Savage love

נכתב על ידי CeciliaCity

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Juliette mène une vie discrète à Cork, hantée par un passé douloureux. Lorsqu'elle rencontre Andrew Thompson... עוד

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3 - Andrew
Chapitre 5
Chapitre 6 - Andrew
Chapitre 7
Chapitre 8 - Andrew
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 - Andrew
Chapitre 16 - Andrew
Chapitre 17 - Andrew
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Andrew
Chapitre 25 - Andrew
Chapitre 26
Chapitre 27 - Andrew
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32 - Andrew
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37 - Andrew
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - Andrew
Chapitre 46

Chapitre 4

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נכתב על ידי CeciliaCity

      Le corps fatigué mais l'esprit alerte, je termine de peaufiner ma to do list dans mon carnet. La journée de demain s'annonce chargée. Trois mille fleurs doivent m'être livrées, et avec mes employées, nous ne compterons plus nos heures jusqu'à samedi.

— Comment te sens-tu ? demande mon père en grignotant des sablés préparés par Penny, la voisine, qui me les a apportés quand je suis rentrée à vingt heures.

— L'excitation est au rendez-vous. L'appréhension aussi, réponds-je en essayant de paraître détendue.

— C'est normal, répond papa en avalant quelques gorgées d'un verre de lait froid.

— Imagine que je ne sois pas à la hauteur.

— Ma chérie. Tu es toujours à la hauteur, assure-t-il en posant un regard doux sur ma petite personne.

— Tu dis ça parce que tu es mon père, répliqué-je en lui tapotant l'épaule.

— Tu te souviens de tes peurs au collège et au lycée ? Souvent, tu craignais d'avoir raté tes examens alors que tu passais ton temps à réviser. Tu étais la meilleure de ta classe. Aujourd'hui, ça n'a pas changé. Tu n'as aucune raison de douter de tes capacités. Les intérimaires que tu as embauchés, Penny, Colm et moi ferons notre possible pour que May's Flowers honore sa prestation. Tu t'es entretenue avec la décoratrice des Thompson. Tu as préparé avec soin les stocks d'assortiments des bouquets et des compositions. J'ai rangé le local et la serre qui permettront de travailler dans de parfaites conditions. Ta grand-mère s'occupe de la paperasse et sera aidée en boutique par Abigail.

— Je sais tout ça. Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de stresser.

— Viens-là, dit papa en m'ouvrant ses bras pour que je me pelotonne contre lui. Tu sais ce que tu vas faire ? Manger ces petits biscuits délicieux, finir ta tisane et allait te coucher.

Je me détache de lui et il se lève du tabouret sur lequel il était assis dans ma petite, mais conviviale, cuisine

— Repose-toi, Juliette. Essaie de ne penser à rien, conclut-il en lavant son verre dans le lavabo avant de m'embrasser sur le front et de me fausser compagnie.

— Bonne nuit, papa, murmuré-je en fermant la porte derrière lui.

Je l'observe quitter l'annexe pour se rendre à quelques pas de là, dans la maison qu'il occupe. Puis dans un réflexe, je vérifie avoir bien verrouillé la porte avant de retourner dans la cuisine. Je termine mon infusion, savourant chaque goutte qui glisse sur ma langue. L'arôme floral m'enveloppe. Il me prépare doucement au sommeil qui se profile et dont j'ai tant besoin quand un bruit indistinct me fait lever le regard. Un frisson me parcourt l'échine. Cherchant à me raisonner, je me dirige vers la fenêtre pour scruter la nuit avec suspicion. Rien ne semble anormal. Les arbres se balancent sous l'influence du vent. Leurs ombres dansent, éclairées seulement par la lueur de la lune.

J'éteins la lumière plongeant la maison dans l'obscurité. Chaque pas que je fais résonne dans le couloir.

