Savage love

By CeciliaCity

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Juliette mène une vie discrète à Cork, hantée par un passé douloureux. Lorsqu'elle rencontre Andrew Thompson... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3 - Andrew
Chapitre 4
Chapitre 6 - Andrew
Chapitre 7
Chapitre 8 - Andrew
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Andrew
Chapitre 16 - Andrew
Chapitre 17 - Andrew
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Andrew
Chapitre 25 - Andrew
Chapitre 26
Chapitre 27 - Andrew
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32 - Andrew
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37 - Andrew
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - Andrew
Chapitre 46

Chapitre 5

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By CeciliaCity

3 octobre


— Les Thompson vont adorer ! s'exclame Colm en prenant du recul.

Je le rejoins pour observer l'arche florale majestueuse qui s'élève face à nous, drapée de roses blanches et rouges, évoquant la pureté et la passion. Les pétales délicats s'entrelacent avec grâce, créant une symphonie visuelle où la blancheur éclatante rencontre la profondeur enivrante du rouge.

— Parfaite représentation de l'amour avec un grand « A », poursuit-il.

— C'est classique, mais ça rend bien, réponds-je concentrée en procédant à quelques ajustements.

— Cette structure forme une porte enchantée, unissant l'élégance et la romance. Impossible de rester de marbre face à la beauté de cette création.

— Tu es un poète, souris-je en donnant un coup de coude amical à Colm.

— Que veux-tu ? C'est tout moi. Le gars qui déclame des poèmes à tout va et qui pourtant ne trouve pas chaussure à son pied, se lamente-t-il.

— Tu es un célibataire endurci, Colm, s'amuse mon père en remplissant un bac dédié aux déchets. Mais...

— Mais ? répété-je.

— Mieux vaut être seul que mal accompagné, souligne papa.

Mon collègue l'applaudit.

— Bien dit, Monsieur Campbell !

Tandis qu'ils poursuivent leur discussion entre deux éclats de rire, je me replace derrière mon poste de travail.

Mon équipe et moi travaillons d'arrache-pied dans l'atelier. Chacun contribuant à donner vie aux idées que j'ai couchées sur papier avec l'aide de grand-mère et de Penny, notre voisine et ancienne fleuriste.

Cette dernière me rejoint, un splendide bouquet d'amaryllis entre les mains.

— Qu'en penses-tu ? me demande-t-elle en y ajoutant du feuillage.

— Qu'il est magnifique ! me ravis-je alors qu'elle le place dans un vase transparent rempli d'un peu d'eau.

Je jette un rapide coup d'œil à ma montre qui affiche dix-huit heures. L'après-midi est passé à une vitesse folle.

Les principales œuvres de la journée achevées, je supervise le chargement méticuleux du matériel dans la camionnette de l'entreprise. Pots de fleurs, vases et rubans colorés y sont disposés avec précaution pour assurer un transport sans encombre. La camionnette dont Colm prend le volant est remplie. Je charge le coffre de ma voiture de diverses couronnes qui seront accrochées sur les portails et la porte d'entrée de la propriété d'Andrew Thompson.

— Je ne traîne pas. La nuit ne va plus tarder à tomber, dis-je à mon père.

— Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ?

— Mamie t'attend à la boutique. Tu dois aller la chercher, souris-je en déposant un baiser sur sa joue.

Après avoir remercié et salué l'équipe dans l'atelier, je prends la route en direction de la maison de notre demi de mêlée national. J'ai promis à mon père de faire signer le ballon de rugby qu'il a posé sur la banquette arrière de mon véhicule. Il est un grand fan du XV du Trèfle. Il ne rate jamais l'un de leurs matchs.

Pendant le trajet, le ciel s'assombrit. Les éclairs qui le zèbrent le rendent menaçant. La pluie tombe par intermittence. Sa symphonie monotone m'hypnotise presque. J'adore ce son qui est apaisant pour l'esprit. Mais je reste vigilante, le regard à l'affût du moindre animal qui pourrait débouler de la forêt et bondir sur la chaussée.

Alors que je me trouve à un quart d'heure de ma destination, le destin décide de me jouer un tour.

Un bruit sourd résonne soudainement. Les mains serrées autour du volant, je sens ma voiture perdre de sa stabilité m'obligeant à ralentir. Je soupire en me garant sur le bas-côté. Je sors du SUV, capuche sur la tête. L'exaspération me gagne lorsque j'observe le pneu à l'origine de tous mes soucis.

— Une crevaison... C'est bien ma veine !

