Savage love

Από CeciliaCity

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Juliette mène une vie discrète à Cork, hantée par un passé douloureux. Lorsqu'elle rencontre Andrew Thompson... Περισσότερα

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3 - Andrew
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6 - Andrew
Chapitre 7
Chapitre 8 - Andrew
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 15 - Andrew
Chapitre 16 - Andrew
Chapitre 17 - Andrew
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Andrew
Chapitre 25 - Andrew
Chapitre 26
Chapitre 27 - Andrew
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32 - Andrew
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37 - Andrew
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - Andrew
Chapitre 46

Chapitre 14

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Από CeciliaCity


       Le froid ne semble pas déranger Andrew. Son physique athlétique et musclé, digne des Apollon modernes que l'on retrouve en une des magazines, ne laisse personne indifférent.

Vêtu d'un jean, il charme l'objectif. Pendant plusieurs heures, il prend la pose, exprimant une gamme d'émotions qui transcendent le simple acte de la photographie. Ses yeux, intenses et profonds, captent la lumière et semblent raconter une histoire silencieuse au beau milieu de cette nature enchanteresse.

— Sauvage, me murmure l'assistant de la marque Lancôme.

— Sauvage ? répété-je sans comprendre.

Il serre son calepin entre ses mains et acquiesce fièrement. Il lui arrive de claquer des dents tant le vent est froid et rugueux quand il se lève. Il est l'un des rares à s'afficher dans son costume trois pièces plutôt qu'avec un manteau et une écharpe.

— Ce sera le nom du parfum.

— D'où la nature et le torse nu d'Andrew avec son jean déchiré...

— Oui, ça rappelle l'état primitif de l'homme alpha. Brut, sans fioriture et puissant, me partage le jeune homme avec passion.

— Vous savez qu'il arrive aussi à « l'alpha » d'être fatigué, faible et pudique.

— La faiblesse ne fait pas vendre. Le muscle et la force, si.

— C'est clair, net et précis, réponds-je en écoutant les directives qui sont données à Andrew. Le photographe maîtrise l'art de la nuance, affirmé-je alors que les photos défilent sur les écrans des ordinateurs posés sur des tables apportées pour l'occasion avec tout un tas de matériel.

— Force et émotions ne sont pas contradictoires. Andrew a une histoire à raconter. C'est un diamant brut aux mille et une facettes.

J'approuve en me retenant de rire lorsque qu'une assistante court après Andrew pour poser un manteau sur ses épaules pendant la pause.

— Oui, assuré-je en me rappelant de mes recherches sur le Net. Il s'implique pour des associations caritatives. La lutte contre les violences faites aux femmes lui tient à cœur, par exemple.

— Tout à fait. Il est pour l'égalité des sexes, la parité. Il défend les minorités et ceux qui ont besoin de l'être. Ce gars est génial. C'est pour cette raison que l'on souhaite qu'il devienne le visage de Lancôme pour d'autres futures campagnes. Bien sûr, la négociation de son cachet sera revue très à la hausse...

Les bras croisés, je pivote en direction de l'assistant qui a tout l'air d'un novice. Son entrée en matière est bancale.

— Pourquoi me dîtes-vous cela ? Je n'ai pas voix au chapitre.

Il me dévisage de ses grands yeux noirs.

— Vous n'êtes pas sa compagne ?

Sa question m'interpelle.

— La sphère privée...

— Excusez-moi ! Je ne voulais pas vous paraître impoli, bredouille-t-il.

J'essaie de rester de marbre. S'il pensait faire le coup du siècle en se rapprochant de moi, c'est raté. Je ne suis personne dans le « game ».

— Non... Ce n'est pas grave.

— Je pensais que... vous savez. Vous l'accompagnez à sa séance photo... Vous m'avez semblé proches.

Voyant mon air impassible, il s'empourpre et essaie de se rattraper :

— Ne vous inquiétez pas, ça ne sortira pas d'ici. La confidentialité de vos vies privées est au cœur de nos préoccupations.