Soudain, un nouveau bruit plus distinct joue avec mes nerfs. Méfiante, je saisis le téléphone sans fil à la volée qui était posé sur une tablette. Ma main se crispe autour du combiné. Mon instinct de survie s'éveille. Mon rythme cardiaque s'accélère et je commence à être incommodée par une bouffée de chaleur. Prenant une grande inspiration, je traverse le couloir, pas après pas. Je me plante derrière la porte, en partie vitrée, qui donne sur le jardin.

Je tire légèrement sur le rideau pour voir ce qui se passe dehors.

Relax, Juliette, me répété-je à haute voix. Comme si marteler cette phrase aller étouffer les peurs qui s'éveillent en moi à chaque fois que je me sens en danger. Un danger qui me paraît omniprésent même si je raconte le contraire à mes proches.

Collant mon nez contre la vitre, je remarque le chat de mon père, les pattes pleines de terre. La boule de poils et maladroite, miaule.

Je souffle de soulagement en apercevant les deux pots de terre renversés sur la terrasse.

— Pudding ! soupiré-je avant de me mettre à rire en prenant appui contre un meuble.

L'appréhension qui m'étreignait commence à se dissiper.

J'ouvre la porte au chat espiègle, ses yeux luisants dans l'obscurité. Il se frotte à mes chevilles en ronronnant.

— Petit coquin. Tu as encore vandalisé mes plantes !

Je ferme la porte et ne peux m'empêcher d'à nouveau épier la nature que le vent a cessé de taquiner. Je n'ai rien à craindre ici. Je suis en sécurité, loin des menaces qui ont jadis assombri ma vie, songé-je en reposant le combiné sur sa base. Woody Smith croupit en prison au Canada. Il se trouve à des milliers de kilomètres de moi. Cette pensée chasse mes dernières inquiétudes. Tout du moins, je m'en persuade.

— Au lit, dis-je en nettoyant les pattes du chat avec une serviette que je balance ensuite dans le panier de linge sale dans la salle de bains.

Je ne suis pas la propriétaire officielle de Pudding, mais c'est tout comme. Ce petit chat dodu au pelage blanc passe sa vie dans l'annexe à mes côtés.

        Après avoir vérifié consciencieusement que toutes les portes et fenêtres sont fermées, comme chaque soir, je prends la direction de ma chambre. Dans le doute, je reviens sur mes pas pour être certaine d'avoir bien verrouillé la porte d'entrée. C'est une obsession qui me suit depuis sept ans. Il m'arrive de me relever une ou deux fois durant la nuit pour aller revérifier que les accès de la maison sont tous parfaitement fermés. Il y a du progrès. Trois ans en arrière, je me levais chaque heure pour faire des rondes dans l'annexe...

Une fois la berceuse lumineuse allumée, je m'allonge dans mon lit et Pudding se pose sur la couverture. Je l'embrasse avant d'éteindre la lampe de chevet, les yeux braqués sur le plafond sur lequel des motifs mobiles scintillent. Les regarder me tranquillise. Rapidement, mes paupières s'alourdissent et je m'endors quand les volets des fenêtres de ma chambre sont malmenés par le vent puissant qui s'éveille de nouveau. Entendre son sifflement me crispe dans mon lit, mais la fatigue finit par l'emporter. Et voilà que je plonge dans le passé, revivant la terreur de cette nuit où Woody s'est introduit dans la maison que je partageais avec Anastasia. Les images douloureuses de cette tragédie m'assaillent. Le sommeil, d'ordinaire refuge, devient un champ de bataille intérieur.

Mon souffle s'accélère, et la noirceur du cauchemar s'infiltre dans mon corps tremblant, dans mon âme démunie et dans mon esprit troublé. Les ombres du passé s'animent sous mes paupières closes.

« Je me revois rentrer dans l'appartement que je partageais avec Anastasia, ma colocataire, étudiante en psychologie. À première vue, rien d'anormal dans le petit vestibule.

— Ana, tu es là ? ai-je demandé sans obtenir de réponses malgré la présence de ses bottes à l'entrée.