La pluie persistante accompagnée de grêle n'arrange rien et mes tentatives pour appeler un proche se heurtent à la cruelle réalité d'un réseau capricieux.

« Merde ! »

Le tonnerre retentit et l'angoisse monte en moi. C'est la cerise sur le gâteau !

Je décide de m'enfermer dans ma voiture pour échapper à la pluie torrentielle qui s'abat à l'extérieur. Les gouttes martèlent la carrosserie créant une percussion sinistre qui amplifie mes craintes. Nous sommes loin de la mélodie d'il y a quelques secondes qui parvenait à m'apaiser. Je tente de composer avec la situation en allumant l'autoradio, cherchant un refuge dans la musique.

— Ça va aller. Il ne peut rien t'arriver ici, susurré-je avant de rire nerveusement.

Les pires scénarios me viennent en tête. S'il y a bien un endroit où le danger est le plus apte à rôder, c'est au beau milieu d'une route déserte cernée par la nature.

J'essaie une nouvelle fois de passer un appel, mais le réseau est toujours hors d'atteinte. Je fixe l'écran du téléphone en espérant y voir apparaître une ou deux barres, mais rien n'y fait. Je suis seule au beau milieu de la campagne irlandaise, à la merci de n'importe quel psychopathe qui errerait dans le coin.

Quand l'image de Woody émergeant d'entre les arbres se dessine dans mon esprit, je m'empresse de la chasser en secouant la tête.

— Arrête de te faire des films, dis-je en posant mes mains sur mes cuisses. Tout va s'arranger.

Fermant les yeux pour me donner du courage, je mets en pratique les exercices de méditation qui me permettent souvent de me délivrer de mes tracas ou des démons insidieux qui cherchent à me dévorer. Je m'imagine dans ma bulle, face à la mer sous un soleil resplendissant. Je perçois la chaleur de ses rayons sur ma peau. Tout est paisible sur cette plage de sable blanc. Et il y a cette brise qui m'enveloppe et fait se soulever mes cheveux délicatement. Je peux la sentir caresser mon visage pendant que sa mélodie se mêle au son des vagues.

Ces pensées font s'étirer un sourire sur mes lèvres. Doucement, je me distancie de la peur qui me ballote.

— Ne la laisse pas gagner, me murmuré-je. Tu es plus forte qu'elle...

Un bruit métallique résonne à ma portière me faisant sursauter violemment. Je suis arrachée à ma tentative de relaxation.

Andrew, trempé par la pluie, me sourit à travers la vitre.

— Juliette, vous avez besoin d'aide ? articule-t-il en remontant la fermeture de sa doudoune sans manches.

La main sur le cœur, je me remets de mes émotions.

Un mélange de surprise et de soulagement me traverse. Me redressant sur mon siège, je baisse la vitre de la portière. Andrew me dévisage de ses grands yeux verts et enchanteurs.

— Tout va bien ? s'informe-t-il en pivotant sur lui-même pour observer les alentours.

— Problème de pneu et pas de réseau, lui dis-je en hésitant quelques instants à sortir du véhicule.

Andrew me fait signe de rester dans la voiture pendant qu'il inspecte la roue défectueuse avec assurance. Alors que je scrute ses moindres faits et gestes à travers les rétroviseurs, il revient à ma hauteur.

— Une roue de secours ?

Je grimace.

— C'est ma roue de secours... avoué-je un chouia honteuse.

J'entends déjà mon père me faire la morale. Ce n'est pas faute d'avoir voulu aller acheter une roue lui-même pour la changer.

— J'ai eu un souci de pneu pendant le week-end et je n'ai pas eu le temps de le régler depuis. Je pensais...

Je me sens rougir.

— Pas grave ! lance Andrew. J'imagine que vous alliez vous rendre chez moi, déclare-t-il en pointant du doigt le GPS, qui affiche son adresse.

J'acquiesce.

— Oui. J'allais vous livrer quelques éléments décoratifs.

— Dans ce cas, vous allez grimper dans ma voiture. Une fois à la maison, j'enverrai mon gardien remorquer votre véhicule ou nous appellerons un garagiste si vous préférez. Je ne capte pas non plus, précise-t-il en me montrant l'écran de son portable.

Il dit la vérité. Lui aussi n'a pas la moindre barre de réseau.

Mon hésitation concernant sa proposition ne lui échappe pas.

— Écoutez. C'est délicat, mais ne vais pas y aller par quatre chemins.

Il détourne le regard, un instant, avant de reprendre :

— Je sais ce qui vous est arrivé, annonce-t-il d'une voix moins rauque qu'à l'accoutumée.