J'acquiesce sans rien dire et l'assistant maladroit se rapproche de sa chef, la responsable artistique de la marque pour le Royaume-Uni. La situation est drôle bien qu'un peu malaisante. Je comprends mieux les regards appuyés des uns et des autres. Toutes leurs attentions, je les dois à leurs imaginations fertiles. Si l'assistant pense que je suis la petite amie d'Andrew alors, ça doit être le cas de chacune des personnes présentes. Mais ce n'est qu'un détail qui ne m'accapare pas l'esprit tant je suis subjuguée par la force des expressions et du charisme d'Andrew. C'est comme si le monde s'était figé pour lui permettre d'exprimer toute la splendeur de son être. Et moi, je suis là, spectatrice privilégiée d'un tableau qui me restera très longtemps en tête.

Le flash de l'appareil photo cesse de crépiter et voilà qu'on apporte au grand blond son pull, son écharpe et son manteau. Il se rhabille puis se frotte les mains en me rejoignant.

— Je vais attraper la mort ! s'exclame-t-il alors que je prends ses mains dans les miennes pour les réchauffer.

Andrew fait mine de se retourner.

— Heureusement que Nine n'est pas dans les parages, ricane-t-il.

— Pourquoi ?

— Elle déteste quand j'utilise ce type d'expression. Ça porte la poisse selon elle.

Nous sommes interrompus par des membres du staff de la marque de luxe. Ils félicitent chaleureusement leur égérie et le photographe pour le travail accompli. Les clichés défilent sur les écrans autour desquelles nous nous postons.

— Cette campagne va faire un tabac, entends-je.

— Andrew est à la fois mystérieux et séduisant. Il transcende la simple réalité pour devenir une œuvre d'art vivante, explique le photographe dans une grande envolée lyrique. Il fait corps avec la nature. Il incarne cette nature.

Le principal intéressé me lance un regard amusé.

— Quel travail incroyable, commente la responsable artistique, fière du résultat. Andrew, tu es magnifique sur chaque cliché. C'est un plaisir de travailler avec toi pour cette campagne. J'espère que notre collaboration qui ne fait que débuter se poursuivra longtemps.

Le sourire qu'Andrew lui sert en guise de réponse n'est pas seulement de la satisfaction professionnelle, il exprime aussi une humilité naturelle.

Nous célébrons la fin de la séance autour d'un café et du buffet froid dans lequel je n'ai cessé de piocher depuis midi. Andrew en profite pour remercier l'équipe, reconnaissant du talent dont elle a fait preuve. Puis nous filons.

Il est quinze heures quand Andrew et moi reprenons la route.

— Tu as passé un bon moment ? me demande-t-il.

— C'était génial de voir les coulisses d'un événement pareil. Une grande première.

— Tu n'as pas eu trop froid ?

— Tu réchauffais l'ambiance, le taquiné-je en allumant l'autoradio pour un peu de musique.

D'humeur joyeuse, je me dandine sur mon siège en chantonnant du Whitney Houston.

Andrew se met à son tour à pousser la chansonnette.

— Yeah, I wanna dance with somebody. With somebody who loves me!*

— Tu chantes aussi juste que moi. Je suis rassurée, fais-je remarquer alors que nous rions en chœur. Tu ne m'as pas dit où nous allons.

— Je nous ai concocté un programme aux petits oignons, affirme-t-il en envoyant un baiser dans le vide. Je t'emmène à Dingle. Petite ville du comté de Kerry où il fait bon vivre. Tu y croiseras des touristes, des pêcheurs et tu resteras sans voix devant des paysages à couper le souffle.

— J'ai hâte ! Je devrais sortir plus souvent de Cork !

— Tu n'as pas fait de road trip en Irlande ?

— J'ai visité Dublin, Waterford et Belfast. Il faut dire que je me suis plongée corps et âme dans le travail.

— Trois ans, ça passe vite, souligne Andrew.

— Le temps passe vite mais ça n'a pas été le seul frein à mon absence de mobilité, souris-je, crispée. Je crois que tu as remarqué que je n'ai pas beaucoup d'amis, ça restreint les activités.

— J'imagine que voyager seule n'est pas une option pour toi, relève un Andrew compréhensif.

J'approuve en perdant un peu de la joie qui m'animait.

— Donc, il faut que je réussisse à te faire lever le pied plus souvent et à t'emmener dans les plus beaux coins de ce pays.

— Tu n'as pas à te sentir obligé...

— ... Je vois où tu veux en venir et je t'arrête tout de suite. Je ne fais que ce que je veux quand je le veux. Et toi ?

Je ris nerveusement.