Il n'y avait pas âme qui vive dans les parages. N'apercevant pas ses baskets, j'ai cru que comme souvent à la même heure, elle était allée courir. Après une douche apaisante, je m'apprêtais à me coucher sans avoir mangé. Le boulot de barmaid qui servait à payer une partie du loyer ainsi que les factures m'avaient éreintée. Je n'avais qu'une hâte, dormir et oublier les réflexions déplacées de certains goujats de clients.

Sur le point de fermer la porte de ma chambre, j'ai remarqué que le sac de cours d'Ana avait été balancé près de mon lit. Je l'ai saisi pour le rendre à ma colocataire. Dans le noir, je me suis avancée vers sa chambre à l'autre bout de l'étage. Me cognant le pied dans un objet qui traînait sur le sol, j'ai allumé le lampadaire du couloir. Des traces sombres et longilignes sur les murs ont capté mon attention. Immédiatement, j'ai été heurtée par un présage sinistre.

— Anastasia ? ai-je appelé.

Par réflexe, j'ai attrapé le trophée qu'elle avait remporté la veille à son concours de gymnastique.

— Ana ?

Pas de réponse, j'ai lâché le sac sur le sol. Puis j'ai tourné la tête et aperçu une empreinte de main, rouge, sur une porte. Quand j'ai compris que ces traces pouvaient être du sang, j'ai reculé la boule au ventre. Je ne saurais pas expliquer ce que j'ai ressenti. C'était comme si mon esprit venait de se mettre en pause. Impossible de réfléchir ou de me rappeler mes pensées à ce moment précis.

Une silhouette furtive a émergé d'un placard. C'est là que la réalité a basculé dans l'horreur. Que j'ai définitivement compris qu'il était question de survie. Avant même que je ne puisse réagir, j'ai reçu un violent coup en plein visage. Projetée sur le sol, j'ai tenté de protéger ma tête en me recroquevillant contre un meuble. Les coups pleuvaient. Ils ne s'arrêtaient plus tandis qu'entre deux sanglots, je hurlais. Quand une lame froide m'a entaillé la jambe, j'ai cru perdre ma voix. Que m'arrivait-il ? J'étais confuse, incapable de reprendre le contrôle sur mon corps contracté et douloureux. J'étais comme un hérisson en boule dans un coin de la maison, les piquants en moins. Je n'avais pas de système de défense imparable. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant que mon sang ne tapisse les murs.

« Tout va bien ? »

Un voisin qui avait entendu les cris cognait désespérément contre la porte.

C'était grâce à lui qu'un déclic avait eu lieu dans mon esprit. Il était ma diversion parfaite !

— Ana ! Juliette ! J'appelle la police ! a hurlé le voisin qui il me semblait essayait d'ouvrir la porte.

Mes doigts ont agrippé le trophée tombé sur la moquette et j'ai frappé mon agresseur qui s'était redressé dans un moment d'inattention. Il se savait pris au piège et pourtant, il m'a empoignée par le bras et m'a lacéré le ventre dans un geste désespéré.

L'objet entre mes mains, auquel je m'accrochais désespérément, s'est une nouvelle fois abattu sur la tête de l'assaillant qui a vacillé, projeté hors de ma trajectoire.

La fuite était devenue ma seule option. À bout de souffle, j'ai couru dans le couloir. Mes jambes parvenaient à me porter loin de l'horreur qui avait éclaté dans cet espace jadis familier. En m'échappant, j'ai découvert l'impensable : le corps d'Anastasia étendu dans une mare de sang, figé dans la froideur de la mort.

— Ana ! ai-je hurlé. »

Je me réveille en nage, le cœur battant à tout rompre. La tension redescend, mais les images persistent dans mon esprit, cruelles et déchirantes. Assise sur le matelas, le souffle coupé, je tente de dissiper les vestiges de l'horreur qui s'est installée dans les recoins de ma conscience. Pudding, qui miaule, se blottit contre moi en ronronnant et lentement, je sens mon corps se décontracter. Me laissant retomber dans le lit, je fixe le plafond. Il n'est plus question de fermer l'œil pour cette nuit.

***

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