Immédiatement, je baisse la tête. La gêne s'installe comme souvent lorsque le sujet est abordé par des étrangers. En déménageant sur un autre continent, je pensais n'être qu'une anonyme parmi les anonymes. J'ai rapidement compris que ça ne serait jamais le cas. Mon histoire me suit et me poursuit. Woody Smith m'a volé une partie de mon innocence. Il était hors de question qu'il me vole mon identité. Je n'ai jamais voulu en changer même si parfois, je me dis qu'avec un autre nom, la vie serait plus facile.

— Internet n'oublie jamais rien, déclaré-je d'une voix frêle.

Andrew affiche une mine chagrinée qu'il s'évertue à faire disparaître derrière un sourire de façade.

— Tout ça pour vous dire que je comprends votre méfiance, Juliette.

Observant la route devant moi, je garde le silence.

— Je ne me vois pas vous laisser seule dans cette voiture. C'est trop dangereux. Vous pourriez être blessée si un conducteur arrivait à vive à allure ou si...

Je l'interromps.

— Vous avez raison, dis-je pour faire cesser la tension qui s'est installée.

Me frottant le visage, je prends une grande inspiration. Après tout, Andrew n'est pas responsable de mon passé. Il n'est pas non plus responsable de mon pneu crevé : je ne peux m'en prendre qu'à moi-même sur ce point.

Ce n'est pas une vie d'être constamment sur ses gardes, se désespère la petite voix dans ma tête.

— J'appellerai un garagiste quand je serai chez vous. Je ne peux pas rester ici...

Je ne le peux pas et je ne le veux pas.

— Nous allons placer votre matériel dans le coffre de ma voiture, déclare le bon Samaritain en se rendant à l'arrière de mon véhicule que je déverrouille.

Avant de sortir de la voiture, j'ouvre la boîte à gants et glisse une bombe au poivre discrètement dans la poche de mon manteau. Mieux vaut prévenir que guérir.

— Je gère ! Montez vous mettre au chaud.

— Je peux vous aider.

— Juliette. Je m'en occupe, sourit-il en m'accompagnant en courant jusqu'à son 4x4 dont il m'ouvre la portière côté passager.

— Je ne suis pas la personne la plus débrouillarde au monde, confessé-je en grimaçant.

— La perfection n'existe pas ! s'exclame-t-il en refermant la portière derrière moi.

La chaleur de l'habitacle contraste avec le froid extérieur. Le soulagement de ne plus être seule et livrée à moi-même se lit sur mon visage. Et s'est en m'enfonçant sur mon siège que je desserre mon emprise autour de la bombe au poivre dans ma poche.

Cinq minutes plus tard, Andrew me rejoint dans son véhicule.

— Le kiné m'a demandé d'être actif. Je suis actif ! annonce-t-il en attachant sa ceinture.

Nous prenons la route et Andrew remarque que je suis silencieuse. Il me rassure en précisant que mon problème de pneu sera réglé dans l'heure qui suit.

— Merci beaucoup, réponds-je tandis que mon regard se perd dans l'immensité d'un ciel que la nuit a englouti.

Un quart d'heure plus tard, nous arrivons chez Andrew.

— Vous avez été mon sauveur, aujourd'hui. Je ne sais pas comment vous remercier.

Il sourit humblement en coupant le contact.

— Pas besoin de remerciements. Enfin...

Je me redresse sur mon siège après avoir retiré ma ceinture de sécurité.

Une bonne action pas si désintéressée que cela, songé-je en l'observant avec attention.

— Peut-être pourriez-vous me remercier en assistant à la soirée de fiançailles avec votre équipe. Vous savez ce genre d'événement est long et pompeux...

— C'est votre argument pour essayer de me convaincre d'accepter l'invitation ? demandé-je amusée.

Andrew grimace.

— OK. Deuxième essai. Plus on est de fous, plus on rit ?

Ma moue peu convaincue lui vole un ricanement.

— Plus sérieusement, reprend-il. Je souhaiterais vous convier avec votre grand-mère et vos employés à la soirée. Ce sera ma manière à moi de vous remercier pour tout le travail que vous réalisez.

Jamais un client ne m'a fait une telle proposition par le passé.

C'est inédit, gentil et plutôt flatteur.

— Vous n'êtes pas obligée de me donner une réponse dans la minute, réfléchissez-y, annonce Andrew en quittant la voiture.

Rapidement, il revient sur ses pas.

— Mais ça serait vraiment cool que vous veniez, conclut-il en me lançant son sourire le plus charmeur. 

***

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