• Chapitre 80

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Chapitre 80

Daniel

Cela ne pouvait pas être possible...

C'était la phrase qui tournait en boucle depuis qu'Ikaël ? nous avait expliqué la situation à Oroban. Des enfants, des vrais ? disparaissaient. Un par un, mystérieusement, sans laisser de tracer. Par une tactique, que même les Faucons d'Argents ignoraient encore. Il n'avait aucune piste autre que Kayla, qui était leur porte d'entrée dans ce Marché Noir. Dans ce lieu, dans lesquelles finissaient les enfants, pour un avenir, sans doute, peu radieux. Un frisson me pris.

La nouvelle était si soudaine, que je ne m'attendais tout sauf à ça. Oui je savais déjà pour Kayla... Mais qui aurait pu imaginer, que ce coin qu'elle avait fréquenté, soit donc si sombre ? Si malsain, qu'au point... Que des vrais enfants se faisaient enlever par ces derniers. Non seulement, cela me donnait l'impression d'être encore plus éloigné de la blonde, que je pouvais le penser... Mais aussi...

Mes yeux se posèrent sur Meiko qui marchait à côté de moi. Elle n'avait rien fait de plus que me suivre, avec le sourire, semblant être plus légère et à l'aise depuis que nous nous étions séparés de ses parents. Non seulement, je réalisais encore une fois une chose qui me déplaisait, mais j'allais devoir aussi... Me séparer de l'un de mes trésors. La petite fille aux cheveux roux fauve me dépassa d'un pas rapide, les yeux brillants se dirigeant vers un muret où elle tenta d'y monté, non sans une grimace sur le visage. Quant à moi, je souriais, m'avançant vers elle pour l'aider à y monter, mes mains sous ses bras pour la poser sur le muret. Elle me remercia d'un sourire avant de s'y lever sur ses deux pieds et d'y marcher. Je l'observais, un rictus sur mes lèvres, alors qu'au fond de moi, je sentais déjà la tristesse me dévorer petit à petit. Depuis combien de temps je n'avais pas ressentis ça ? Ces derniers mois avaient été si tranquille que j'en aurais presque oublié cette douleur glaçante dans la poitrine. Tout ça n'avait qu'été éphémère... Même si j'étais de loin naïf.

Je savais bien qu'un jour ou l'autre, les parents de Meiko viendraient. C'était inévitable, surtout lorsqu'il y avait déjà eu Chekov comme signe. Je savais que cela arriverait, cependant, je n'avais jamais réellement eu l'occasion de forcer mon apprentie de rentrer chez elle car ses parents montraient le bout de leurs nez. Même s'ils étaient dans tout leurs droits de le faire, je n'aurais jamais laissé ça ce passer. Cependant... La situation était bien différente aujourd'hui. Avec ce qui ce passait à la capital de Larbos, la situation devenait dangereuse, bien trop, pour elle de rester auprès de nous. Surtout avec Kayla. Elle était la cible du Marché Noir. Meiko l'était tout autant. Ont ne savaient rien de leur manière de procéder ou même l'enlèvement. C'était un risque que je ne pouvais pas lui faire encourir. Elle serait bien plus en sécurité auprès de ses parents à Orchidia. Cependant...

J'avais déjà conscience que de lui faire comprendre ça, serait compliqué.

Meiko était têtue et clairement au vu de sa réaction tout à l'heure – Elle n'avait clairement pas l'idée de rentrer à la maison. Elle ne s'était que rarement confiée sur sa famille, évitant le sujet les premières fois que je lui demandais. Je n'avais jamais cherché plus loin, car je n'en avais pas besoin. Ce n'était qu'une petite fille perdue, qui avait besoin de quelqu'un. Autant que moi. Encore à ce moment de ma vie, je n'étais que quelqu'un de très seul, sans réel but, avant que Meiko m'apparaisse comme telle. Etant, l'une des premières personnes à m'accepter tel que j'étais, pour ma lignée. Je n'ai jamais pu lui tourner le dos ou être insensible à cette vraie enfant, qui avait besoin d'aide. Et je n'avais jamais regretté d'avoir pris cette décision. Espérons donc, que je n'allais pas regretter celle-ci.

Je plongeais d'un geste nerveux, mes mains dans les poches. Je m'avançais vers Meiko qui continuait à marcher sur le muret, en équilibre, les bras tendus. Ses yeux gris restèrent tout de même baissés vers ses pieds, alignés, lorsque j'arrivais à son niveau. Elle était bien plus concentrée à tenir en équilibre à cet instant qu'à moi. Ce qui me titillait... Le faisait-elle réellement innocemment ou en sachant pertinemment de quoi j'allais parler ? Après, elle n'était pas bête – La rouquine savait que j'allais lui parler de ses parents au vu de leur présence. Toutefois... J'avalais ma salive, sentant ma gorge sèche me serrer. J'ignorais comment réellement commencer la conversation tout en sachant le trésor qu'était Meiko à mes yeux et à quel point, cela ne serait pas facile.

Oublié • Fiction les Légendaires [Correction 24/83 ♪]Where stories live. Discover now