— C'est compliqué. Je ne fais pas toujours ce que je veux, avoué-je déconcertée par le franc-parler d'Andrew. J'envie ta liberté et ta facilité à t'exprimer. Tu donnes l'impression de n'avoir peur de rien.

Il pose sa main sur la mienne qu'il serre affectueusement entre ses longs doigts.

— Moi aussi, je suis parfois en proie à l'angoisse ou au doute. Mais j'étouffe cette petite voix qui cherche à me ralentir parce que je sais que la vie est courte.

— C'est une philosophie qui me plaît, confessé-je à mi-voix. Je voudrais sortir de ma zone de confort...

— Dans ce cas, je vais la partager avec toi. Et ça commence dès aujourd'hui ! annonce-t-il d'un air décidé qui m'effraie un tantinet, car j'ai bien compris qu'Andrew aimait vivre à cent à l'heure.


         Arrivés à destination, nous visitons une distillerie locale, découvrant les secrets de la fabrication du whisky irlandais. Les senteurs enivrantes et les notes boisées remplissent l'air, ajoutant une touche sensorielle à cette journée déjà riche en expériences.

— Verdict ? demande Andrew au moment de la dégustation.

Je manque de défaillir après avoir ingurgité le fond d'un verre cul sec pour l'imiter.

Ma toux vole des rires aux touristes présents. Quant à moi, je sais que plus jamais, je n'avalerai de whisky !

Nous nous aventurons ensuite à travers les ruelles pittoresques de Dingle, où les maisons colorées des pêcheurs jouxtent les bars animés. Le port dévoile des bateaux à l'ancre, bercés par la douce houle de l'océan. La brise salée chatouille nos visages alors que nous flânons.

— Il y a du monde par ici, dit Andew en me tendant son bras.

Je le saisis et nous traversons la foule amassée devant des musiciens de rue.

La journée se poursuit dans un Irish Pub, où l'ambiance chaleureuse et les mélodies entraînantes invitent à la détente. Les habitants du coin, accueillants et joviaux, nous incitent à partager un moment de danse spontané.

— Viens ! lance un Andrew désinhibé après avoir pris une photo avec le gérant du pub.

— Je passe mon tour... Vas-y toi !

— Pas sans toi ! s'exclame-t-il en me tirant de mon siège.

Je me déride lentement sous les regards amusés des uns et des autres. Andrew et moi nous laissons emporter par la musique. La joie pure et l'énergie positive résonnent dans l'air. Il y a bien longtemps que je n'avais pas ri autant.

— Génial ! Tu te débrouilles bien ! me complimente Andrew pendant une danse traditionnelle où nous sommes bras dessus, bras dessous avec d'autres clients.

La plupart sont des touristes qui comme moi ne maîtrisent pas bien les pas de la chorégraphie. Andrew les guide bien volontiers.

Ce moment éveille en moi un sentiment doux et réconfortant. Le charme des lieux, la magie de l'instant et surtout, la connexion naissante entre Andrew et moi, font de cette journée une parenthèse bienvenue qui prend fin lorsque mon portable sonne.

Je me fige en reconnaissant le préfixe qui s'affiche « +1 416 ». L'appel provient de Toronto. Je prétexte avoir besoin de passer aux W.-C pour m'éclipser. Je m'arrête au fond d'un couloir et le téléphone sonne pour la deuxième fois.

Je ne décroche pas et reçois une notification : « 1 nouveau message vocal ».

J'écoute le message, la boule au ventre.

« Bonjour, Juliette, c'est Maître Darlier. Je... »

Elle est hésitante.

« Je vous contacte concernant Woody Smith. Je dois malheureusement vous annoncer que sa demande de libération anticipée a été acceptée, il y a maintenant un mois, par la Commission des libérations conditionnelles canadienne. »

Le ciel me tombe sur la tête. Mon esprit sombre dans l'horreur.

Ce n'est pas possible ! songé-je choquée avant qu'un profond dégoût ne s'éveille en moi. La justice canadienne m'a abandonnée ! Comment a-t-elle pu accepter sa remise en liberté ? Pourquoi libérer un monstre ?

Mon monde se fissure. J'ai l'impression de recevoir un coup violent dans le ventre. La sensation que l'on me serre le cœur jusqu'à l'en faire exploser. C'est douloureux et si violent que je m'assois sur un tabouret pour ne pas m'écrouler.


* Whitney Houston, I Wanna Dance With Somedy, 1987

***

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