela signifie mener bataille à ses côtés et affronter les démons de son passé. Je suis bien placé pour savoir que seul, il est toujours plus compliqué de remonter la pente que lorsque l'on est entouré. La pudeur et la peur d'être jugé sont des freins qu'il faut apprendre à lever.

— J'imagine qu'elle a fini sa journée ?

— Oui. Elle était ici depuis six heures du matin. À chaque fois qu'elle est contrariée ou qu'elle se sent triste, elle se plonge dans le travail. J'ai dû la mettre à la porte de sa propre entreprise. Vous le croyez ! gronde Colm en reprenant place derrière son plan de travail où il poursuit la confection d'un bouquet.

— Merci pour tout. Je ne vous dérange pas plus longtemps. Vous m'avez été d'une grande aide.

— Attendez.

Il met le bouquet dans un vase qu'il avait préalablement rempli d'eau.

— Tenez. Ces fleurs feront plaisir à Juliette, assure-t-il en esquissant un sourire chagriné.

Je m'apprête à sortir mon porte-monnaie, mais il m'en empêche.

— Ce n'est pas la peine. C'est cadeau, dit-il en me raccompagnant jusqu'à la sortie.

Une fois dehors, je le remercie. Puis j'ajoute :

— Appelez Clara de ma part. Elle vous aura des places pour le match des Six Nations qui aura lieu à Dublin en mars.

Colm lève le pouce tandis que je m'éloigne en trottinant dans les ruelles pour rejoindre mon véhicule garé en dehors du centre-ville. Une fois au volant, je prends la direction de Blarney. Mon esprit est en ébullition. Je ne vais pas me pointer comme une fleur ? Si !

— Je dois trouver un prétexte pour ne pas qu'elle s'imagine que je suis un gros lourd, proféré-je. J'ai tout le trajet pour ça.

En chemin, j'aperçois une voiture sombre arrêtée entre les arbres d'un sentier privé. Il me semble que sa plaque d'immatriculation est incomplète. Il manque des chiffres. Interpellé par cette image, je fais marche arrière sur la route déserte. Je me gare sur le bas-côté pour aller voir ce qu'il se trame dans cette partie de la forêt rachetée par Jay Crawford, un ami, qui est en voyage à Singapour pour quelques mois. J'ouvre le coffre et en extirpe une batte de baseball. On ne sait jamais. À peine ai-je le temps de sortir de mon 4x4, que le vieux véhicule noir qui stationnait devant la barrière démarre. Il recule et effectue un demi-tour à vive allure avant de filer en trombe. Pris au dépourvu, je n'ai pas eu la possibilité d'apercevoir le visage du conducteur. J'ai simplement vu qu'il portait une casquette.

Interloqué par cette réaction suspecte, je m'enfonce avec une légère appréhension sur le chemin de terre en prenant soin d'éviter de marcher dans les ornières. Il y fait assez clair pour ne pas avoir à utiliser la lampe de mon portable. Il n'y a pas un bruit si ce n'est celui des oiseaux dans les arbres. Sur mes gardes, je contourne le panneau et la barrière qui indiquent que les lieux sont privés. Je ne vois rien de particulier. Ce n'est que lorsque je fais demi-tour que je découvre, par hasard et avec stupeur, un objet inattendu qui a été balancé au pied d'un arbre.

Une hache.

Une hache ensanglantée.


***

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